Qu’est-ce qui fait un bon jeu de karaoké ? Certes, il y a plusieurs ingrédients sur lesquels on va revenir, mais fondamentalement, cela tient en un seul mot : la tracklist. C’est donc tout naturellement ce qu’il faut regarder de plus près, car pour les amateurs, et il y en a, ce Let’s sing 2017 vient combler un vide occupé par bien peu de titres. Même si cela demande un petit effort quand on se rend compte qu’il y a un morceau de Maître Gims.
Soirée Karaoké au Macumba
Pas de fioritures ! C’est ce qu’on peut se dire immédiatement en voyant l’interface de Let’s Sing 2017. Tellement pas de fioritures qu’il n’y a aucune explication sur les périphériques qu’on peut brancher, ou sur la façon de procéder pour télécharger l’application permettant d’utiliser nos téléphones. Application que je n’ai pas trouvée, puisque pas encore disponible au moment du test. En attendant, pour le réaliser, j’ai utilisé le bon vieux micro-casque de la Xbox, qui fonctionne parfaitement. Au fait, pour ceux qui se posent la question, bien entendu, Kinect ne sert à rien, ce serait tellement dommage d’utiliser ce périphérique doté de reconnaissance vocale… Pour le reste, on peut jouer en mode jukebox (les morceaux s’enchaînent), en solo ou à plusieurs, ou bien contre l’IA (ce qui n’a absolument aucun intérêt). De toute façon, peu importe, le seul mode qu’on utilisera réellement est la sélection d’un morceau (sauf celui de Maître Gims), start, et on chante. A noter qu’on peut choisir d’avoir l’instru avec la piste des voix en sourdine, ou bien sans voix du tout (ce qui améliore déjà un peu le morceau de Maître Gims), ce qui demande tout de même de bien connaître la chanson (l’occasion pour moi de réaliser à quel point je suis nul en Christophe Maé).
En pratique, le clip passe à l’écran, et le texte défile de droite à gauche jusqu’à une barre censée indiquer le moment où il faut chanter. Je dis bien « censée » car dans les faits il ne faut pas du tout s’y fier. Même quand le micro est bien calibré, ce qui se fait très facilement dans les options, il y a un décalage avec cette fameuse barre. Heureusement, le texte s’affiche également en bas de l’écran, et c’est cela qu’il faut suivre, ce qui implique qu’on chante sans tenir compte des indications à l’écran. En d’autres termes, mieux vaut connaître la chanson pour s’y attaquer (ce qui m’a fait réaliser que j’étais nul en Cœur de Pirate). Après chaque chanson, on gagne de l’expérience, ce qui débloque des multiplicateurs de score, seule solution pour décrocher les meilleures distinctions.
J’ai cru noter que les voix graves étaient moins bien gérées que les voix plus aiguës, ou alors, et c’est plus probable, ma fille chante juste mieux que moi ! En revanche, clairement, Let’s Sing 2017 a un peu de mal à gérer les changements d’octaves en cours de chanson. Quand, épuisé de chanter trop aiguë, on redescend d’une octave, qu’on chante juste ou pas, le jeu a besoin d’un temps d’adaptation qui nuit au superbe score qu’on s’apprêtait à faire. Cela étant dit, tout fonctionne quand même plutôt bien, seul ou à plusieurs. Et ce n’est pas là l’essentiel : passons à la fête !
Let’s Paaaaartyyyyyy
La tracklist ! Voilà ce qui est important ! Et là, Let’s sing 2017 tape dans le mille. Sur les 45 morceaux, 30 sont en français (enfin…dans un français relatif pour Maître Gims). On peut toujours se la raconter « je chante en anglais », mais en attendant, c’est bien dans notre langue d’origine qu’on peut s’époumoner le plus facilement. La sélection de base est à ce titre très bien pensée, avec un échantillonnage de morceaux qui plaira aux ados comme aux plus âgés. Si les amateurs de FM s’amuseront sur Louane, Indila, Mika ou Julien Doré, ceux qui sont un peu plus âgés se démèneront sur Louise Attaque (pas si simple à chanter, ce « J’t’emmène au vent »), JJ Goldman qui marche seul, Johnny qui allume le feu ou Balavoine qui kiffe L’Aziza. Il y a même Nino Ferrer pour que Grand-mère participe aussi, et Besoin de Rien Envie de Toi dans le rôle du titre débile à beugler tous ensemble. Seule faute de goût pratiquement impardonnable, la présence d’un titre de Maître Gims, parce que bon, tout de même, il y a des limites. Par la suite, de nouveaux titres seront téléchargeables, pour un prix qui reste à déterminer, le store n’étant pas encore ouvert au moment de la rédaction de ce test.
Bref, Let’ Sing 2017, en prenant le parti de l’éclectisme, ratisse large et assure l’essentiel : quand on lance le jeu, on trouve forcément des chansons qui nous plaisent, ou à défaut des chansons qui sont funs à chanter. Et oui, indépendamment de nos goûts en musique, c’est comme ça, même des titres qui nous indiffèrent peuvent s’avérer propices à être chantés dans la bonne humeur.
Sauf Maître Gims.