Faites vos jeux, rien ne va plus ! Après le très réussi Deadlight et avant le très attendu RiME, le studio madrilène Tequila Works débarque avec The Sexy Brutale. Hey, je vous vois venir avec votre esprit tordu, ça n’a absolument rien à voir ! The Sexy Brutale, c’est un puzzle game d’aventure en 3D sur fond de Cluedo occulte. Oui, dis comme ça, c’est assez bizarre. Mais ce qui est bien, c’est que l’étrange a tendance à intriguer, voire attirer pas mal de monde en général. Alors la question est de savoir si la magie opère ou si le soufflet retombe aussi sec...Ouvrez les paris, la partie commence.
Au bal, au bal masqué ohé ohé
Bienvenue dans le Sexy Brutale, un ancien manoir réhabilité en casino badass par son propriétaire aussi avant-gardiste que fantaisiste : le Marquis. Ça a l’air cool hein ? Bah non. Ça n’a rien de cool, au contraire, puisque le personnel de maison s’est mis en tête de dézinguer tous les invités dans des mises en scène plus tordues les unes que les autres. Vous incarnez Lafcadio Boone, la seule personne de chair et d’os à ne pas être sous l’emprise du manoir. Vous vous réveillez alors complètement hagard, avec un masque évidemment, et vous faites accoster par une jolie et mystérieuse femme en rouge qui vous invite à enquêter et stopper les meurtres à venir avant minuit. Mais comment faire pour empêcher des assassinats alors qu’on ignore qui est visé ? Eh bien pour ce faire, Bloody Girl vous aide dès le début du jeu à empêcher le meurtre de Sixpence, un excellent ingénieur et horloger. Une fois sauvé, la jeune femme vous explique qu’en prenant son masque, vous avez le pouvoir de remonter dans le temps à votre guise, mais pas à n’importe quelle heure, seulement au début de votre journée de samedi, à midi (pourquoi voudrait-elle vous faciliter la tâche pardi ?). Vous pouvez le faire à n’importe quel endroit mais vous ne reviendrez qu’à la dernière horloge découverte, horloge qui vous servira de checkpoint. Vous apprenez aussi par la même occasion que les masques “possèdent” leurs hôtes, ils essaieront donc de vous barrer la route si vous vous trouvez dans la même pièce qu’eux : la discrétion et le voyeurisme sont donc de mise.Vous avez maintenant la possibilité de vous promener dans le manoir pour suivre discrètement les divers personnages et trouver un moyen d’empêcher leur mort soudaine et brutale.
Il trouvera la rédemption en supportant le mal qu’il a pu faire aux autres
Suivre les gens, c’est bien, mais encore faut-il savoir s’y prendre. On n’est pas dans Splinter Cell ou Dishonored ici. Du coup, Bloody Girl vous explique que votre masque vous permet de vous balader au nez et à la barbe de tous les personnages mais seulement durant un certain laps de temps. Les invités essayant malgré eux de contrecarrer vos plans, vous avez tout intérêt à ne pas rester trop longtemps dans leurs pattes, au risque de revenir au point de départ. Heureusement, pour vous éviter de tomber nez à nez avec eux, votre masque vous avertit de leur présence dans la pièce adjacente en s’enflammant lorsque vous vous approchez de la porte. Vous pouvez de surcroît espionner en regardant à travers les serrures (la curiosité est un vilain défaut, mais ça sauve des vies) et aussi vous planquer dans un placard si le coeur vous en dit. Pour parfaire tout ça, la jeune femme vous explique que chaque personnage sauvé vous offrira son masque, et par la même occasion son pouvoir, en guise de cadeau de remerciement. Vous pourrez alors crocheter des coffres, entendre les chuchotements de chacun ou encore voir des fantômes. Sympa non ? Ce qui va s’avérer être le plus compliqué dans l’histoire, c’est de “sauvegarder”. Pour ce faire, vous devez tout d’abord trouver l’horloge de la zone, trouver la clé de remontage correspondante, et régler l’horloge avec votre montre à gousset. Cette habitude prise, vous éviterez donc de redémarrer votre journée de samedi (ça fait un sacré long week-end) à l’horloge précédente, et donc de vous retaper toutes les zones à traverser et toutes les actions à faire. Ces zones, qui sont en fait les différentes ailes du manoir, abritent chacune le meurtre d’un ou deux invités et sont à découvrir au fil de vos sauvetages. Pour vous balader, vous aurez bien évidemment des portes (on va rester dans le basique pour une fois) mais aussi des passages secrets plutôt pratiques et intelligemment cachés. Petit bémol, la présence d’un léger bug d’ouverture de porte : ça lag pas mal et votre perso ne se met pas naturellement en face de la porte, vous devez donc vous y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à tourner une poignée. C’est assez regrettable, je vous l’accorde, mais on passe facilement outre ce défaut, d’autant plus que c’est le seul et qu’il sera sûrement corrigé dans un patch à venir.
Splendiiiiide
S’il y a un aspect du jeu à souligner, c’est bien la direction artistique qui est tout simplement merveilleuse. Les personnages sont beaux et attachants, les couleurs sont éclatantes et les contrastes sont parfaitement équilibrés. Le petit côté “marionnette” des divers protagonistes dédramatise à merveille leur côté dark et l’aspect sombre général qui plane sur le jeu. Du côté de la bande-sonore, le titre n’est pas en reste puisque les musiques sont sublimes. Gros coup de coeur d’ailleurs pour les chansons interprétées par le personnage de Tequila Belle (tiens tiens) qui sont tout simplement envoûtantes. Les musiques entendues dans chaque partie du manoir collent parfaitement au thème et sont tellement bien intégrées qu’il est impossible d’en faire une overdose. Le jeu est bourré d’humour et de fantaisie mais sans être trop lourd, ce qui évite au titre de paraître superficiel ou trop enfantin. L’histoire n’est pas à tomber par terre et reste assez prévisible, mais le fait qu’elle soit habilement amenée vous pousse à aller au bout des sept heures que nécessite le jeu (et un peu plus si vous partez à la recherche de toutes les cartes disséminées un peu partout).