Test - Don’t Starve

«J’ai faiiiiiiiiim» , - 4 réaction(s)

Parfois, quand on réalise des tests de jeux, on ne sait pas trop ce qui se cache derrière le titre qu’on vient de lancer. C’est ce qui m’est arrivé pour ce Don’t Starve, auréolé d’une bonne réputation sur PC, mais dont je n’avais jamais entendu parler. Et pour cause, c’est un jeu basé sur la survie et surtout le crafting, un genre que j’évite comme la peste tant je m’y ennuie. Afin de m’aider, j’ai donc invité un ami, qui lui est très amateur de ce type de jeux, Minecraft en tête, et c’est donc un double avis que je vous propose : celui d’un connaisseur, et celui du néophyte méfiant à priori peu concerné. Un de nous deux sera totalement convaincu par le jeu. Lequel d’après vous ?

La survie et puis c’est tout

Cette édition Xbox One comprend le DLC Giant Edition qui ajoute diverses options au jeu de base. On a la possibilité de ne pas l’activer, bien que je ne voie pas trop pourquoi on s’en priverait ! Le générique est une cinématique exposant le scénario… Scénario que je n’ai absolument pas compris, et qui n’a pas la moindre incidence sur le déroulement de jeu, puisque celui-ci est dénué de narration.

L’enfer de la nuit

On se retrouve au milieu d’une carte immense générée aléatoirement, sans trop savoir quoi faire, puisque aucune indication n’est donnée au joueur, si ce n’est qu’il faut se nourrir. Les trois jauges sur lesquelles il faut garder un oeil pour ne pas mourir (faim, santé mentale et vitalité) sont le seul indice clair sur ce qu’on doit au minimum surveiller. Après avoir un peu glandouillé en ramassant des carottes et des baies, j’ai dû faire face à l’obscurité totale de ma première nuit, et à ma première mort en découlant, d’obscures créatures vivant dans les ténèbres et ayant manifestement comme obsession de me dévorer. Deuxième tentative, je fabrique une hache, coupe des arbres, fais du feu… et donc survis à la nuit. Jusqu’à ce que la pluie tombe, éteignant mon feu, et me laissant démuni sans assez de bois pour l’alimenter.

Ce début de partie est l’illustration du principe même de Don’t Starve : TOUT est fait pour que vous ne surviviez pas, et chaque tentative est une façon d’apprendre de ses erreurs pour ne plus les refaire. Ainsi on verra souvent, très souvent même, l’écran annonçant notre mort, synonyme de retour à la case départ. Ce principe de die and retry pousse à être bien concentré sur ce qu’on fait, et à effectivement assimiler les principes de survie. Bien que cela soit intransigeant, il faut bien avouer que ça fonctionne, et assez vite on se met à suivre un plan bien précis et à affiner les conditions nécessaires pour perdurer, en retirant une vraie satisfaction de voir le plus de fois possible le soleil se lever. Cela est facilité par l’expérience gagnée à chaque tentative qui débloque des personnages plus résistants, et par la découverte de quelques astuces de jeu, comme les temples qui permettent de se sauver d’une mort. La progression est naturelle, et même quand on n’a pas d’attirance particulière pour ce genre de jeux, on arrive assez vite à se constituer un joli petit camp, à cultiver, à se fabriquer une armure, etc… Bref, on évolue vraiment, grâce à un système plutôt simple et maniable et aux possibilités très riches.

Lieu bénéfique ou pas ?

L’opinion de l’amateur de crafting est la même que la mienne à ce point du jeu : nous nous sommes autant amusés l’un que l’autre pendant la grosse première heure de jeu.

Il faut dire que l’environnement graphique incite à la curiosité, dans un style comics sombre réussi et très cohérent, et enrichi de bruitages agréables. Dommage qu’il n’y ait que de l’anglais à l’écran, cela peut être un frein. En effet, si on ne sait pas ce que veut dire le mot affiché, ce n’est pas toujours évident de distinguer un objet d’un autre.

Survivre dans la durée

Sur la durée, nos avis ont par contre sérieusement divergé. Autant l’avouer, j’ai assez vite laissé la manette pour me contenter du rôle de spectateur. En effet, principalement deux choses m’ont vite agacé. La première vient du côté aléatoire de la mort. On peut limiter les effets du hasard en s’y préparant, mais il est pratiquement impossible de se protéger de toutes les menaces possibles. Quand je me suis fait dévorer après avoir établi un joli petit camp, à une étape de développement moins avancée que pour ma tentative précédente, j’avoue avoir hurlé de dépit en pensant que j’allais devoir tout me retaper. Et oui, c’est la deuxième chose. Refaire, rerefaire, rererefaire… Ça m’a bien vite lassé. Et j’ai laissé tomber.

Arbres étranges, n’est-ce pas ?

Mon camarade craftien a lui tenu bon, et pour avoir assisté à sa progression, je comprends pourquoi, tant Don’t Starve propose des atouts intéressants…Quand on est un Craftien à la base ! Ainsi, le jeu est plein d’idées astucieuses et de petites surprises qui font qu’il y a un véritable plaisir de la découverte. A ce titre je déconseille la recherche de tutos sur le net, ce serait perdre une partie du charme du titre. Aussi intransigeant que soit le système de progression, il provoque une sorte de tension permanente à chaque fois qu’il faut prendre une décision, et donc prendre un risque. Et il faudra en prendre, pour se préparer à l’arrivée de l’hiver rigoureux et dangereux (je vous épargne l’inévitable référence à Game of Thrones). Même en spectateur, je suis resté attentif à la progression de mon camarade. La richesse de l’environnement est évidente, avec de nombreuses créatures, de très nombreuses ressources différentes, et une impression générale de vie très agréable. Il serait regrettable de déflorer ce qu’on peut trouver dans Don’t Starve, mais afin de vous donner une idée, voilà une des astuces du jeu : pour trouver certains objets, il faut volontairement abaisser sa jauge de santé mentale, flirtant ainsi avec la mort. La perception du monde change alors, et on ne voit plus tout à fait les mêmes choses…

Des idées, Don’t Starve n’en manque pas, ce qui évite une trop grande répétition même quand on doit tout reprendre… Enfin, c’est ce que dit le Craftien. En ce qui me concerne, ses qualités évidentes ne compensent pas la lassitude de devoir refaire.

Bilan

On a aimé :
  • Plein d’idées
  • Une jolie identité visuelle
  • Très riche
  • Principe intransigeant mais assumé
On n’a pas aimé :
  • On fait un peu tout le temps la même chose
  • Et on le refait à chaque mort
  • Les dangers trop aléatoires
Très bon pour le public ciblé

« Dans la vie il y a ceux qui ont un revolver chargé et ceux qui creusent », disait ce bon vieux Clint Eastwood. Ceux qui aiment creuser vont trouver Don’t Starve rafraichissant. C’est un jeu utilisant des mécanismes ultra-classiques de crafting, mais qui le fait très bien, dans un univers original et réussi, et avec une multitude d’idées poussant à la découverte. Par contre, quand au départ on n’est déjà pas très amateur de ce type de jeu, ce n’est pas celui-là qui pourra faire changer les opinions. Encore moins pour ceux qui ne se sont jamais essayés au genre : l’intransigeance de Don’t Starve risque de les rebuter très vite.

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Don’t Starve

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Klei Entertainment

Développeur : Klei Entertainment / BlitWorks

Date de sortie : 26/08/2015

4 reactions

MobyLive

03 sep 2015 @ 18:35

petite question : il est en francais ?

work44

03 sep 2015 @ 21:55

C’est écrit dans le test... :-/ « Dommage qu’il n’y ait que de l’anglais à l’écran, cela peut être un frein. » Par contre y’a-t-il le mode multi comme sur PC ?

Rone

04 sep 2015 @ 06:55

Non, il n’y a pas le « don’t starve together » du PC, je me suis posé la question et j’ai bien cherché...mais non !

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Apollon13

04 sep 2015 @ 13:37

pas de multi c’est tout de même dommage, c’est plutôt sympas entre potes, notamment par le fait qu’on puisse se ressusciter les un les autres en cas de mort bête (même si ça a un coût). Ca serai bien qu’ils le rajoutent

Perso c’est un jeu que j’aime bien, j’ai plus de 200h dessus sur Pc, le plus gros défaut que je puisse lui trouver est parfois le coté trop aléatoire du début : dans certaines parties vous n’avez rien de bien à portée, vous démarrez avec une semaine de « retard » qui pourrai être fatale. Le jeu rajoute gratuitement du contenu assez régulièrement (le jeu à plus de 2ans et à malgré tout rajouté du contenu début août) et si on se prend au jeu la réjouabilité est assez énorme.

Pour la question de l’anglais j’ai pas un mauvais niveau donc j’ai jamais eu de soucis avec ça, après les icônes doivent être assez clairs pour comprendre le tout (peut être un peu génant pour les recettes qu’on a jamais encore faites et dont on a que l’ombre de l’icone) mais bon c’est pas du tout un jeu bavard (vraiment pas du tout).

Comme l’a si bien dit Rone, il est clair qu’il faut faire parti du public cible pour aimer (après c’est pas non plus harcore), par contre s’ils rajoutent pas don’t starve together et que jouer sur Pc ne vous rebute pas, ça pourrait être plus intéressant sur cet autre support (ça tourne pratiquement sur n’importe quelle bécane et éventuellement vous pourrez y rajouter quelques mod vu que la communauté est assez active sur ce jeu)

Ps : pour vos premières parties enlevez reign of the giant qui rend le jeu plus difficile (et rajoute des principes à comprendre) le temps de prendre un peu le jeu en main et repérer les choses « essentielles » à la survie, je rajouterai aussi de supprimer les « arbres hostiles » qui peuvent vous pourrir la partie au mauvais moment