Il y a des moments dans la vie que nous redoutons tous mais qui sont inévitables. Et lorsqu’ils arrivent, on se rend enfin compte de qui on est vraiment, comme à la fin d’une épreuve. Je viens de passer un de ces moments, à la fois consterné et amusé par ce que j’ai pu voir pendant ces plusieurs heures de jeu. Oui les amis, je viens de terminer Adam’s Venture : Origins, et je ne suis pas beau à voir.
L’aventure pour les nuls
Pour replacer le tout dans son contexte, Adam’s Venture est une trilogie sortie sous forme d’épisodes en 2009 sur PC et ne durant pas plus de deux heures chacun. Le titre profitera un peu plus tard d’une compilation ainsi que d’une sorte de remake, qui est arrivé sur PC et consoles le 1er avril. Coïncidence ? Je ne crois pas. Surtout que le jeu a été développé aux Pays-Bas par le studio Soedesco, qui semble pour le coup être devenu le nouveau Davilex. Je n’irai pas par quatre chemins : Adam’s Venture Origins est un titre parfait pour tous les studios débutants, car il réussi à combiner toutes les erreurs qu’il est possible de faire dans le développement d’un jeu vidéo.
Graphismes, jouabilité, environnement sonore, musiques, scénario, cohérence… Tout est raté dans Adam’s Venture Origins. Le jeu est censé être un remake des épisodes PC, mais là où les titres originaux compensaient une certaine faiblesse graphique avec un visuel plutôt doux et un coté cartoon, cette version Origins réussit l’exploit de rendre le jeu bien plus laid et aliasé, fortement aliasé, terriblement aliasé, bourré de cliping et de tearing. Les défauts visuels et techniques sont légion et ce n’est pas la pauvre direction artistique qui pourra sauver le jeu du désastre. Sans parler des animations d’un autre âge qui font peine à voir, et qui auraient déjà été ridicules en 2007 à l’époque de jeux comme Assassin’s Creed par exemple.
La pomme pourrie d’Adam
Adam’s Venture pourrait se résumer en deux mots : exploration et puzzles. Et bien il arrive à se rater dans ces deux aspects. L’exploration est souvent réduite à aller tout droit, en traversant des couloirs qui se ressemblent tous et à essayer de franchir une barrière, avant de se rendre compte que le level design est terriblement limité. Le problème c’est que le jeu est à l’origine orienté point & click avec une caméra fixe, justifiant de ce fait les faibles possibilités d’exploration. Mais là, ce remake est entièrement en 3D temps réel tout en conservant un gameplay de point & click, ce qui est tout bonnement incohérent. Même les puzzles sont risibles et semblent tout droit sortis d’un Télé Loisirs, avec heureusement quelques exceptions.
Le titre propose également un scénario avec des cut scenes et des dialogues in-game. Là aussi, c’est complètement à coté de la plaque, la faute à une écriture dépassée, à des personnages affligeants de caricature, à des champs/contre-champs lors des cinématiques à la ramasse (à tel point qu’on n’arrive pas à savoir qui parle) et surtout à cause d’un jeu d’acteur au niveau d’un téléfilm sur M6. Et que dire du développement de l’histoire… Les différentes étapes de l’aventure s’enchaînent sans la moindre cohérence et on se sent rapidement largué par le scénario. De toute façon, ce dernier se résume à une méchante organisation qui veut semer le chaos pour s’enrichir, contre un gentil héros aventurier accompagné d’une jolie assistante qu’il n’arrêtera pas de draguer lourdement. Ah oui dernière chose, Adam’s Venture Origins se termine en 6 heures grand maximum, pour un total de 50€ sur consoles en dématérialisé, ça pique un peu.