Test - The Assembly

«Le casque de réalité virtuelle virtuel» , - 2 réaction(s)

On n’arrête pas le progrès. On a beau fermer les yeux, essayer de l’éviter, de faire comme s’il n’était pas inexorable, il vous emporte un jour ou l’autre comme une gigantesque vague. Des fois, on ne s’en rend même pas compte. Je suis un VRsceptique. Un vieux joueur aigri pour qui la réalité virtuelle n’est qu’un gadget passager pour le jeu vidéo. Le fait de me mettre un casque en sus de mes lunettes, de me couper du monde extérieur, même un court moment, m’est inenvisageable. Et pourtant je suis là, debout devant ma télé, la manette entre les mains, prêt à me lancer dans mon premier jeu de réalité virtuelle.... sans casque VR. Une expérience unique, une entrée en douceur dans le monde de la VR sans VR, un premier pas dans ce futur que je redoute et que je conspue. L’ironie est que le thème de The Assembly est l’avancée inexorable et de ses conséquences…

Oui, je sais…

...c’est un peu idiot de faire le test d’un jeu VR sans casque, on passe à côté de toute l’immersion qui fait le sel du jeu. Certes. Mais quand on ne peut pas faire autrement en ce moment sur Xbox One (en attendant la Scorpio ?) et que The Assembly est aussi proposé pour une expérience sans casque, autant voir ce qu’il a dans le ventre.

Allez-vous nourir le toutou ou partir en rigolant ?

The Assembly est une organisation secrète paragouvernementale qui réunit à l’écart de la société un groupe de savants triés sur le volet afin qu’ils puissent poursuivre leurs recherches sans aucune contrainte, ni budgétaire, ni légale, ni éthique. L’avancée du progrès ne se fait pas sans sacrifices, sans risques, et c’est ce cadre qu’offre The Assembly aux chercheurs qui l’ont rejointe. On va être amené à découvrir cette organisation via deux personnages que l’on incarnera l’un après l’autre tout au long de l’aventure : Cal Pearson, un scientifique déjà membre de l’organisation qui va mal prendre que certains de ses collègues continuent ses travaux épidémiologiques de façon assez brutale, et le Docteur Madeleine Stone qui, elle, est en phase de recrutement par The Assembly. Deux points de vue différents qui vont amener le joueur à prendre des décisions cruciales et moralement ambiguës… enfin ça c’est sur le papier.

Tous les scientifiques de The Assembly ressemblent à... ça

The Assembly est, comme tout jeu en VR qui se respecte, une expérience à la première personne. Les décors sont assez jolis, bien que froids, et tranchent pas mal avec la modélisation des personnages taillés à la serpe. On explore le bunker de l’organisation secrète tranquillement et en toute discrétion, libre à nous d’interagir avec les éléments du décor, afin d’avancer dans notre petite enquête pour Cal, ou réussir notre examen d’entrée pour Madeleine. De fait, The Assembly se résume à ouvrir des tiroirs, collecter des informations, écouter les tirades de Cal et de Madeleine, résoudre quelques puzzles (Madeleine) et découvrir quelques codes d’accès pour portes et ordi (Cal). L’intérêt principal de the Assembly n’est pas forcément sur ce qu’il propose en termes de gameplay, bien basique, mais plutôt sur le développement de son scénario et les questions éthiques qu’il soulève. Et il se débrouille plutôt bien, aidé par un doublage français qui fait le boulot, à défaut d’être bon. Les quatre petites heures de jeu se passent sans déplaisir et sont plutôt agréables, mais il faut avouer que les 18,49 euros demandés semblent un peu cher en regard de l’expérience proposée.

Les puzzles sont très faciles

Pourquoi ? Parce qu’aussi plaisante et agréable soit l’aventure de the Assembly, elle est au final bien inoffensive. Les choix éthiques “douteux” que l’on est amené à prendre n’ont qu’une influence bien maigre sur le déroulement de l’histoire. Plus embêtant encore, The Assembly n’arrive à aucun moment à impliquer émotionnellement le joueur, la faute à un univers aseptisé, froid, aussi bien dans ses décors que dans le développement et la caractérisation de ses personnages. On n’arrive pas à s’émouvoir comme on le devrait dans ces couloirs trop propres, trop vides, on ne s’émeut pas devant le terrible passé de Madeleine, ni devant la folie qui touche certains des autres scientifiques que l’on ne croise jamais ou presque. Au final on ressort de The Assembly en ayant passé un bon moment mais sans aucune envie d’y retourner pour essayer les autres “choix” et l’oubliant tout aussi vite. Un coup d’épée dans l’eau en quelque sorte, bien trop inoffensif pour réellement impliquer le joueur dans les thèmes qu’il aborde. Dommage.

Bilan

On a aimé :
  • Un jeu d’aventure sympathique
  • Bonne initiation à la VR si un casque arrive un jour
  • Des thèmes abordés intéressants...
On n’a pas aimé :
  • ...mais sans réussir à impliquer le joueur
  • Froid et vide
  • Un peu cher pour ce qu’il propose
La VR Canada Dry

Est ce qu’un jeu pensé pour la réalité virtuelle peut quand même proposer une expérience intéressante sans le fameux casque qui en constitue tout le sel ? En jouant à The Assembly on serait tenté de répondre par l’affirmative à cette question. L’aventure solo s’avère tout à fait recommandable. Offrant deux points de vue différents et abordant des thèmes intéressants sur l’avancée de la science, ses dérives et les sacrifices que cela impose, elle se joue avec plaisir et intérêt. The Assembly aurait même pu être particulièrement marquant s’il n’échouait pas à impliquer le joueur émotionnellement, en loupant le coche de la tension scénaristique et n’arrivant pas à donner du corps et de la vie au complexe renfermant The Assembly. Au final, on en ressort de façon automatique, sans avoir envie d’y retourner essayer d’autres “choix” et vierge de tout élément marquant. Et ce n’est malheureusement pas l’ajout d’un casque VR qui viendra combler ce vide.

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The Assembly

PEGI 12 Langage grossier Violence

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : nDreams

Développeur : nDreams

Date de sortie : 20/01/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

2 reactions

Rone

24 fév 2017 @ 14:53

L’équation jeu VR (avec ou sans casque) = gameplay pauvre continue de se confirmer. Il va falloir réussir à proposer autre chose pour que cela devienne intéressant.

(VR sceptique aussi, sauf avec du matos qui coute un rein et qui n’est pas accessible au commun des mortels pour l’instant)

Jarel

24 fév 2017 @ 19:56

Le gameplay pauvre n’est pas forcément pénalisant si l’expérience et l’histoire sont prenantes mais c’est vrai que tout reste encore à faire dans le domaine... comme pour Kinect en somme.