Test - Claire : Extended Cut

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Vous pensiez en avoir fini avec les jeux d’horreur ? Vous pensiez en avoir fini avec la 2D ? C’était sans compter sur le petit studio américain Hailstorm Game pour ressortir des placards le jeu indépendant Claire, sorti en 2014 sur PC. Cette version 2.0, en format extended s’il vous plaît, vient rallonger sa durée de vie, améliorer sa réalisation et même intégrer un nouvel ennemi. Comme si l’ambiance ne suffisait pas…

Je ne suis pas sûre que tu aies les idées claires

Sympa la déco sinon...

Commençons par le commencement, aussi sombre et oppressant soit-il. Après une petite intro sous forme de cauchemar que beaucoup d’entre nous ont pu faire étant enfant (et/ou adulte, ça arrive aussi), notre héroïne se réveille au chevet de sa pauvre maman à l’hôpital. Vous l’aurez bien deviné, la vie est loin d’être rose du côté de chez Claire… Pour changer un peu d’air et se dégourdir les gambettes, elle décide d’aller se chercher un ptit kawa. Et quelle bien mauvaise idée que voilà : à peine sortie de l’ascenseur, Claire se retrouve piégée dans une version altérée de l’hôpital bien dark et bien gore à souhait. Beaucoup y verront la touche si particulière de Silent Hill et mon Dieu que ça fait du bien ! Mais si ça ne tenait qu’à l’ambiance un tantinet sordide…non non, les lieux sont aussi infestés de créatures immondes voulant attenter à sa trop courte vie.

C’est bon, tu y vois plus clair ?

Promenons nouuuus dans les boiiiis

Ici, inutile de chercher une quelconque hache ou le moindre revolver. Comme si tout ça ne suffisait pas, Claire est seulement armée d’un briquet et d’une lampe torche pour tenter de s’échapper de ce dédale mortel. Et si, par malheur, elle tombe sur ces vilaines bestioles de l’Enfer, les solutions sont très restreintes : fuir ou se cacher. Placards, bouches d’aération, fissures béantes dans le mur. Tout est bon à prendre pour échapper aux ombres menaçantes qui l’assaillent. Si les méchantes bébêtes sont généralement faciles à duper (fuir dans une pièce adjacente suffira), le big one stylé Slenderman se montre beaucoup plus coriace. En plus de surgir de nulle part, sans prévenir, le malotru se permet même sans la moindre vergogne de la pourchasser non-stop si elle ne trouve pas dare-dare un endroit où se planquer. Et c’est là que le bât blesse : impossible de s’orienter correctement dans ce labyrinthe, la 2D n’arrangeant rien. En effet, Claire est sans arrêt en train de regarder sa carte toute moche pour essayer de trouver son chemin. Et autant dire que lorsqu’elle est pourchassée, la petite n’a pas vraiment le temps de réfléchir et s’enfonce inexorablement dans la perdition. Et évidemment elle n’a pas non plus le temps de checker convenablement la zone dans sa totalité, la map étant mise à contribution à chaque pièce franchie. Et l’inventaire n’est pas en reste. Il ne faut pas oublier que Claire va traverser un hôpital, une école et des appartements. Et tous ces lieux sont bien évidemment emplis d’êtres belliqueux qui voudront sa mort. Claire a donc forcément besoin de petits remontants. Les deux seuls et uniques facteurs à prendre en compte sont le cœur et le cerveau. Le premier est évidemment lié aux dégâts directs subis par notre petite malheureuse et ingurgiter des boissons ou de la nourriture suffira à la remettre sur pied. Quant au second, tourmenté par la peur et la panique, certaines boissons ou objets pourront faire l’affaire mais le plus efficace sera toujours de se planquer un moment en attendant la fin de la tempête. Et gare à Claire, car si rien n’arrive à la calmer, elle mourra littéralement de peur.

Déjà que l’hôpital c’est pas cool, alors là...

Dans tous les cas, la petite Claire doit remercier les raccourcis qui sont d’une nécessité absolue, que ce soit pour l’inventaire ou pour la map. D’ailleurs, petit plus (et petit moins dans la foulée), de formidables marqueurs parsèment la carte : des rayures rouges pour les portes bloquées, une rassurante couleur verte pour les zones découvertes, une serrure pour les portes nécessitants une clé, une silhouette pour les PNJ rencontrés au fur et à mesure de l’avancée de Claire et l’objectif grossièrement entouré. Mais, et oui il y a un mais, sûrement dû à un bug du jeu, après chaque chargement d’une partie, les marqueurs disparaissent. Toutes les infos utiles sur la zone s’envolent en fumée et Claire doit à nouveau naviguer à l’aveugle.

Au clair de la lune…

Mais c’est quoi ce cirque ?!

Malgré une réalisation soignée à la mode pixel-art vraiment agréable à regarder qui n’est pas sans rappeler Lone Survivor, certains lieux restent brouillons voire même tellement sombres qu’il est impossible de repérer les ennemis qui se feront une réelle joie de dévorer Claire et son âme. Très vite, l’impression de traverser les mêmes couloirs et les mêmes salles prend le dessus, ce qui est dommage lorsqu’on tient compte des jeux de lumière et de son qui caractérisent le titre. En effet, si Claire est à deux doigts d’y rester, l’écran s’assombrit de plus en plus (Quoi ?! Encore ?!) jusqu’à devenir totalement noir, synonyme de mort immédiate. Et il est important de souligner les surprenantes et effrayantes distorsions d’image qui agrémentent le jeu et les bruits juste flippants à souhait ; du bruit de porte qui grince à celui de meuble qui bouge en passant par les bruits humains qui mettent mal à l’aise dans ce genre de situation comme les rires d’enfants ou les hurlements. Claire : Extended Cut fout les jetons, mais encore faut-il y jouer dans le noir complet avec un casque sur les oreilles.

Ça a le mérite d’être clair

Monsieur, veuillez arrêter de me suivre s’il vous plait

Dans tout cet océan de malheur, il faut quand même rappeler que Claire n’est pas seule. Son chien Anubis est également de la partie. Une présence dont on aura du mal à se passer même si elle se montre inutile excepté pour prévenir d’un danger. Et oui, juste au cas où, Anu aboie et grogne dès que des monstres pointent le bout de leur nez…et ça s’arrête là. Et surtout n’allez pas croire qu’il défendra sa maîtresse en cas d’attaque. Que nenni.

En plus du toutou, Claire rencontre des PNJ amicaux (ça change) qui lui demandent des petits services. Et libre à elle de les aider ou non mais il faut savoir que ça influera sur son karma et donc sur la fin de l’histoire. Quelques énigmes sont présentes par-ci par-là mais rien d’exceptionnel. Les trois quarts ne servent qu’à récupérer des collectibles comme des piles pour la lampe-torche. Pour les résoudre, il faudra faire preuve d’un peu de jugeote, les indices étant disséminés dans l’environnement.

En vous souhaitant un prompt rétablissement

Et le meilleur pour la fin : le scénar’. Malgré sa durée de vie très courte (5h…en se perdant bien sûr) au vu du prix (15€), le jeu est sauvé par une histoire dure mais profonde. La mort, le suicide et la culpabilité seront les sujets principaux traités dans le jeu. Ce seront non seulement des thèmes de fond, mais aussi des sentiments propres à l’héroïne qui devient tout de suite plus attachante et émouvante de par son évidente souffrance. Le tout est en anglais sous-titré, certes réussi mais pouvant en freiner quelques-uns.

Bilan

On a aimé :
  • Une belle direction artistique
  • Une ambiance horrifique réussie dans le noir et avec un casque
  • Un hommage réussi à Silent Hill
  • Les thèmes durs abordés
  • Plusieurs choix de dialogue et fins multiples
On n’a pas aimé :
  • le jeu entièrement en anglais
  • La durée de vie / le prix
  • La map très difficilement lisible
Il est temps de mettre les choses au clair

Malgré le clin d’œil réussi à Silent Hill, on ne peut pas dire que Claire : Extended Cut nous file la pétoche de notre vie. Les sursauts seront tout de même au rendez-vous si vous jouez dans les conditions adéquates grâce à la qualité de l’ambiance sonore et du pixel-art, même si celle-ci est mise à mal par la carte loin d’être claire et l’impression de faire sans cesse des allers-retours inutiles. Le jeu a en tout cas le mérite d’intégrer à un survival horror des thèmes graves qui donnent une profondeur très intéressante à l’œuvre et lui offrent ce côté poignant et attachant ; Claire : Extended Cut est angoissant à défaut d’être effrayant mais est à-même de faire réfléchir, ce qui est de plus en plus rare de nos jours.

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Claire Extended Cut

PEGI 12 Langage grossier Peur Violence

Genre : Survival Action

Editeur : Hailstorm Games

Développeur : Hailstorm Games

Date de sortie : 06/09/2016

Prévu sur :

Xbox One