Voodoo Vince, c’est un jeu sorti sur la première Xbox, Rone en reparlait dans une X-story dernièrement. Pour ceux qui, comme moi, étaient passés à côté à l’époque, sa ressortie dans une version “Remastered” est l’occasion de se plonger dans son univers un brin loufoque et surtout original. Accuse-t-il le poids du temps ou, au contraire, est-il toujours intéressant à découvrir aujourd’hui ?
Woh oh oh, jolie poupée
Jeu de plateforme dans la lignée d’un Banjo-Kazooie, Voodoo Vince n’est pas un pur plateformer qui nécessite doigté et précision mais plutôt une aventure sympathique dans laquelle on a l’occasion de sauter à droite et à gauche tout en rencontrant des personnages loufoques. Le gameplay puise sa diversité dans la variété des situations proposées et des phases d’exploration. Son originalité vient surtout de son pitch.
Vince est la poupée vaudou préférée de Madame Charmaine (à prononcer avec l’accent qui va bien). Lorsque cette dernière se fait kidnapper pour sa poudre zombie, les ravisseurs sèment le trouble en réanimant toutes sortes de choses, à commencer par Vince. Relié à sa propriétaire par un lien mental, ce dernier part alors à la recherche de sa sorcière bien aimée afin de la délivrer. Comme toute bonne poupée qui se respecte, les dégâts qu’elle s’inflige se reportent sur ses ennemis. De ce fait, notre héros peut s’auto-mutiler de mille et une façons pour occire ses assaillants.
Compatible 3dfx
Personnages hauts en couleurs, objectifs variés, items à collecter, boss originaux... tous les ingrédients du genre sont réunis. Face à la sortie récente d’un Yooka-Laylee jouant la carte de l’hommage, il n’y a pas grand-chose que Voodoo Vince ne puisse jalouser tant il reste d’actualité. Le level design est de qualité avec des zones parfois très vastes qui devaient impressionner à l’époque mais surtout des petits recoins ici et là, bien cachés. Il y a bien certains passages qui semblent un peu désuets et une caméra un peu particulière qui n’aide pas toujours dans la précision des sauts mais rien qui empêche de prendre du plaisir encore aujourd’hui.
Pour le reste, si l’aventure est relativement courte (8-10h), elle a le bon goût d’être sans temps-morts en plus d’être rythmée par une OST vraiment qualitative. Qui dit magie vaudou dit Nouvelle-Orléans et donc sonorités jazzy. Et c’est que ça groove bien avec Vince ! Assurément l’un des points forts du titre.
Si techniquement ce remaster est assez simpliste, il reste suffisant pour s’amuser. Les textures n’ont pas toutes été retravaillées et ne sont pas très fines, mais elles ne dénaturent jamais l’original. Il n’y a, en tout cas, pas de quoi se prêter au jeu des 7 différences en comparant les deux versions pour dénigrer l’une ou l’autre. Quelques effets plus modernes notamment avec une lumière dynamique et surtout sur les effets d’eau auraient été bienvenus mais dans l’ensemble, rien ne vient entacher l’expérience. Le jeu est stable et propre et ce malgré quelques légers ralentissements vers la fin. Pour ceux possédant encore l’original et la console pour le faire tourner, il n’y a pas forcément d’arguments pour repasser à la caisse, sauf si vous êtes un chasseur de succès.