Test - Jotun : Valhalla Edition

«Femme des années 80» , - 5 réaction(s)

Les mythologies sont une source d’inspiration sans fond. Outre, par exemple, les mythologies grecque, romaine, égyptienne, celtique, chinoise, la Bible, ou plus récemment l’univers Marvel ou Hélène et les garçons, on parle bien moins de la mythologie nordique. Pourtant, des mythes où les héros sont des guerriers sales en sueur écrasant les crânes à coups de hache, ça a quand même vachement plus de gueule que des éphèbes qui passent leurs journées à se faire sodo...à conter fleurette à d’autres éphèbes. Le Viking sommeillant en moi en a craché tout son hydromel quand j’ai vu ce superbe trailer de Jotun, développé par Thunder Lotus Games, présentant le jeu comme ce qui avait l’air d’un hack’n’slash, tout crayonné comme un dessin animé super quali. Ça, c’était la promesse.

Impressionne les dieux

Le titre du jeu fait référence aux Jotuns, l’équivalent des Titans pour les plus éphèbes d’entre vous, puisqu’il s’agit des parents surpuissants de dieux de Midgard que vous connaissez (Odin, Thor & co.), mais ils sont aussi leurs ennemis. Si les tenants et aboutissants de cette relation conflictuelle entre enfants et parents vous intéressent (teaser : ils vont bien au-delà du scooter ou du piercing), ce n’est pas dans Jotun -le jeu-, que vous trouverez des réponses. En effet, le titre fait preuve de laconisme à plusieurs reprises, et cela commence par son histoire : vous incarnez Thora, une grande guerrière qui meurt d’une mort un peu… bidon, puisque après avoir tué par pelletés de fiers et valeureux adversaires, elle tombe d’une barque et se noie. Les dieux lui offrent alors une chance de les impressionner pour lui accorder l’entrée au Valhalla, et il va falloir plus qu’une paire de Louboutin et un décolleté plongeant pour les convaincre.

Après une première zone qui fait office de tutoriel avec une quantité d’explications proche de zéro (je vous parlais de laconisme), vous atterrissez à Gaga… Ginnunpa… Ginnungagap, un abîme séparant Niflheim et Muspellheim, qui ne sont pas les noms de communes d’Alsace, mais les royaumes du froid et du feu avant la création du monde. D’ici, vous aurez accès à 5 mondes composés chacun de 2 niveaux à compléter avant de pouvoir accéder à un troisième où vous tenterez d’occire un terrifiant Jotun.

Les dieux ne sont pas impressionnés

C’est la phrase que vous entendrez quand vous mourrez. Et cela risque de se produire plus d’une fois. Comme le jeu n’offre que de rarissimes informations, vous commencerez probablement par vous perdre un moment dans des niveaux graphiquement inégaux, parfois trop simples ou trop plats, parfois presque sympas ; le trailer promettait pourtant de belles choses. C’est d’autant plus dommage que certains éléments ou certaines scènes sont plutôt agréables, mais ça manque vraiment de détails sur la plupart des décors. Si on veut rester dans le style crayonné, on est à des années lumières d’Ori et le jeu se rapproche plus d’un Don’t Starve dans le niveau de simplicité, avec un sentiment de profondeur en moins. Les décors sont néanmoins plutôt variés : lac gelé, un ciel constellé, forge/cité naine, et j’en passe.

Vous voudrez probablement comme moi défouler la rage berserker de Viking en vous provoquée par le décevant constat en commençant par taper ce qui se présente. Jeu de héros + mythologie ? Géant, troll, mammouth, griffons, en garde ! Après avoir coupé 20 plantes vertes qui vous attaquaient, le constat est que la vélocité de Thora a dû effectivement lui poser bien des soucis quand il a fallu essayer de flotter. La sensation de lourdeur dans les déplacements et les roulades est gênante, les coups “rapides” sont lents, les coups puissants sont TRÈS lents ; de toute façon, vous n’aurez pas bien souvent l’occasion de mettre vos talents martiaux à l’oeuvre : les combats sont rares. En fait, vous taperez plus souvent sur les éléments de décor pour résoudre les faciles “énigmes” qui vous séparent de la fin d’un niveau que vous ne trancherez des membres, les rencontres avec les Jotun étant quasiment les seules phases d’affrontement du jeu. Qui plus est, ces joutes sont dans l’ensemble assez faciles une fois que vous aurez identifié le schéma du boss, qui répète ad vitam aeternam quasiment les mêmes gestes jusqu’à la chute, devenant un poil plus balèze quand il atteint un certain niveau de vie.

Skøl, ofenstru

Le plus souvent, vous devrez utiliser vos talents de boyscout pour résoudre les “énigmes” qui consistent généralement à vous repérer sur la carte et casser ou pousser des éléments du paysage (il faudra parfois frapper un peu partout pour découvrir avec lesquels vous pouvez interagir) afin de progresser dans le niveau jusqu’à obtenir la rune qu’il contient. Sur le chemin, vous aurez la possibilité dans chacun d’eux de ramasser une pomme d’Idunn pour augmenter votre barre de vie ou encore récupérer un pouvoir des dieux (accroître un moment votre vitesse ou votre puissance, utiliser un leurre, vous soigner, créer un bouclier temporaire ou bien tirer une lance). Utilisables un nombre restreint de fois, ils ne seront pas superflus dans votre quête. À cause de cette mobilité pataude, ces phases d’exploration ne seront pas forcément une partie de plaisir, surtout si vous vous êtes perdu, ce qui risque d’arriver souvent vu les indicateurs que le jeu fournit...

À force d’égarements et de morts, vous parviendrez à prouver votre valeur aux dieux en plus ou moins 5 petites heures, sans compter le nouveau mode de jeu de cette Valhalla Edition, le bien nommé mode Valhalla, un mode boss rush avec des Jotun plus puissants. N’espérez pas sortir de cette expérience avec une belle réflexion en tête, puisque comme je vous disais, l’histoire est un simple prétexte ; les voix, entièrement en versiøn øriginåle (islandais, heureusement sous-titré, et en français), accompagnent plutôt bien l’ambiance sonore et dispensent de rares descriptions d’éléments de la mythologie nordique. Pas assez toutefois pour vraiment saisir la profondeur des mythes mentionnés, mais ces doublages ont au moins le mérite de vous instruire -un chouillat- avec sobriété et de tuer la morosité ambiante. De son côté, la musique vous tiendra compagnie de la plus belle des manières. Dès l’intro, elle jette une base qui ne faiblira pas, et reste la bonne surprise de ce titre.

Bilan

On a aimé :
  • La musique (oui la musique)
  • Une jolie direction artistique...
On n’a pas aimé :
  • ...mais un peu trop simple
  • Le gameplay lourd
  • Les combats rares et pas passionnants
Je suis Thora !

Jotun, c’est l’histoire d’un jeu qui a misé sur la sobriété. Pour un studio de cette envergure, le pari est assurément réussi, pas garanti toutefois que cette sympathie suffise à justifier un achat les yeux fermés. Doté d’une direction artistique charmante, le jeu s’en sort globalement avec une petite déception quant à la simplicité outrancière avec laquelle elle est mise en pratique. Mais ça, c’est une question de goût. Là où le goût n’entre plus en jeu, c’est au niveau des mécaniques de jeu rigides qui gâchent le potentiel plaisir que l’on aurait pu avoir en parcourant les différents univers du titre, qui était pourtant aidé par une musique et une ambiance sonore très agréables.

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Jotun

PEGI 0

Genre : Action/Beat them up

Editeur : Thunder Lotus Games

Développeur : Thunder Lotus Games

Date de sortie : 09/09/2016

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

5 reactions

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bastoune

03 oct 2016 @ 15:07

Ah mais non, je suis sotte, c’est du suedois

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bastoune

03 oct 2016 @ 15:15

Sinon un test de grande qualité, plaisant à lire, et drôle avec ça ! Par contre je n’ai pas bien compris à quel type de jeu on a affaire :))

Sanju

03 oct 2016 @ 18:34

C’est un genre d’action-aventure vu de 3/4 dessus, un peu comme un diablo mais sans les combats :P Je pense que les visuels de la fiche du jeu ou du site officiel t’aideront à te faire une idée.

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bastoune

04 oct 2016 @ 08:51

Merci Sanju ;) En tout cas, perso, j’aime bien ton style redactionnel. Hâte de lire ton prochain test, même si on ne sait pas à quoi tu joues :-P

Sanju

04 oct 2016 @ 10:25

Haha merci mais je suis plutôt là en guest côté tests, je corrige ceux des autres et ça me prend déjà bien du temps !