Il fait froid. Je relève le col de mon manteau et y enfonce ma tête. Mes mains glissent dans les poches afin de trouver, elles aussi, un peu de chaleur. Mais l’une d’elles tombe sur le métal glacé de quelques pièces de monnaie. Je les sors de leur cachette pour les examiner avec attention. Huit euros en petite monnaie. Pas plus. Juste de quoi me payer un café à Paris ou de me perdre dans un petit jeu sympathique à la mode pixel art comme Stories of Bethem : Full Moon.
C’est un beau roman, c’est une petite histoire…
Stories of Bethem c’est avant tout l’histoire de Khoma un petit tas de pixel habillé d’une cape rouge qui cherche le moyen de briser le maléfice que la sorcière Bleue a lancé sur son paternel. Il va donc voir la sorcière Rouge qui lui demande de réunir les huit objets oniriques de Bethem afin qu’elle puisse lever le sort de sa consœur. Bon, inutile de vous dire que Khoma va partir dans un long périple au travers du royaume afin de collecter tous ces objets. Heureusement pour lui, ses talents de magicien seront d’une grande utilité. L’histoire est loin d’être d’une originalité folle, tout comme le jeu qui se contente de recycler avec plaisir les recettes du action/rpg à la Zelda. On voyage, on tombe sur de nombreux coffres/chemins auxquels on ne peut accéder, on nettoie un donjon au fond duquel on gagne un pouvoir magique qui nous permet d’avancer plus loin et récupérer de nouveaux coffres. Etc., etc.
Malgré la routine dans laquelle il nous fait sombrer, Stories of Bethem a un petit je ne sais quoi de sympathique : son humour, sa charte graphique minimaliste et ses musiques fort jolies malgré leur redondance font qu’on tombe sous son charme et que l’on enchaîne les heures sans s’en rendre compte. Il est riche, varié, les secrets qu’il renferme sont nombreux et les objets à collecter/découvrir feront le plaisir de tous les « complétistes » en herbe. Ajoutez à cela un petit musée à remplir en capturant l’âme des créatures rencontrées, de nombreux sorts, vêtements différents, de nombreuses augmentations vie/magie à découvrir, des combats de boss et j’en passe et vous en aurez largement pour votre argent avec la vingtaine d’heures dont vous aurez besoin pour finir le jeu.
Au rayon des mauvaises nouvelles, Stories of Bethem est entièrement et seulement en anglais. Par ailleurs, il n’évite pas l’écueil des jeux du genre à savoir une carte minimaliste et mal fichue que cela soit à l’intérieur des donjons et à l’extérieur, et une exploration laborieuse. Comme dans Zelda, il faudra se souvenir de l’emplacement de chaque coffre laissé derrière nous afin d’y retourner plus tard avec la capacité adéquate. Autre bémol, les puzzles s’avèrent plus laborieux à résoudre qu’autre chose ; pousser une pierre d’un bout à l’autre de l’écran pour boucher un trou est loin d’être particulièrement amusant…