Test - Enter the Gungeon

«One shot, hundred kills» , - 2 réaction(s)

L’homme était en train de commencer la lecture du test d’Enter the Gungeon sur Xboxygen sans se douter de ce qui allait lui arriver. Son esprit n’était pas forcément focalisé sur la traditionnelle intro où l’auteur avait l’habitude de se lâcher dans des délires grotesques. Non. Il s’était envolé dans le petit nuage qui lui servait de refuge. Un nuage coloré et rose bonbon, rempli de licornes et de lapins tout mignons où il se voyait lui-même en tant que testeur, alternant jeu vidéo durant toute la journée et petite séance d’écriture ridicule devant un ordi souriant ressemblant à un personnage de manga. Il était… ailleurs lorsque le testeur d’Xboxygen caché derrière l’écran, sorti un fusil magnum d’assaut à double canon scié rotatif lanceur de t-shirt explosifs et d’autres trucs qui font mal. Il n’eut même pas le temps de ressentir la moindre douleur lorsque son nuage extraordinaire rempli de licornes fut réduit en fines particules de rêves épars. Même lors de la lecture du test d’Enter the Gungeon, le moindre écart de concentration peut être fatal. Vous êtes prévenus.

Un rogue like avec des flingues et pleins d’autres trucs qui tirent

N’oubliez pas le tutorial !

C’est bon vous êtes avec moi maintenant ? Alors prenez une arme, n’importe laquelle ce n’est pas grave de toute façon vous allez mourir dès le premier niveau. Ne pleurez pas c’est à peu près toujours le cas lorsque l’on découvre pour la première fois un rogue like et Enter the Gungeon ne fait pas exception. Avant de partir vous salir votre jolie salopette, je vais quand même revenir sur ce qu’est un rogue like pour les touristes. Un rogue like est un jeu qui génère aléatoirement ses niveaux et qui demeure très punitif quant à son gameplay. Généralement, on ne dispose que d’une seule vie pour parcourir les niveaux proposés et aucune sauvegarde. Chaque nouvelle partie gratifie tout de même le joueur de certains bonus améliorant ses chances de survie et donc de voir la fin du jeu, si ses capacités le lui permettent bien sûr, vu que les rogue like ne s’adressent pas aux manchots du pad. Enter the Gungeon est un rogue like.

Enter the Gungeon mélange avec goût et habileté les mécanismes du rogue like standard et ceux du manic shooter.

Alors à quoi bon perdre son temps avec un énième jeu du genre ? Qu’a-t-il de plus que les autres ? Et bien c’est simple, il a des flingues et beaucoup de flingues, des flingues étranges, mortels, amusants, idiots, destructeurs, minables parfois mais tout ça à profusion. Enter the Gungeon mélange avec goût et habileté les mécanismes du rogue like standard et ceux du manic shooter. Pour les touristes, il s’agit de jeux de tir où la quasi totalité de l’écran est recouverte de projectiles lancés par nos adversaires (beaucoup) et nous-même (un peu), nécessitant une coordination presque surhumaine du joueur. Heureusement, Enter the Gungeon offre au joueur une roulade nous gratifiant d’un bref moment d’invincibilité pour passer sous les salves de tirs et des “Ballàblancs”, sortes de bombes en quantité très limitée détruisant toutes les balles adverses de l’écran. Ce seront bien les seuls cadeaux qu’il nous fera.

Une balle dans la tête

Les boss sont très réussis

Et oui, Enter the Gungeon est loin d’une petite promenade dans une jolie forêt de pixels tout carrés et joyeux, même si on se laisse avoir dès l’intro par l’ambiance décalée du jeu et de son superbe thème principal -à ce propos les compositions sont aux petits oignons- on retombe rapidement sur terre, pixelisée elle aussi. Le jeu est exigeant, demande énormément de maîtrise et un bon sens de l’anticipation. La roulade et la possibilité de renverser les tables pour se mettre à couvert ou encore d’activer certains pièges pour se défaire d’un groupe d’ennemis se feront très rapidement de manière instinctive. Les boss sont franchement réussis et bigrement dangereux. Mais pour les passer on peut s’appuyer sur une courbe de progression bien calibrée même si elle demande énormément d’investissement et une bonne connaissance de l’arsenal pléthorique proposé, avec plus d’une centaine d’armes et d’objets que l’on débloque au fur et à mesure de nos morts successives.

Le jeu étant avare en description de toute sorte, il faut apprendre dans le feu de l’action les forces et les faiblesses de chaque machine de mort trouvée dans le gungeon. Cela forcera les plus acharnés à faire un tour sur Internet et les wikis d’Enter the Gungeon ; c’est quand même largement moins pratique que de tout avoir directement à portée de click de pad. Mais bon, on reprend les mauvaises habitudes des rogue like comme le côté aléatoire de chaque partie : on peut très bien débuter en ayant une bonne chance au tirage et arriver à passer les premiers niveaux (sur les cinq) facilement (enfin presque) ou tomber sur des rognes et mourir très rapidement. Tout le sel du genre dira-t-on.

Oui, c’est l’arme de ghosbuster !

Quelle que soit la frustration rencontrée, on se prend au jeu rapidement et on sombre dans une gun-dépendance irrésistible. Les références à la culture geek sont nombreuses, savamment distillées et reconnaissables dès l’entame avec le choix proposé parmi les quatre personnages de départ, dont seul l’équipement initial change, avec un ersatz de Master Chief. Le reste de ces clins d’œil se rencontre au gré de notre avancée avec des armes doomesque, bayonnettesque et j’en passe, que l’on trouve au milieu d’un véritable bazar composé de “guns” lance t-shirts, d’édredons mortels, de livre balançant les lettres du mot “bullet” (“balles” en français, pour les nuls), de canon à neige et je vous laisse découvrir la suite. L’arsenal mis à disposition ne sera pas de trop, croyez-moi.

Bullet Time

Et encore, là, il n’y en a pas beaucoup !

Enter the Gungeon est un terrain de jeu idéal où l’on aurait pu vider nos chargeurs les uns après les autres dans la joie et la bonne humeur et ce même en invitant un compagnon d’arme, oui vous savez, celui dont on se sert de bouclier humain ou que l’on laisse dans le coin d’une salle afin qu’il attire vers lui un maximum d’adversaire. Vous avez compris, un mode coopératif est aussi de la partie, mais malheureusement, seulement en local et pour des parties souffrant d’un gros manque de lisibilité. Et c’est là que je vais enchainer mon petit laïus concernant les défauts du jeu, ceux-là même qui m’ont fait perdre au fur et à mesure des parties ce joli sourire qui arborait innocemment mon visage de tireur compulsif. Même en laissant derrière moi le cadavre fumant du coopératif en ligne -dommage-, le manque de lisibilité reste un calvaire solitaire.

Les armes ont quelquefois grave la classe

Les pièges disparaissent souvent sous un déluge de balles et d’éléments de décors détruits et dans le feu de l’action, il n’est pas rare de terminer sa roulade dans un trou que l’on n’avait pas du tout remarqué. Dans un jeu aussi punitif, il est rageant de perdre un précieux demi-coeur aussi bêtement. Mais cela n’est rien comparé aux problèmes techniques du jeu et sa multitude de micro-freezes qui viennent réellement ternir l’expérience : voir l’écran se figer, même une demi-seconde, en plein combat lors d’une explosion alors que notre concentration est à son climax est un véritable tue l’amour. Et cela n’intervient malheureusement pas seulement lors d’une explosion ou d’une surcharge de l’écran, on subit ces “gels” régulièrement à chaque partie. On attendra un patch… comme d’hab.

Bilan

On a aimé :
  • L’ambiance générale du jeu
  • Un très bon rogue like avec des flingues
  • L’arsenal et les objets pléthorique et débile comme il faut
  • Super ! Un mode coopératif !!!
On n’a pas aimé :
  • Pas super ! Un mode coopératif uniquement local !!!
  • Manque de lisibilité par moments
  • Autant de micro-freezes que d’explosion dans le jeu
C’est presque de la balle !

Enter the Gungeon aime vider ses chargeurs sur tout et n’importe quoi et même sur un coup de coeur largement mérité, mais flingué en plein vol par une réalisation technique balbutiante qui micro-freeze notre élan et notre enthousiasme. Alors oui, on peut éventuellement attendre un hypothétique patch réglant ce problème et redonnant tout son lustre à ce jeu éminemment sympathique, à ce rogue like bardé d’un arsenal aussi débile que mortel baignant dans une aura de manic shooter qui confine au délice. On peut. Mais en l’état on ne peut pas et ce, même avec un flingue sur la tempe. Dommage car il n’a jamais été aussi agréable de gravir une montagne de douilles encore fumantes.

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Enter the Gungeon

PEGI 7 Violence

Genre : Action

Éditeur : Devolver Digital

Développeur : Dodge Roll

Date de sortie : 05/04/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

2 reactions

corrs78

14 avr 2017 @ 21:48

Merci pour ce test. Perso les micros freez pour moi c’est tout récent. Le week-end en dernier c’était des gros freez qui rendaient le jeu très compliqué. Apparemment le dernier patch aurait « amélioré » la situation.

Jarel

14 avr 2017 @ 22:30

Je n’ai pas rejoué aujourd’hui mais hier c’était encore la fête aux freezes. Je ne suis pas très regardant sur la technique généralement mais là je trouve ça particulièrement génant. C’est bête car le jeu est vraiment bien foutu, sns ça c’était coup de coeur.