Test - Manual Samuel

«Samuel aime les intellectuels et les manuels» , - 2 réaction(s)

Le réveil sonne. Je tape sur LB pour actionner mon bras et l’étendre. Je suis encore tout engourdi. Je presse haut sur le stick analogique pour me redresser, puis encore une fois afin de me mettre totalement debout. Ma vue est brouillée, cela va mieux en pressant plusieurs fois rapidement A afin de cligner des yeux. Puis j’alterne la gâchette gauche, puis la droite afin de me diriger vers la salle de bain. LB. Je prends ma brosse à dent. RB. Je prends mon tube de dentifrice. Le plus dur est maintenant de bien viser la bouche en appuyant régulièrement sur Y. Mes dents sont rayonnantes. Super. Elles m’aveuglent presque lorsque je m’admire sur le miroir. A. Je cligne des yeux. Puis je m’effondre. Mais euh ! Mais punaise, j’ai oublié de respirer ! Quel crétin ! J’appuie sur B pour inspirer au maximum. Ça passe pas. Ah, oui. Il me faut appuyer sur X pour expirer. Ouf, sauvé… Vous avez l’impression qu’il s’agit là d’un cauchemar totalement idiot d’un geek pas fini ? Ne rigolez pas, ou plutôt si, un peu, allez-y lâchez vous, cela fait du bien. La question est plutôt de savoir si vous arriverez à tenir toute une journée comme ça à tout faire manuellement. Prêt à relever le défi ? Alors aidez ce pauvre Samuel afin qu’il oublie la journée la plus pourrie de sa vie suivie de la journée la plus pourrie de sa mort. Rien que ça.

Une sale journée

Finalement, la Mort n’est pas un mauvais gars

Voilà comment on pourrait définir celle que vient de passer Samuel. On ne va pas le pleurer non plus. Ce fils à papa, dont les poches débordent de liasses de billets et dont la principale qualité semble être l’égocentrisme ne laisse absolument aucune place à l’empathie. Imaginez un peu, au départ il s’agissait d’un simple rendez-vous galant avec sa douce et tendre, qu’il n’écoutait que d’une oreille tout en sirotant une tasse de café hors de prix au nom imprononçable. Comme toutes les femmes, elle prend la moue rapidement sur un truc pas vraiment important comme l’oubli pour la troisième fois consécutive de son anniversaire. Presque rien en somme, mais un rien assez suffisant pour que, furieuse, elle fracasse le crâne de Samuel à l’aide d’une bouteille de soda aux brocolis. À noter pour plus tard : ne jamais oublier les dates d’anniversaires de madame.

Outre sa position pas confortable, Samuel devrait penser à respirer

Victime d’un trauma crânien et perdant énormément de sang, Samuel sort presque inconscient du Snack avant d’être fauché par un camion de pompage de fosses septiques en traversant la rue. RIP le Samuel. Refroidi pour le coup et en assez mauvais état même pour un mort. Vu son pédigrée il atterrit directement aux enfers, heureusement pour lui ses poches sont pleines, non pas d’argent mais de billets encore plus précieux aux enfers, des Tranches de Vie. La Mort qui passait par là lui propose un marché qu’il ne peut refuser, si jamais il lui donne ses Tranches de Vie alors elle lui accordera 24 heures supplémentaires où il devra survivre de façon manuelle. S’il réussit, la résurrection lui sera accordée. Une sale journée je vous dis. Mais qui n’est rien comparée à celle que Sam va devoir subir manuellement…

Manuellement original

La conduite tout manuel n’est pas forcément plus facile

Vous l’aurez remarqué, Manual Samuel dispose d’un synopsis totalement idiot largement à la hauteur de la drôle d’aventure que l’on va vivre en sa compagnie. Un périple raconté par un narrateur à l’accent so british et à l’humour qui va de paire. Essuyez cette goutte de sueur, le jeu est entièrement sous-titré en français, ce qui ne sera pas du luxe pour apprécier les blagues et nous arracher quelques sourires. Ou des fous rires, car en matière d’humour on est loin d’être sensible aux mêmes ficelles et aux mêmes jeux de mots. Pour ne rien gâcher, la direction artistique stylée BD est très agréable et donne un véritable cachet au jeu.

...Sam, va devoir tout faire manuellement, le moindre petit fait quotidien va devenir un véritable challenge...

Mais revenons au cœur de Manual Samuel, notre héros, Sam, va devoir tout faire manuellement, le moindre petit fait quotidien va devenir un véritable challenge : marcher, respirer, aller aux toilettes et même parler. On a franchement l’impression d’être aux commandes d’un tank et de passer, pour les plus anciens d’entre nous, un des tests du service militaire. On se bat réellement avec les commandes pour faire avancer Sam, en alternant séquences de synchronisation et simples QTE. Le niveau où Sam doit rejoindre son travail en voiture est un grand moment de n’importe quoi. Mais malgré ces fulgurances le Studio de développement, Perfectly Paranormal, peine à trouver son rythme et à apporter de la nuance à son gameplay. On n’utilise que très peu les tares de Samuel pour passer un obstacle ou résoudre un quelconque problème, leur principale fonction se limite à mouvoir Samuel, le concept se prêtait pourtant à tout un tas d’expérimentation débile. Hélas, force est de constater que l’on reste sur notre faim lorsqu’arrive le générique de fin du jeu à peine plus d’une heure et demi après l’avoir entamé. Manual Samuel, malgré sa faible durée de vie, n’arrive pas à éviter l’écueil de la redondance de ses situations et augmente de façon totalement artificielle la longueur de ses derniers niveaux avec des phases de “combat” aussi inutiles que répétitives. Le combat final peut se résumer à une simple succession de QTE particulièrement frustrante.

Parler n’est pas chose aisée...

Pour 10 euros on ne pouvait cependant pas s’attendre à une grande épopée, les programmeurs vont même jusqu’à rigoler de la rapidité avec laquelle vous aurez fini leur jeu en vous traitant de speedrunner du Dimanche. Si justement finir un jeu le plus rapidement possible est votre raison d’être, le mode Time Attack viendra rentabiliser un peu plus votre investissement. Si vous avez un ami amateur de jeux idiots, le coopératif pourra bien égayer une de vos soirées jeu vidéo et bières. Attention toutefois à appuyer sur le bouton Y au bon moment au risque d’en mettre partout ailleurs que dans votre gosier...

Bilan

On a aimé :
  • Un concept original
  • Une histoire décalée et drôle
  • Artistiquement réussi
On n’a pas aimé :
  • Particulièrement court…
  • …et pourtant redondant
Simulation de conduite d’humain

Vous cherchez une expérience décalée et originale dans l’univers du jeu vidéo sclérosé par les suites, les jeux triple A qui se ressemblent et les remakes achedé ? Alors ne cherchez plus, Manual Samuel est le petit, très petit, intermède que vous cherchez ! Piloter, car c’est réellement le cas, ce pauvre Sam durant une journée de 24 heures semée d’embûches est loin d’être une sinécure et s’accorder sur la marche, penser à le faire respirer, à lui faire cligner des yeux ou même lui faire boire un café sans qu’il s’en mette partout est tout sauf évident. L’imbécillité de son aventure, son côté décalé et drôle, font de cette petite heure et demi en sa compagnie un moment pour le moins plaisant. Et c’est déjà pas manual.

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Manual Samuel

PEGI 16 Violence

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Curve Digital

Développeur : Perfectly Paranormal

Date de sortie : 14/10/2016

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

2 reactions

Naeje

01 nov 2016 @ 14:46

C’est le genre de jeu qui repose entièrement sur son esthétique originale et son humour, plus que sur ses mécanismes. Ça me tente bien ! Et puis 10€, c’est une place de ciné, ça reste honnête !

EnyZz

01 nov 2016 @ 20:10

Hyper sympa au début, surtout en coop, et finalement le jeu s’avère beaucoup trop court et les derniers chapitres sont une plaie totale. Dommage, il vaut mieux se tourner vers Octodad !