Test - 2Dark

«Le rouge et le noir» , - 3 réaction(s)

Alors que tout le monde avait les yeux rivés sur Resident Evil pour chercher un renouveau du Survival, Frédéric Raynal, créateur du genre avec Alone In The Dark, préparait dans l’ombre son grand retour sur la scène vidéoludique. 2Dark est en effet sorti de la tête un peu torturée de ce vétéran de l’industrie qui revient avec une équipe petite mais pleine d’idées. Retour gagnant ?

The Dark Side of the Gloom

2Dark n’est pas à mettre entre toutes les mains. Dès le début du jeu, Smith, policier de son état, est soudainement plongé dans l’horreur lorsque, au cours d’une nuit de camping avec sa famille, sa femme se fait sauvagement démembrée et ses enfants se font kidnapper. Sept années plus tard, ses bambins manquent toujours à l’appel et d’autres têtes blondes continuent de disparaître. Depuis, il a perdu son insigne mais cherche encore le coupable entre deux verres d’alcool.

Un petit verre pour oublier toutes ces horreurs

Le pitch respire le polar noir avec personnage désabusé, esquinté par la vie et accroché à son verre comme à sa clope, et ce n’est pas pour rien. Le noir est en effet un élément important du jeu puisque cela permet au héros de se tapir dans l’ombre, à l’abri des psychopathes qui risquent de lui faire la peau. Si le début du jeu peut prêter à sourire avec un esprit grandguignolesque, une horreur très démonstrative et des dialogues très borderline, l’ambiance s’installe comme il se doit au fur et à mesure des découvertes macabres. Et disons le franchement, il vaut son PEGI 18.

La nuit du chasseur

J’en connais un qui va laisser une tâche de sang sur la moquette

Le principe du jeu est plutôt simple. Smith doit se faufiler à travers six lieux. Les niveaux sont un peu labyrinthiques et à la manière d’un bon survival, il faut trouver des clés ou résoudre quelques énigmes pour parvenir à explorer le moindre recoin en évitant les gardes. Dans des décors finalement assez classiques pour le genre, allant du parc d’attraction abandonné à l’hôpital sordide, chaque niveau propose une ambiance bien différente.

L’exploration est importante puisqu’il faut réussir à collecter assez de preuves pour continuer son enquête alors que celles-ci sont vicieusement cachées. Il arrive de passer totalement à côté de petites choses malgré le fait que notre personnage émette un petit “hein” accompagné d’un point d’exclamation lorsqu’il se rapproche d’un item. Cela oblige à tourner en rond pendant pas mal de temps dans des niveaux que l’on a pourtant retournés de fond en comble, augmentant ainsi les risques de se faire surprendre. Nul besoin de préciser que c’est assez rageant, d’autant plus qu’être parfaitement discret et non violent est très compliqué.

Ça sent le game over ou la course effrénée

Pour éviter les ennuis, Smith doit se mouvoir dans l’ombre et ne pas faire de bruit. Pour autant, il peut aussi se jouer de ces deux éléments - en lançant des bonbons par exemple - pour attirer des ennemis afin de les contourner ou pour les assassiner sauvagement. Libre à vous d’être bruyant en sortant le pistolet aux rares munitions, ou discret avec une arme contondante. À noter que le corps à corps est assez difficile puisqu’il nécessite qu’on soit placé pile-poil derrière un ennemi pour maximiser les dégâts et le tuer d’un seul coup. Sinon, vous pouvez être sûr qu’il se retournera rapidement pour vous maraver la tronche. Étant donné que Smith a une santé de vieux croulant et ne dispose pas de trousse de soins, autant dire que le game over survient souvent. Il faut donc penser à sauvegarder régulièrement, en se grillant une petite clope, tout en faisant attention à ce que le mégot incandescent ne dévoile pas votre présence. C’est que 2Dark propose quelques éléments de gameplay originaux et bien implémentés comme celui-ci !

The Dark Knight

Je vais vous faire aimer la cravache moi !

Si la partie enquête est importante, sauver des enfants ne l’est pas moins. L’exploration n’étant déjà pas aisée, vous imaginez bien que se balader entre les ennemis avec des bambins qui marchent dans vos pas n’est pas une sinécure. Bon courage aux joueurs qui tenteront de ne tuer personne car, pour ma part, je n’ai pas pu m’empêcher d’être un véritable psychopathe sanguinaire prêt à tout pour arriver à mes fins. 2Dark propose aussi des choix qui peuvent influer sur la narration et sur la fin même du jeu, ce qui incitera les plus courageux à tenter de relever le défi du non létal, en rageant contre une IA un peu limitée, le manque de précision de la visée, ou encore contre la physique et la gestion des bruits par moment hasardeuses.

N’entrez pas là dedans, c’est une vraie boucherie

La gestion de l’inventaire est aussi quelque chose d’atypique puisque celui-ci se positionne sur la gauche de l’écran et s’utilise sans pause pour sélectionner des items, en combiner certains (munition et arme, briquet et cigarette par exemple), ou encore pour observer les indices récupérés. Sa gestion n’est pas aisée au départ puisqu’il faut s’y déplacer case par case via le d-pad. Chose pratique cependant, chaque item se place tout seul dans la main gauche (accessoire) ou la droite (arme) et il est possible de s’équiper rapidement du dernier utilisé dans chaque main via LB et RB, ce qui permet par exemple de aisément sortir ou cacher la lampe. Il y a aussi des menus circulaires qui apparaissent en maintenant enfoncées ces touches, mais au final ils ne sont pas plus pratiques que l’inventaire de base. On peut dire que les contrôles sont assez perturbants et sujets à cafouillage lorsqu’il faut switcher rapidement entre différents items dans le feu de l’action. Bien sûr, cela ressemble à une volonté délibérée d’ajouter du stress car elle n’est nullement insurmontable.

Dark Dreams Don’t Die

Le charme de 2Dark est indéniable. Sa DA est soignée et son style graphique singulier et composé d’éléments en 3D tout pixelisés, fait mouche. La lumière est bien gérée et même si l’on doit parfois se promener complètement dans le noir, on arrive facilement à évoluer dans les décors vus de ¾ dessus. Cela n’empêche pas de tomber dans certains pièges vicieux ou bien cachés comme les pics sur lesquels on s’empale. Mais que serait un survival sans ces morts violentes et soudaines ? L’ambiance sonore n’est pas en reste avec des musiques variées et des bruitages bien dégueulasses par moment.

Quel bon gars ce Smith qui pense à nourrir le chat errant

D’un point de vue narratif, c’est un peu mitigé. Si l’histoire, remplie de détails gores, traite un sujet mature, elle ne dispose pas d’une grande profondeur. Cependant, elle se suit agréablement grâce à son découpage à la Hotline Miami (avec un retour dans la maison de Smith entre chaque mission pour décortiquer les indices précédemment collectés). Bref, après avoir passé quelques heures dans cet univers macabre, il n’y aura pas de quoi se relever la nuit et c’est assez dommage, pour une fois que le sujet était un peu plus original que d’habitude...

Bilan

On a aimé :
  • L’esprit survival est bien là
  • Ambiance bien cradingue
  • Des idées de gameplay originales
  • Style graphique atypique
On a moins aimé :
  • IA un peu limitée
  • Précision moyenne de la visée
  • Plus d’items à utiliser auraient apporté de la variété
  • 30€ tout de même
Cœurs fragiles, s’abstenir

2Dark n’est peut-être pas aussi profond qu’on l’aurait souhaité mais il reste néanmoins un survival atypique qui mérite votre attention. Si son gameplay est délicat à prendre en main, il apporte finalement une certaine cohérence à son concept tout en ajoutant une dose de stress bienvenue. On regrettera quelques errances de l’IA et une diversité des actions au final assez limitée, même s’il reste possible de varier les approches et la gestion des situations.

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2Dark

PEGI 0

Genre : Survival Action

Éditeur : Gloomywood Studio.

Développeur : Gloomywood Studio.

Date de sortie : 17/03/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

RealRastax

10 mar 2017 @ 14:52

C’est pas un peu abusé de comparer la sortie de Resident Evil à ce hum « Jeu » ?

Rone

10 mar 2017 @ 14:53

En quoi est-ce moins un...« jeu » que Resident Evil ?

Eboux

10 mar 2017 @ 14:59

D’autant plus qu’il n’y a aucune comparaison de faite :)