Test - Penarium

«C’est pas vaiment le panard.» , - 1 réaction(s)

Nous avions récemment posé une question pour votre devoir de philosophie sur le test de The Swindle. Mais avec l’arrivée de Penarium, c’est une toute autre question qui se pose. Ou plutôt, la précédente, mais sous un angle biologique : “Les jeux vidéo sont-ils sexués, et par conséquent, capables de se reproduire ?”. Oui, parce qu’un jeu qui se comporte comme un tocard, c’est un accident, mais deux en si peu de temps, ce n’est probablement pas une coïncidence…

Penarium vient de Pénible

Probablement un des pièges les plus simples à éviter.

Penarium vous met dans la peau d’un garçon qui se retrouve prisonnier d’un cirque proclamé comme étant sadique et où le public réclame de belles performances d’acrobates ou des morts. Pour se sortir vivant de ce jeu en arène, il doit affronter tous les défis avec brio (comprenez, vivant). Et ces défis ne permettent pas l’erreur puisqu’au moindre faux pas, c’est la mort. Pour le joueur, cela implique un retour au début du défi, ce qui ne serait pas si handicapant si l’échec n’était pas si anormalement fréquent (parfois vous mourrez sans comprendre quoi que ce soit ou à cause de hitbox pas très fiables) et que le jeu n’était pas si plat. Le titre est dès le départ trop difficile et s’amuse ainsi -et c’est bien le seul- dès les premières secondes à humilier le joueur en lui faisant ramasser des tonneaux sans importance, récupérer des ballons en contre la montre, ou encore préparer des potions en récupérant des fioles qui tombent. Certes, cela ne semble pas dangereux vu comme ça. Mais vous ne serez tranquille à aucun moment puisque l’arène, composée de plateformes (il n’y a pas de sol !), génère des pièges de façon régulière pour vous tuer. Que ce soient un lance-missile à tête chercheuse, un dragon sauteur, un rayon laser de la muerte, et bien plus encore, vous ne serez jamais tranquille. Puis ensuite, vous apprendrez rapidement à vos dépens que plusieurs de ces pièges apparaissent en même temps et regretterez alors les premiers défis à 1 piège. La palme allant pour les défis aux pièges non aléatoires qui sont spécifiquement faits pour que le joueur meurt encore, encore et encore et faire monter le compteur de succès, puisque plusieurs d’entre eux se débloquent à certains seuils de décès.

Cet écran apparaîtra malheureusement bien trop souvent.

Mais dans ce jeu de plateformes old school, on aurait pu s’en sortir bien mieux et sans agacement s’il avait été bien pensé. Voyez-vous, Penarium demande, dans nombre de ses épreuves, précision et rapidité. Cela implique donc qu’on doit sauter très, mais alors très souvent sans rater une plateforme et en esquivant abeilles, scies circulaires et autres joyeusetés.

Et bien non ! Les sauts sont complètement à la ramasse ! Nous sommes quand même fin 2015, il est assez hallucinant qu’un jeu de ce genre ne dispose pas d’un système de gestion de sauts avec une courte pression pour de petits sauts et des sauts plus amples pour une pression plus franche. Ici, tous les sauts ont une amplitude maximale, faisant que pour éviter une stalactite accrochée sur une plateforme légèrement au-dessus, alors qu’on doit absolument sauter à cet endroit (à cause d’une boule de bowling géante qui fonce droit sur nous par exemple), on se doit de sauter, mais pas trop haut pour ne pas être empalé. Mais c’est impossible, je vous dis ! Vous suivez ? Il faut donc faire preuve d’un système D peu fiable, peu précis et allant à l’encontre même du gameplay qui pourtant demande ces éléments.

Pénarium vient de Pénis

Des tonneaux, des tonneaux, toujours des tonneaux.

Au lieu de cela, ce sera échec sur échec, menant indéniablement vers l’agacement total et la lassitude au lieu de l’amusement. Bien évidemment, le jeu ne s’arrête pas là, puisque en plus des armes destructives, tout est fait pour troller le joueur, que ce soient dans les dialogues du présentateur du cirque, les succès, comme dans la configuration des lieux.

La musique est très représentative du monde du cirque : une boucle d’une vingtaine de secondes qui tourne encore et encore au point de qualifier cela d’agression auditive, puisqu’elle ne s’arrête jamais et continuera de harceler vos tympans sur toute la durée d’un niveau. Un peu comme les objectifs qui se suivent et se ressemblent presque tous. C’est alors que la lassitude, déjà installée par les nombreux essais ratés, finit par prendre le dessus et convainc d’arrêter le jeu sans jamais y revenir.

Un peu de variété, mais toujours aussi peu d’amusement.

Et je ne parle que du mode histoire, là ! Car une fois que vous aurez débloqué les arènes dans la campagne, ces dernières seront accessibles en mode arcade et la seule différence avec la campagne est que vous pouvez gagner de l’argent en atteignant les tonneaux et autres objectifs. L’argent sert à acheter des cartes bonus afin de vous donner de légers avantages et récolter encore plus de pièces. Mais là encore, l’envie de se faire humilier encore et encore ne donne pas envie si on n’est pas un énorme masochiste.

Bilan

On a aimé :
  • La musique (mais que sur les 2 premières boucles !)
On n’a pas aimé :
  • Sauts non modulables
  • Difficulté abusée
  • Très répétitif
Devoir d’éthique : “Faut-il castrer les jeux vidéos sadiques ?”

Penarium est un jeu horripilant à cause de sa difficulté, mais surtout parce qu’il l’est volontairement et vous trolle la tronche à de nombreuses reprises en jouant là-dessus. Mais la difficulté ne serait pas un handicap si insurmontable si on ne faisait pas encore et toujours les mêmes objectifs sans saveur dans des arènes coupe-gorge faites pour satisfaire le plaisir sadique des développeurs. Si vous êtes un masochiste en puissance qui aime se faire humilier constamment de la même manière sans que le jeu n’offre de plaisir autre que cela, Penarium devrait vous plaire. Dans le cas contraire, passez votre chemin : vous ne feriez qu’attiser votre haine envers un développeur qui n’a pas compris comment on fait un jeu amusant. Difficile ou pas.

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Penarium

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : Team17

Développeur : Self Made Miracle

Date de sortie : 22/09/2015

1 reactions

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Dormeur du val

23 sep 2015 @ 17:30

C’est vrai que j’ai du mal à comprendre que de tels jeux sortent aujourd’hui sur One.