Test - Mount & Blade : Warband

«Pour les amoureux du trône» , - 6 réaction(s)

Du haut du donjon, mon regard se perd dans le lointain. Le soleil caresse de ses derniers rayons l’ensemble de mes terres. On dit qu’un homme peut voir l’ensemble de sa vie en se retournant juste une dernière fois avant de mourir. Ma fin est proche, la maladie me ronge de l’intérieur. Lorsque je me retourne, je ne vois qu’acier, poussière, flammes et compagnons étendus dans leur sang. Le pouvoir a un prix et je l’ai payé au centuple. Jeune, j’avais soif d’aventure et de reconnaissance. J’étais parti de la ferme de mes parents sur le plus vigoureux des chevaux de trait, armé d’une simple épée rouillée. Bien des années plus tard, je me trouve à la tête d’une armée, souverain des terres que j’ai conquises, craint de mes ennemis, de mon peuple et même de mes amis. Je contemple un royaume éphémère qui disparaîtra dans les cendres de mon bûcher funéraire. Je suis devenu un roi alors que j’aurai dû, avant tout, m’évertuer à être un homme. Désespéré, je quitte le jeu et je lance une nouvelle partie de Mount & Blade : Warbound afin de gommer les erreurs de cette première vie.

Il était une fois un gueux…

Au moyen-âge, même les couchers de soleil sont austères

C’est le Moyen-age. Du moins c’est la première chose à laquelle on pense lorsque l’on se lance pour la première fois dans une partie de Mount & Blade : Warband. Mais pas pour les bonnes raisons, en effet, les graphismes de Warband, terriblement moch… euh, austères nous ramènent directement au Moyen-age des jeux PC. Pour les vieux, commencer une partie de Mount & Blade est comme se prendre une grande vague de nostalgie en plein visage. Si on la voit venir, c’est drôle et sympathique, dans le cas contraire on boit la tasse, et là cela devient gênant et désagréable. Pour les petits jeunes qui ne jurent que sur la sainte technique, la tasse est assurée et on prie pour qu’ils aient pensé à mettre leur bouée canard afin de ne pas disparaître sous les flots. Avouons-le de suite, ce serait bien dommage pour eux. Car bien caché derrière cette austérité se cache un jeu que l’on pourrait qualifier de bac à sable médiéval aussi riche que généreux.

Sur la carte on peut repérer les traces des groupes qui sont passés avant nous

Cette générosité n’est pas sans rappeler un monument du jeu vidéo : Pirates ! de Sid Meier. En gros comme dans Pirates !, Mount & Blade propose une simulation de vie au Moyen-Age ou comment un petit personnage sorti de nulle part, va devenir un puissant et respecté seigneur… ou autre chose vu que l’on est totalement libre de mener sa barque où bon nous semble. Et on débute comme cela à Mount & Blade, après avoir créé son personnage, défini son passé et son sexe (l’aventure sera plus difficile si l’on incarne une femme ou un simple roturier, Moyen- ge oblige) et choisi son royaume de départ. On échappe de peu à la mort et on se trouve engagé par un marchand pour libérer son frère capturé par des brigands. Évidemment partir seul relève du suicide pur et simple, vu que l’on n’est pas suicidaire par principe, on se constitue très rapidement un petit groupe de mercenaires afin de régler le problème. Et de petit groupe, le jeu nous fait progressivement passer en bande puis de bande en véritable armée.

Le monde de Mount & Blade est vivant et évolue sans cesse...

Mount & Blade : Warband se révèle petit à petit et se paye le luxe d’arriver encore à surprendre le joueur après plusieurs heures de jeu. Du moins celui qui ne se sera pas noyé avant car on peut se perdre très rapidement à enchaîner des quêtes annexes afin de pouvoir payer la rente de notre armée, et ces dernières sont très nombreuses. Vous pouvez récupérer des missions auprès des châtelains et seigneurs locaux afin de vous mettre dans leurs bonnes grâces tout en faisant attention que celles-ci ne vous mettent pas dans la case des têtes à trancher de leurs belligérants. Le monde de Mount & Blade est vivant et évolue sans cesse, les armées se déplacent, les châteaux tombent, les villages sont pillés, les alliances se font et se défont et les guerres s’entretiennent ou se meurent. C’est vraiment plaisant d’évoluer en son sein, surtout que le champ des possibles est énorme.

Surtout ne pas le traiter de bâtard si on veut garder notre tête sur les épaules

Vous souhaitez faire du commerce entre différentes villes ? Possible. Vous souhaitez piller des villages environnants, capturer un petit fort ? Possible. Vous enrichir grâce au commerce d’esclaves ou en récupérant la rançon d’un seigneur capturé ? Possible aussi. Mount & Blade : Warband est une véritable simulation moyenâgeuse où tout -ou presque- est permis, même faire la cour à une dame afin d’élargir son domaine ou établir une alliance. Seuls vos compagnons viendront quelquefois commenter vos actions, l’esclavagisme et le pillage ne sont pas du goût de tout le monde. Si vous ne souhaitez pas perdre quelques éléments importants de votre armée, il faudra gérer les susceptibilités de votre bande voire choisir entre deux compagnons qui ne se supportent tout simplement pas. On appelle cela les joies de la vie en groupe.

Le Moyen- Age, c’est mieux sur PC

L’épée à cheval est un calvaire...

Tout aurait pu être parfait dans le meilleur des mondes, si bien sûr on arrive à laisser de côté l’austérité technique de Mount & Blade, mais malheureusement il traine derrière lui les tares du transfert d’un jeu PC sur console. Celles-ci ne se résument pas à l’absence des mods d’une communauté de fans très active depuis le début de l’aventure, certains d’entre eux ont même été implémentés directement sur cette version Warband. Non, en fait la plus grosse tare de Mount & Blade vient de sa maniabilité qui peine réellement à faire oublier son origine clavier/souris. Lorsque l’on essaie d’enchaîner les frappes d’estoc avec notre bâtarde puis parer comme on peut avec notre écu, la lourdeur de notre avatar vient nous rappeler comme il est pratique de diriger indépendamment et surtout avec précision les coups et les déplacements avec un clavier et une souris.

... frustré de frapper dans le vide, on se presse de quitter notre monture pour rejoindre la mêlée à terre.

Cela est d’autant plus évident lorsque l’on charge les troupes adverses à cheval, gérer la course de notre destrier et en même temps les coups de lance ou d’épée et un véritable calvaire, si bien que, frustré de frapper dans le vide, on se presse de quitter notre monture pour rejoindre la mêlée à terre. Vu l’âpreté des combats et la puissance des coups montés, c’est un peu contre-productif. On oublie aussi le tir à l’arc monté qui est… une affaire de chance à la manette. Petit à petit, on délaissera même totalement le cœur du combat pour gérer nos troupes de loin en faisant tirer nos archers avant de faire charger la cavalerie puis de finir le travail avec notre infanterie. Des commandes vocales sont disponibles, malheureusement pas en français, mais on ne va pas faire la fine bouche, c’est déjà bien qu’il soit entièrement traduit.

Les villes sont diverses et variées même si l’on a pas beaucoup de choses à faire en leur sein

Le transfuge PC/console ne se subit pas seulement sur les combats mais aussi sur les menus aussi austères que la technique et aussi peu intuitifs que la maniabilité du jeu. On s’y perd facilement, la plupart sont juste une longue série de texte et dans tous les cas on sent qu’ils se prêtent beaucoup plus à la souris et aux raccourcis clavier qu’à notre cher pad Xbox. L’inventaire, quant à lui, est réellement immonde ; déjà, il est impossible d’y accéder facilement et impossible d’y accéder tout court sur le champ de bataille (pratique lorsque l’on veut récupérer les armes de nos adversaires vaincus afin de les vendre). La représentation des objets est beaucoup trop grande, ce qui donne un texte immonde et pas ergonomique et une gestion de l’ensemble particulièrement lourde. On a l’impression en fait que Mount & Blade fait tout pour décourager un éventuel joueur à l’aimer sans retenue en mettant sans arrêt en balance une richesse et un contenu grisant et une technique et une maniabilité rageante.

L’inventaire est catastrophique...

Warband propose en sus un mode multijoueur en ligne qui est censé regrouper jusqu’à 32 joueurs dans des traditionnels Deathmatch, Deathmatch en équipe, Capture the flag, Conquest, Battle et siege (qui comme son nom l’indique nous permet d’attaquer un château défendu par d’autre joueurs). Malheureusement, vu le peu de joueurS ayant succombé à Mount & Blade sur Xbox One, nous n’avons pas eu le loisir de tester correctement ces modes multi faute de combattants. Ils ont le mérite d’exister mais la grande force de Mount & Blade : Warband résidera essentiellement dans sa campagne solo riche, prenante et totalement chronophage.

Bilan

On a aimé :
  • Un bac à sable médiéval riche et généreux
  • Un monde vivant
  • Des possibilités réellement grisantes
On n’a pas aimé :
  • Une maniabilité loin d’être intuitive à la manette
  • Une technique particulièrement austère
  • Des menus pas pratiques du tout
La Chair et le Sang

Malgré une technique moyenâgeuse, Mount & Blade : Warband dispose de beaucoup d’arguments pour séduire le joueur en mal de nouveauté et d’expériences nouvelles. Véritable bac à sable médiéval, les possibilités qu’il offre sont énormes et on ne peut être qu’admiratif devant le travail et la passion que les développeurs ont mis dans leur jeu. Si vous aimez l’époque, les batailles rangées et les jeux pourvus d’une grande profondeur, vous serez aux anges et ferez fi de tous les aléas de Mount & Blade. Vous glisserez votre bassinet sur la tête, baisserez sa visière et partirez conquérir les seigneuries les unes après les autres en laissant bien loin derrière vous les écueils d’une faible technique, les errements dans sa maniabilité et la lourdeur de ses menus. L’aventure de Mount & Blade : Warband est à ce prix, mais quelle aventure !

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Mount & Blade : Warband

Genre : Action RPG

Éditeur : Ravenscourt

Développeur : TaleWorlds Entertainment

Date de sortie : 16/09/2016

6 reactions

Grrhades

22 sep 2016 @ 17:58

Quel bonheur ce jeu bien que l’on s’y perde un peu tant il est vaste de possibilités. il est vraiment difficile à conseiller car techniquement c’est quand même pas la fête et son austérité est d’un autre âge. mais c’est vrai : une fois digéré , le jeu est un régal. pour les modes en ligne, ils existent et font le job correctement le job il est parfois bon d’être vieux...

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Krycek

22 sep 2016 @ 18:36

J’y joue en ce moment et c’est exactement ce que vous dites. bon jeu d’une catégorie de niche rare sur console mais difficile sans clavier/souris. D’ailleurs ça me rappelle la déclaration de Phil Spencer sur l’integration future du clavier/souris à la xbox one, je ne sais pas s’ils comptent l’exploiter en jeux ou seulement pour la communication mais si c’est pour les jeux ce serait bien de voir débarquer sur consoles des jeux de cette catégorie.

Jarel

22 sep 2016 @ 19:25

Personnellement j’adore, mais ce jeu est un véritable gouffre en terme de temps de jeu et peu difficilement être recommandé à n’importe qui. Dommage que la version One ne soit pas ouverte aux mods PC aussi.

KOB275

22 sep 2016 @ 19:28

Un grand merci pour ce test. Une fois de plus vous sortez des sentiers battus. J avais repéré ce jeu il y a longtemps sur pc et c’est inespéré qu’il soit adapté sur Xbox. Malgré son aspect austère il offre une vraie bouffé d xboxygen

om3no

23 sep 2016 @ 11:37

Je commente rarement sur Xboxygene, je ne suis pas d’un naturel bavard IRL, alors sur le net....mais là, merci pour ce test ! Je ne voyais personne s’intéresser au jeu et commençais fortement à désespérer. Je l’ai fait sur PC à sa sortie et littéralement dévoré à la release du mod FR..... et quel pied ! Malgré son austérité, elle aussi présente sur PC, c’est un jeu où l’on trouvera toujours du monde pour un siège en ligne ! Un jeu avec une belle brochette de fidèles hardcore prêt à câliner les nouveaux venus en multi où insuffler leur sagesse pour le solo. J’espère que petit à petit, les joueurs stricto-console lui donneront sa chance histoire de motiver les développeurs à sortir les différents opus de la saga, même si avouons que celui ci est le plus emblématique.

Bref, blah blah blah.... du coup, votre (très bon) test me donne envie de m’y replonger sur Xboite, curieux de la maniabilité au pad que je suis, ainsi que par soutien aux devs (+10² pour la traduction inclue). Ils ne se sont jamais moqués de nous en terme de contenu ni de prix, et de toute façon, quand on aime....

...Sur ce, je retourne dans ma grotte et lâche un gros câlin à la team d’Xboxygene pour nous avoir proposé ce test et confirmé toujours un peu plus qu’ils sortent du lot....

Jarel

23 sep 2016 @ 20:35

Bisous gens de bon gout.