On peut dire ce que l’on veut sur la politique des DLC, qu’il s’agisse d’une infamie, d’un véritable cancer pour le jeu vidéo, d’une pompe à fric éhontée pour du contenu qui était jadis déjà présent sur la galette et on peut même en dire du bien. Bon,, généralement on le fait seulement lorsque ces DLC sont gratuits, et encore, ou lorsque ces derniers sont foutrement bien et là c’est plus rare. Mais quand ces DLC sont l’œuvre de CD Projekt et qu’ils concernent l’un des meilleurs RPG jamais sortis EVER comme dirait mon fils, alors on la ferme, on paye et on joue. C’est le meilleur truc à faire dans ces cas-là.
Pas de vacances à Toussaint
Blood and Wine reprend l’aventure à la fin de The Witcher 3 et commence le plus naturellement du monde par un simple avis posé sur l’un des nombreux panneaux de quêtes disséminés dans les villages. C’est la Duchesse de Toussaint en personne, Anna Henrietta qui demande au plus vite les services du meilleur Sorceleur des royaumes afin de mettre fin à l’horrible série de meurtre qui touche son duché. Geralt va se confronter à un vampire coriace et vicieux mais surtout aux mœurs et aux coutumes étranges de Toussaint. Cette région est une sorte de havre de paix, de contrée bénie par les dieux, ou l’opulence et les plaisirs de la vie font planer sur ses habitants un vent d’insouciance.
Découvrir Toussaint est un régal de chaque instant. Sa flore et sa faune exotiques, ses vignes, ses villes et ses paysages issus tout droit d’un livre de conte de fées rompent radicalement avec l’ambiance noire et morbide des Royaumes du Nord. Mener de front la quête principale et l’exploration de chaque recoin de Toussaint vous prendra bien une vingtaine d’heure de jeu au bas mot. Blood and Wine jouit aussi d’une écriture somptueuse, alternant le second degré et des situations géniales. Les choix sont aussi plus pernicieux que dans la quête principale de The Witcher 3, il est nettement plus difficile d’anticiper les conséquences de nos actes. On replonge avec un immense plaisir dans cette nouvelle aventure du Sorceleur.
Mais CD Projekt ne s’est pas contenté de nous servir une excellente nouvelle quête, toute l’interface a été retravaillée pour la rendre plus souple, plus lisible, plus pratique. On redécouvre le jeu et on peut même être un peu perdu durant les premières minutes. Cette nouvelle interface est disponible gratuitement à tous les joueurs et ce indépendamment de l’achat de Blood and Wine. Comme on ne peut commencer Blood and Wine qu’à la fin de The Witcher 3 cela induit aussi une remise à niveau de la difficulté. Les créatures sont nettement plus dangereuses, Geralt pourra toutefois compter sur une amélioration du système de mutation, de nouvelles armures donnant des bonus de set et quelques changements de fonctionnement de certains signes. Le challenge est là, et ce n’est pas pour nous déplaire.