Test - Resident Evil 7

«Bienvenue, bienvenue. Entrez donc dans la maison des horreurs, n’ayez pas peur !» , - 22 réaction(s)

Pour commencer, je dois être honnête envers vous et avouer mon terrible secret : je n’ai jamais touché à un seul Resident Evil de ma vie. Que ce soit de près ou de loin, je n’ai jamais vraiment pris le temps de jouer à ce titre cultissime. Pour ce test, je me permettrai donc de parler en tant que néophyte du genre, ne m’en voulez pas. De ce que j’en sais, la qualité des Resident Evil laissait à désirer au vu des derniers opus (non, ne me forcez pas à citer RE6…). Et bien laissez-moi vous dire que ce temps est dorénavant révolu avec le dernier né de chez Capcom. Place à la vue subjective et l’ambiance glauque à souhait des bayous de Louisiane. Avec un petit clin d’œil à P.T. et un thème de départ inédit (malheureusement ça ne va pas durer), RE7 est très bien placé pour vous faire avoir des sueurs froides. Il est légitime de se demander si ce désir de « retour aux sources » est parfaitement assumé et maîtrisé. Est-ce que cette prise de risques en vaut vraiment la chandelle ? Est-ce un réel renouveau de la saga ? À mes yeux, la réponse est définitivement oui. Au vu des précédents volets, Capcom a décidé de changer la donne et mettre les bouchées doubles. Cela dit, la question qui reste la plus importante au moment où je vous parle est la suivante : survivez-vous à cette descente aux Enfers ?

Faut croire que c’est de famille

Pensez à faire un tour par l’office de tourisme du coin avant

Nous sommes en 2017, dans l’État de Louisiane. Et qui dit Louisiane, dit bayou boueux. Pas forcément le meilleur endroit où se trouver s’il se déroule des choses étranges et gores. Bref, tout ça pour dire que notre courageux héros est dans de beaux draps. Ethan est sans nouvelles de sa femme Mia, disparue 3 ans plus tôt, jusqu’au jour où elle lui envoie un message vidéo lui intimant pourtant de ne pas venir sur place. Que nenni, tel un preux chevalier, Ethan part donc sur les chapeaux de roues à sa recherche dans l’accueillante bourgade de Dulvey. Bravant l’eau croupie, la nature sauvage omniprésente et les cadavres d’animaux en décomposition, Ethan débarque dans une bâtisse à l’abandon (du moins c’est ce qu’on pense) avec une déco à faire peur et des bruits effrayants à souhait. Et comble du bonheur, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Ethan retrouve sa dulcinée, très surprise (ou choquée ?) mais néanmoins ravie de le voir. Malheureusement, cette parenthèse enchantée ne va pas durer bien longtemps puisque 5 minutes plus tard, Mia se jette sur Ethan, couteau à la main, bien décidée à lui faire la peau. Comme si tout ça ne suffisait pas, Ethan finit par faire la connaissance de la charmante mais flippante famille Baker. Petit repas de famille oblige, Ethan subit littéralement les attaques incessantes du père et la folie des autres membres de la famille. Bienvenue dans la famille fiston !

Home, scary home

Tout le monde aime les repas en famille

C’est donc parti pour un voyage au cœur de l’horreur en compagnie d’Ethan, un héros badass mais tout de même bien loin des agents du gouvernement baraqués à lunettes noires des précédents volets. Là où une personne normale aurait pris ses jambes à son coup, Ethan va tenter contre vents et marées de sauver sa femme et percer le sombre secret de la Famille Baker. Notre petite famille est donc composée de papa Jack, maman Marguerite (ce n’est pas rose tous les jours dans la famille B…marguerite, rose…bon c’est pas grave), Lucas leur barge de fils, Zoé leur fille étrangement normale et bienveillante et gardons-le meilleur pour la fin, la pire de toute, mamie fauteuil-roulant. Tout ce petit monde est réuni pour vous faire tourner en bourrique au cœur de leur monde noir et brutal. Tous ces antagonistes seront habilement dispatchés au gré des chapitres. Les affronter un à un sera votre fil d’Ariane. D’ailleurs, chaque membre de la famille Baker est particulier (en plus de résister aux balles, ce qui n’est déjà pas mal en soi) : Jack vous collera comme une moule à son rocher. Il ne vous lâchera pas d’une semelle et il faudra donc vous la jouer très discret si vous voulez éviter qu’il vous balance sa pelle ou son espèce de brise-motte géant au visage. Mamounette Marguerite se révèlera être la plus crado de la famille. Son but ultime sera de vous serrer très fort dans ses pattes d’araignée qui font office de bras tel une mère aimante. Pour ce qui est de Lucas, je me demande encore si son côté frapadingue n’est pas simplement dû à son cerveau déjà détraqué de base…mais Lucas version Enigma s’avérera bien chiant, vous vous en rendrez très vite compte. Et il y a Zoé qui, heureusement pour nous, est la seule personne censée de la famille, la seule qui cherchera à vous aider au lieu de vouloir vous dépecer. Et gardons le pire pour la fin : Mamie fauteuil-roulant. Malgré le fait de ne pas s’attaquer à vous comme les autres tarés, la vieille grabataire aura le don de se téléporter comme par magie au sein de la baraque, vous surprenant au coin d’un couloir et vous fixant de son regard vitreux.

Partant pour un road trip en Louisiane ?

Non mais vas-y je t’en prie, passe devant...

Ce qui fait la qualité de RE7, c’est clairement son ambiance. Que ce soit l’histoire en elle-même, les graphismes, les sons ou la façon de gérer son inventaire. Justement, s’il y a bien un aspect de cet épisode qui m’a scotché, c’est bien le scénar’. Du moins au début car si l’idée de la famille psychopathe serial killer était inédite et franchement perturbante, vous allez vous rappeler très rapidement que ce jeu reste un Resident Evil. La personne qui m’a grandement soutenue lors de cette aventure (BIG UP parce que sans toi, je n’aurais jamais terminé ce foutu jeu) a émis plusieurs hypothèses concernant le virus T, Uroboros et l’implication de Umbrella Corporation. Il semblerait que le jeu laisse pas mal de questions sans réponses pour les fans, en plus de celles que se posent les petits nouveaux comme moi. Cependant, le jeu fait découvrir sa propre histoire sans réelle nécessité d’avoir bouclé les précédents volets de la saga, ce qui est un point non négligeable. Petit plus que j’ai tout particulièrement aimé ; la présence de cassettes VHS facultatives que les âmes sensibles pourront donc s’éviter, qui apporteront beaucoup d’infos intéressantes sur l’histoire et sur certains points à éclaircir qui seront cruciaux pour la suite de votre aventure. Elles vous permettront d’incarner, le temps d’une vidéo style found footage, une autre personne s’étant trouvée à un moment ou à un autre dans la même situation catastrophique que vous. Et pour continuer sur les points positifs : une VF aux petits oignons qui étonne par sa qualité irréprochable.

Pour ce qui est de la déco, Valérie Damidot serait fort déçue de l’entretien. Ça suinte, ça dégouline, ça rouille et ça part en lambeaux. Tout est mis en œuvre pour vous mettre mal à l’aise. Les lumières saturées vous immergeront dans une ambiance glauque et sombre. Même les personnages sont saisissants de réalisme. Les expressions du visage sont tout aussi glaçantes que le reste. Les accessoires lambda comme les photos, les jouets, les documents disséminés par-ci par-là sont là pour vous rappeler que la famille Baker a eu une vie (sans restes humains dans les assiettes et insectes en tout genre grimpant aux murs), une vie normale. Tous ces petits détails agrémentent à merveille l’ambiance pesante et angoissante des lieux, comme si vous vous sentiez de trop, suivi et épié.

D’ailleurs, les sons grandement suspects sont là pour vous donner de nombreuses frayeurs. Les portes qui claquent, le plancher qui grince, les voix au propos malveillants ; les bruits sont parfaitement équilibrés pour vous foutre une frousse de tous les diables. Du silence pesant au chahut soudain, il n’y a qu’un pas. Et tout ça n’aide pas du tout votre petit cœur fragile à se calmer. Cerise sur le gâteau, comme dans tous survival horror qui se respecte, les balles se comptent sur les doigts d’une main. Ce qui n’est pas très pratique lorsque vous avez tendance à paniquer et tirer un peu partout sauf sur la bestiole en question. Et comme si ce n’était pas suffisant, il faudra vous montrer fin stratège sur le choix de l’équipement que vous vous trimballerez car votre sac à dos n’est pas énorme et les bonnes armes se montreront bien encombrantes. De plus, si vous vous aventurez à consulter votre map ou gérer vos armes, le mode pause ne s’active pas, donc attention au moment et à l’endroit où vous le faites. Déjà que les Holoforms sont flippants en temps normal, imaginez donc le sursaut de la mort que vous allez faire si une de ces saletés surgit lorsque vous êtes tranquillement en train de tripoter votre inventaire…

Ménagez votre cerveau et ne vous le faites pas bouffer

Ne faites plus un geste ou je tire !

Bien heureusement, vous retrouverez dans cet épisode la fameuse malle aux trésors liée à chaque salle de sécurité (un bol d’air pur dans ce nuage d’épouvante, idéale pour souffler un peu et sauvegarder) pour déposer et/ou récupérer des objets, des matériaux, des armes ou des artefacts. D’ailleurs, vous aurez aussi la possibilité de crafter vos propres munitions et soins via l’inventaire en combinant les matériaux ramassés à même le sol ou dans des cachettes pas si cachées que ça. Et en parlant de simplicité, si vous pensiez que les énigmes seraient un frein à votre exploration dans l’antre de l’horreur, détrompez-vous. Elles seront principalement sous forme d’ombres chinoises et vous permettront d’accéder à des passages secrets mais rien de bien difficile en soi. Le plus compliqué sera de trouver les diverses clés spéciales en forme d’animaux planquées dans la maison pour ouvrir les portes correspondantes. Cela dit, la map est très bien foutue et, en faisant appel un minimum à votre mémoire, vous n’aurez pas beaucoup d’aller-retours à effectuer tout le long du jeu.

Pour ce qui est du bestiaire et des combats, vous vous rendrez compte que c’est assez inégal. Pourtant, le but est simple : démembrer pour freiner la bête ou tirer direct en pleine tête. Cela dit, vous serez vite étonné de voir que lorsque certains Holoforms plient l’échine après 2 ou 3 balles bien placées, d’autres demanderont un chargeur entier quelques minutes plus tard. Puis vous constaterez que ces mochetés sont loin d’être débiles puisqu’elles se feront un malin plaisir de taper des feintes quand vous vous démènerez pour tirer un tant soit peu au milieu de leur jolie crâne. D’ailleurs vous verrez que le bestiaire se montrera très peu fourni et que la difficulté à battre les membres de la famille Baker sera bien inégale et pourra diverger entre les personnes. Moi par exemple, si le papa m’a donné bien du fil à retordre à plusieurs énervantes et frustrantes reprises, la maman m’a bien fait rire. Alors que pour un ami, mère Marguerite lui a fait subir bien des misères et l’a poussé à vider tous ses chargeurs. Vous constaterez donc que la difficulté des combats est toute relative, que ce soit dû au gameplay ou à la perception de chaque joueur. Puis, pour en rajouter une couche, face à des Holoforms, Ethan se montre malheureusement mou du genou. Cela amplifiera le côté angoissant du jeu autant que votre frustration. Mais vous pourrez compter sur vos armes, pas top top au début évidemment, mais beaucoup plus intéressante au cours de l’histoire. Vous aurez donc le grand plaisir de vous défendre avec un fusil à pompe, un lance-flamme ou un lance-grenade. Rien que ça. La frustration provoquée par certains moments cassera un peu l’ambiance sous tension durant les 10, voire 12 heures de jeu (si vous êtes une flipette comme moi). Tout comme les temps de chargement extrêmement long pendant lesquels vous aurez largement le temps de vous préparer un gratin dauphinois.

Bilan

On a aimé :
  • L’ambiance et le thème horrifique qui mérite largement son PEGI 18
  • Le choix assumé et réussi de la vue subjective et du survival horror
  • La VF totalement réussie
On n’a pas aimé :
  • Le scénar’ qui part un peu en sucette à la moitié du jeu
  • Les combats de boss inégaux et même parfois décevants
Dans le bayou, personne ne vous entendra crier

Ce dernier épisode de la saga Resident Evil est définitivement un petit bijou. Effrayant, angoissant, flippant, frustrant…les adjectifs pouvant qualifier ce jeu sont légion. Avec une durée de vie qui n’est pas à piquer des hannetons, RE7 se révèle être une agréable surprise. Que ce soit pour les fans de la première heure ou les petits novices, tout le monde s’y retrouvera si l’horreur et le gore sont bien ce que vous recherchez ici. Capcom a pris un risque ? Qu’à cela ne tienne ! Ils l’ont courageusement fait et avec brio de surcroît. La vue à la première personne est immersive, la VF est une réussite et le gameplay est bien foutu. Que demander de mieux pour un survival horror ?! On regrettera peut-être le thème de l’histoire au fond assez fébrile vers la fin et les boss légèrement décevants. Cela dit, Resident Evil 7 reste un merveilleux hommage à feu P.T. ou encore à Outlast. En espérant que le studio continue sur sa lancée et nous offre encore de l’horreur à l’état pur. Cadeau que nous accepterons avec plaisir (quoi que…)

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Resident Evil 7

PEGI 18

Genre : Survival Action

Éditeur : Capcom

Développeur : Capcom

Date de sortie : 24/01/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

22 reactions

HazardElika

03 fév 2017 @ 19:16

@neuf72 boy On va dire poliment que le scénar « évolue »... je pense qu’ils ont voulu retourner le truc en te laissant une première idée (qui est donc la famille complètement jobarde) pour ensuite, au fil de l’histoire, te faire comprendre que tout ça est une fausse impression, un fait qui est dû à autre chose !

Sub34

03 fév 2017 @ 19:36

Hello les gamerz. Merci pour votre test, superbe jeu apparemment, vivement qu’il soit à la maison ! Ayant fait tous les épisodes+ les silent hill +condemned +evil within, je languis ! En revanche est-ce que quelqu’un peut me dire s’il trouve que la sensi est vraiment trop basse même réglée à fond et si on a l’impression d’avoir des chutes à 10fps dans le jeu ? Plusieurs commentaires en ce sens ont été observés sur certains forums, alors info ou intox ? Merci !

UFSAYAN11

03 fév 2017 @ 20:57

Je pense que c’est fait exprès pour ajouter du stress car quand on a vraiment peur on se tétanise..

Sub34

03 fév 2017 @ 23:10

@UFSAYAN11 Ta réponse, tu l’as fait exprés, c’était pour faire la 13EME réaction sur ce billet

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Dormeur du val

04 fév 2017 @ 07:23

Salut ! Si je peux me permettre, ce ne sont pas les antagonistes qui seront habilement dispatchés au gré des chapitres, mais les protagonistes. Bisou.

HazardElika

04 fév 2017 @ 09:07

HazardElika

04 fév 2017 @ 09:09

@Dormeur du val Salut mais c’est bien le terme à employer. Un protagoniste qualifie le héros, donc Ethan. Là je cite les ennemis (Jack, Marguerite...), donc les antagonistes.

Oncle Dragou

04 fév 2017 @ 12:34

quelqu’un peut me dire s’il trouve que la sensi est vraiment trop basse même réglée à fond et si on a l’impression d’avoir des chutes à 10fps dans le jeu ?

Oui la sensi est trop basse, même réglée au maximum, mais ce n’est pas trop grave compte tenu du jeu et du fait qu’on peut faire un demi-tour rapide comme dans les précédents RE (bas + B).

Les chutes de frame rate il y en a quelques-une sur la version Xbox One, en passant (dans des cas particuliers et assez rares) de 60 à 45 fps quand il y a beaucoup de choses à l’écran par exemple.

J’en suis à la moitié du jeu, et pour le moment je retrouve les sensations que j’avais eu dans le tout premier Resident Evil (et plus particulièrement du remake Gamecube) et aussi Code Veronica dans une moindre mesure.

Sub34

04 fév 2017 @ 13:31

@ONCLE DRAGOU Super merci pour ta réponse claire et précise. Je vais donc me le chercher de ce pas ! :) Bon game à vous tous.

GigaTRIPELX

04 fév 2017 @ 15:16

J’imagine avec un home ciné format dts 5.1 (ou plus) accompagné d’un bon matos ! L’immersion « frisson » devrait être au rendez-vous ! content qu’il soit de retour.

Perso, en étant pas attiré par ce genre de jeux, j’ai quand même touché au « RE4 (Resident evil 4) remaster » sur PC par sa forte médiatisation, test le qualifiant de chef d’oeuvre etc.. et je peux vous dire que c’était le jour et la nuit pendant 3 a 4 jour pour le finir tellement il était long, bien scénarisé bref, inutile que je vous en dise plus, j’ai que de bon souvenir, j’ai vraiment geeké comme à l’époque Xbox, Gamecube... d’ailleur ce jeux vient de cette même époque, je l’ai juste découvert en Setembre 2016 aha tout sa pour vous dire qu’il m’a marqué.

Les jeux d’aujourd’hui sont à l’image des films d’aujourd’hui, sa veut dire qu’ils ne sont pas réalisé comme avant. Normal, avec la technologie qui évolue, cependant je trouve seulement que les jeux ou films actuels sont moins travaillé que par le passé, ils n’ont plus cette magie. Je ne sait pas si c’est l’effet optique (second degré), aucune idée.. (C’est mon avis)

Celui-ci à l’air vraiment bien, je ne le raterai pas quand j’aurais l’occasion.

Bon test.