Test - Verdun

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Verdun est né de la collaboration entre les studios indépendants de M2H Game Studio et de Blackmill Games. Passionné par la Première Guerre mondiale, les développeurs néerlandais signent là leur premier grand jeu, qu’on n’aurait pas cru arriver un jour sur nos consoles. Le titre est pourtant à l’opposé de la tendance actuelle en termes de FPS sur console et on peut dire que les développeurs n’avaient pas froid aux yeux en sortant leur jeu quasiment en même temps qu’un certain Battlefield 1.

Les Sentiers de la Gloire

C’est pas moche, mais c’est pas non plus la claque

Si vous avez connu l’âge d’or des jeux sur la Seconde Guerre mondiale, au début des années 2000, avec la série des Medal of Honor, mais aussi ses déclinaisons multijoueurs sur PC comme Day of Defeat, Red Orchestra ou encore Wolfenstein : Enemy Territory, il y a de fortes chances que Verdun parvienne à titiller cette nostalgie latente qui est en vous. Pour les autres, il va falloir s’accrocher. Verdun est une madeleine de Proust qui peut avoir un goût amer, si on le compare avec tout ce qui se fait aujourd’hui en matière de FPS multijoueur, Battlefield 1 étant en première ligne.

Le jeu souffre la comparaison, mais il parvient toutefois à se démarquer en proposant une expérience qui se veut plus proche de la réalité de la Grande Guerre, celle qui a vu nos aïeux étriper des vert-de-gris dans le sang et la boue. Oubliez les chars qui balaient le champs de bataille, les mastodontes qui apparaissent lorsqu’une équipe est en difficulté, les mitrailleuses et autres prototypes, qui ne sont là que pour supporter les piliers du gameplay bien rôdé des Battlefield. Les développeurs de chez Blackmill se sont tout simplement inspirés de ce qui a fait la richesse des FPS d’antan et l’ont combiné avec des règles de jeu réalistes et une ambiance authentique.

Tenez vos positions !

Le mode match à mort est bien pour se défouler avec toutes les armes disponibles

Justement, à comparer avec Battlefield 1, Verdun réussit bien mieux à retranscrire la réalité de la guerre des tranchées. Et le mode Ligne de Front est bien évidemment le mode le plus intéressant parmi les quatre disponibles ; les autres étant les classiques modes Match à Mort et la Horde en coopération sur lesquels on ne passera pas un temps fou. C’est donc le mode Ligne de Front le gros morceau du jeu, un mode qui propose aux armées de l’Entente et celles de la Triple Alliance de s’affronter dans un jeu d’attaque/défense. Les cartes sont composées de différentes lignes, les tranchées, qu’il faudra capturer. Chaque adversaire devra donc prendre d’assaut la tranchée ennemie, d’abord en traversant le No Man’s Land, puis en restant assez longtemps dans la zone pour la capturer, tout en veillant à éliminer les défenseurs qui se seraient retranchés. Une fois capturée, la tranchée devra être défendue face à la contre-attaque adverse. Alors, les attaquants pourront faire de même avec la ligne suivante. A chaque capture, l’équipe marque un point et, à la fin du temps imparti ou à la capture de toutes les lignes, celui qui a marqué le plus de points remporte la partie. C’est simple et ça fonctionne plutôt bien. Il y a une tension permanente, peu importe qu’on ait des points d’avance, un peu comme dans un match de football et c’est là tout le charme du jeu. On appréciera également les différents champs de bataille qui proposent une topographie variée allant des tranchées de l’Argonne, au fort de Douaumont, en passant par les forêts de l’Aisne.

Surtout, évitez les barbelés !

Ce qui fait que ce mode est une vraie réussite, c’est aussi ce gameplay « hardcore ». Et de ce côté, la manette n’aide pas vraiment, même si ça reste tout à fait jouable, à condition de toucher un peu aux réglages de sensibilité. Viser avec un fusil à verrou est lent et périlleux. Dépasser sa tête de quelques centimètres en dehors de la tranchée ou d’un trou d’obus, c’est risquer de se prendre une balle bien placée juste entre les deux yeux. La carte n’indique pas d’où viennent les tirs et il faudra être attentif aux moindres mouvements à travers les fils barbelés, les talus ou les sacs de sable. Ajuster une mire d’un ou deux pixels de large sur une tête pas beaucoup plus grande, n’est pas une mince affaire et ravivera ces réflexes que l’on croyait avoir perdus. Mais ce ne sont pas tant les réflexes qui comptent dans Verdun, ce sont la précision et la patience. Il vaut mieux prendre le temps d’ajuster son tir plutôt que de foncer dans le tas tête baissée. Dans ce dernier cas, on est à peu près sûr de finir parmi la pile des cadavres qui s’amoncellent dans les fosses boueuses. D’ailleurs, parlons-en : les fils barbelés sont des plus meurtriers et il vaut mieux les éviter autant que possible. Une fois empêtré, il faut se déplacer très lentement en espérant survivre aux lacérations. Une vraie plaie, c’est le cas de le dire !

Les pistolets sont bien pour faire le ménage dans les tranchées

La deuxième réussite de Verdun, c’est de proposer un système d’escouade à la fois équilibré et qui se veut authentique. On retrouve dans le jeu, des régiments représentant les différentes armées du conflit, parmi lesquelles les chasseurs alpins, les « poilus », les « Tommies » anglais, jusqu’aux forces de la Triple Alliance. A chaque partie on se trouve affilié à un régiment et donc à une escouade de 4 soldats qui sont autant de classes au matériel spécifique. Pour parfaire le tout, on pourra également, grâce à des points, débloquer pour chaque classe des armes et un équipement plus évolués, comme les mitrailleuses lourdes ou les fusils à lunette. Ça reste toutefois un peu trop aléatoire et il est dommage qu’il soit difficile de changer en cours de partie. De plus, si la place est déjà prise, on se retrouve à devoir soit changer d’escouade, lorsque c’est possible, soit faire avec ce qu’on a, c’est à dire bien souvent avec un fusil quelconque.

A l’Ouest rien de nouveau

Lui, je vais pas le louper !

Du côté des armes, l’arsenal est très complet. On trouve toute sorte de fusils, avec ou sans baïonnettes, des pistolets, différents types de grenades, des mitrailleuses que l’on doit poser pour pouvoir tirer et des fusils à lunette ou plutôt des lunettes pour les différents fusils. De même, les animations de rechargement ont fait l’objet d’un soin particulier. Les armes sont fidèlement reproduites, avec un vrai souci du détail. Il n’y a rien à dire là-dessus, l’équipe a bien bossé. On passera toutefois sur la balistique des armes, bien présente, mais sommaire.

En blanc, c’est pas mal aussi !

Graphiquement, le jeu est tout juste moyen avec son moteur tournant sous Unity qui peine à faire des miracles. Mais le plus dommageable, ce sont les bugs toujours présents dans une version sortie plus de 6 mois après celle sur PS4. On retrouve ici les mêmes bugs et notamment ce bug d’affichage des textures sur les personnages. C’est rageant de devoir faire avec des personnages entièrement blancs ou même violets (!!!). Autant dire que ceux-ci deviennent des cibles de choix. Étonnamment, cela donne une autre dimension au jeu, car il est déjà assez difficile de viser une cible mouvante et comme ce bug affecte les deux camps, on finit par s’y accommoder, à défaut de mieux. Ça reste un bug inadmissible à la sortie d’un jeu et on espère qu’il sera corrigé rapidement.

500 joueurs un samedi soir, pas mal

Côté serveurs, c’est pas non plus la folie ! Il faut d’abord réussir à rejoindre une partie : parfois ça passe, parfois ça casse, à cause des bugs, là encore. On peut en tout cas, compter sur les quelques centaines de joueurs actuellement actifs tout juste après la sortie du jeu. Il n’y a plus qu’à espérer que cette petite communauté ne se lasse pas du jeu. Dernière remarque, les parties sont censés pouvoir accueillir jusqu’à 32 joueurs, mais je n’ai jamais pu voir plus de vingt-quatre joueurs dans une même partie. On tournera souvent entre 14 et 18, ce qui je vous rassure et amplement suffisant, le jeu devenant rapidement une boucherie lorsque tout le monde s’y met !

Bilan

On a aimé :
  • La guerre des tranchées, la vraie !
  • Un gameplay exigeant, à l’ancienne
  • Des armes fidèlement reproduites
  • Des champs de bataille très différents
  • Le système d’escouade
  • Le mode Ligne de front
On n’a pas aimé :
  • Des bugs inadmissibles (les personnages s’affichent en blanc et en violet)
  • Graphiquement tout juste moyen
  • La visée pas tout à fait adaptée à la manette
  • Une base de joueurs relativement faible
  • Les fils barbelés, une vraie plaie !
La Der des Ders

Verdun est un pari risqué sur console. Son gameplay exigeant et réaliste, rebutera assurément ceux qui ne savent pas à quoi s’attendre. Pour ceux qui ont baroudé sur Day of Defeat, Red Orchestra ou encore Wolfenstein : Enemy Territory, ceux-là sauront passer sur ses défauts flagrants et profiteront pleinement de ce gameplay d’un autre temps, juste par nostalgie. Le mode Ligne de front vaut à lui seul ce sacrifice et même le système d’escouade est plutôt bien fichu. Non, vraiment, on ne reprochera pas au jeu de vouloir bien faire. Le gameplay est ce qu’il est, il s’inspire de tout ce qui a fait la richesse des FPS d’antan. Ces tirs à la tête à 300 mètres sont jouissifs et il faut bien dire qu’il y a peu de jeux qui parviennent à capturer l’ambiance et cette tension de la guerre de tranchées. Malheureusement, sur console, le tableau est terni par des bugs inadmissibles, comme ces textures qui ne s’affichent pas ou très mal et transforment alliés et ennemis en cible vivante. On espère que les développeurs corrigent rapidement ces bugs, avant que les serveurs soient désertés...

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Verdun

PEGI 18 Langage grossier Violence

Genre : FPS

Éditeur : M2H

Développeur : Blackmill

Date de sortie : Début 2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

2 reactions

lacrasse

14 mar 2017 @ 12:36

j’étais tenté pas le bazar et regarder quelques videos et finalement non,^pas pour moi,pourtant j’aime bien ce style de jeu,et il est pas cher,mais il va vite etre oublier,face aux triple A

Masashi547

01 avr 2017 @ 23:47

J’avais déjà tester la démo à l’époque ou c’était qu’un jeu browser, personnellement je le compare bien plus avec un Red Orchestra. Le jeu est donc plus lent et cherche surtout une certaine authenticité historique avec un système d’escouade avec une valeur hiérarchique militaire simpliste mais crédible avec un limitation de l’armement bien plus révélatrice de l’équipement standard du fantassin de 14-18. Donc bien plus de carabine a verrou, du une balle un mort, une bonne simulation de guerre de tranchées.