Quiconque a vécu la Guerre Froide dans les années 80 ne peut avoir oublié ces figures emblématiques, incarnant le conflit entre dictature communiste et monde libre démocratique de part et d’autre du Rideau de fer. Ronald Reagan, ancien acteur hollywoodien reconverti en président des Etats-Unis ultra libéral affrontait Mikhail Gorbachev, premier secrétaire du Parti en URSS, favorable à une ouverture progressive de son pays. Des terroristes ont kidnappé ces deux chefs d’Etat, à même de déclencher une guerre nucléaire colossale. C’était sans compter sur le katana de Reagan ou le pistolet à fléchettes de Gorbachev.
Nos deux ennemis de toujours sur le plan idéologique ne sont en effet pas sans ressources et vont tenter d’échapper aux griffes des terroristes. Unis dans l’adversité, ils devront compter l’un sur l’autre afin d’évoluer dans le complexe qui les retient en otage, puis dans un laboratoire ou encore une usine d’armement. Dans un gameplay plus ou moins calqué sur celui d’un Hotline Miami ou d’un Grand Theft Auto des années 90 (comprenez une vue de dessus minimaliste), les deux hommes d’état seront indispensables l’un à l’autre puisque Reagan est seul capable d’ouvrir certaines portes tandis que Gorbachev est à même de hacker certains systèmes.
Un monde bipolaire
Leur complémentarité vient également du fait de l’usage des armes de base (à distance pour Gorbachev et au contact pour Reagan). En solo, il faut donc alterner entre les deux protagonistes pour évoluer, mais un mode multi permet également de réaliser la centaine de niveaux du jeu en speed run. La prise en main est très correcte, et il est possible, à l’instar d’un Hotline Miami, de locker les adversaires pour pouvoir leur tirer dessus ou les fendre en deux d’un coup d’arme blanche. Les adversaires sont coriaces et réagissent au quart de tour dès qu’il s’agit de mitrailler le monde libre ou la dictature communiste. Ainsi, on a en main un die and retry old school à l’ambiance vraiment particulière.
Car certains niveaux demanderont un nombre incalculable de tentatives pour en venir à bout : le moindre faux pas et on se fait écraser par une caisse de missiles ou mitrailler par un terroriste. Au pixel près, donc, la difficulté du jeu ne pardonne pas. L’ambiance est vraiment réussie, et les cut-scenes dignes de l’amstrad CPC, tout comme les citations des deux hommes d’Etat raviront les plus vieux d’entre nous. Si l’on fait fi des graphismes réellement minimalistes (mais très lisibles) du jeu, il est vraiment une bonne source de fun.
Reagan Gorbachev is a top-down action stealth game for one or two players (local co-op).
Reagan Gorbachev is available on Xbox One and PC via Steam or the Humble Store.
https://store.xbox.com/en-US/Xbox-One/Games/Reagan-Gorbachev/4af20167-796d-4fd8-99d5-ca855b610b8c
http://store.steampowered.com/app/364720
https://www.humblebundle.com/store/p/reagangorbachev_storefront
Le rideau de fer
Il est possible de déplacer la caméra jusqu’à un certain point afin de savoir ce qui attend nos deux protagonistes, et de repérer les soldats ou chiens de garde disséminés à des endroits stratégiques afin de mieux anticiper chaque partie, jusqu’à se faire tuer pour recommencer le niveau, encore et encore… Les musiques du jeu, mêlant techno et chiptune sont de bonne qualité mais pas assez variées, on aurait réellement apprécié plus de compositions différentes. Si vous avez la chance d’avoir un caisson de basse, attendez-vous à ce que le jeu fasse vibrer le sol et trembler les murs.
Des quiz concernant le passé des deux dirigeants parsèment le jeu, et sont parfois hilarants, dans la mesure où l’on en apprend plus sur ce qu’a pu étudier l’un ou dire l’autre lors d’un discours officiel. La nostalgie des années 80 et la chute du mur de Berlin font effet sur le joueur, d’autant que quelques éléments du jeu font référence aux nanars de l’époque avec Chuck Norris en acteur principal.