Test - Batman Arkham Knight

«Alfred, je suis en panne d’essence.» , - 43 réaction(s)

Gotham ne sera jamais à l’abri. Encore une fois, je vais passer une sale nuit. Et pas une nuit cloué aux toilettes à expulser mes excès culinaires grâce à une Bat-gastro, malheureusement. Non, cette nuit, je vais la passer à ramasser d’autres types de déchets organiques, puisqu’en ville c’est la panique. L’Epouvantail revient dans un plan aussi machiavélique qu’infâme et il a réussi à faire collaborer tout un tas de personnes peu recommandables comme le Pingouin, Double-Face, ou l’avocat de mon ex-femme. Et pour couronner le tout, quelqu’un se faisant appeler le Chevalier d’Arkham et ressemblant étrangement à Bat-moi est également de la partie et semble avoir une sacrée dent contre ma personne. Je ne suis pourtant pas Bat-dentiste… Alfred, préparez mon Bat-dîner à emporter, je vais Bat-sortir et Bat-botter des fesses ce soir. Et préparez la voiture aussi. S’il y a quelques innocentes filles, je vais les lever avec ma Batmobile et leur faire essayer mon solide Bat-joystick.

Batmaaaaaaan ! J’veux un scooter !

Robin, sors donc du placard !

Troisième itération de la trilogie Arkham de Rocksteady (rappel : Origins n’en fait pas partie !), cette nuit sera la plus redoutable pour Bruce Wayne. Le Joker mort, notre héros n’est plus tout à fait comme avant. Plus agressif, plus sauvage, il évite cependant toujours de tuer. Et après un calme remarqué, la ville est à nouveau en proie du chaos à cause de la nouvelle toxine de l’Epouvantail qui menace d’être expulsée dans toute la ville. Très vite, les choses vont devenir pire, mais je n’en dirais pas plus. Comprenez que la nuit sera très éprouvante pour notre chauve-souris qui recroisera d’anciennes têtes, mais fera de nouvelles connaissances à commencer par la Batmobile. Et c’est là que les choses deviennent compliquées. Beaucoup de gens voulaient de la Batmobile, et ce coup-ci leur souhait à été exaucé. Mais à quel prix ? Malheureusement, celui-ci a été assez élevé, puisque c’est tout un pan de gameplay qui a été modifié pour littéralement forcer le véhicule dans le jeu. Et pas forcément en bien… Voyez-vous, pour commencer, le bouton qui servait avant au masque de détection sert désormais à appeler la Batmobile en toutes circonstances tant qu’une route est proche. Ce qui fait que pour détecter les choses, maintenant, cela demande la pression de la flèche du haut de la croix de la direction. Mais rappelez-vous, la croix de direction servait avant pour le choix rapide des gadgets. Ce dernier ne peut désormais qu’être appelé en maintenant la flèche du bas, puis sélectionner l’item avec le joystick droit, perdant ainsi du dynamisme du système précédent. Cela signifie aussi que désormais résoudre des énigmes ou passer certains endroits nécessitant plusieurs gadgets d’affilée devient vraiment fastidieux à cause des coupures de cet écran de sélection.

La Batmobile fait tout un tas de choses dont de la grimpette. Des clignoquoi ?

Mais bien évidemment, Rocksteady a réponse à tout, puisque les énigmes requièrent maintenant moins de jugeote et de gadgets, misant plus sur les réflexes et la rapidité. Certains gadgets allant même jusqu’à être facultatifs pour l’histoire (grenade givrante par exemple). Par contre, les énigmes gagnent en variété, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Et on peut même en résoudre avec la Batmobile, ce qui n’est pas forcément un bien, mais ce n’est pas forcément un mal non plus. Le célèbre bolide est poussé dans le jeu. Dans le jargon marketing, cela signifie qu’on veut absolument le mettre en avant, peu importe les conséquences ou la qualité de ce que l’on met en avant. Mais est-ce que cela apporte vraiment un plus ? Certains seront hypnotisés par la possibilité de piloter ce bolide de légende, d’autres seront agacés de voir qu’on peut tout de même aller plus librement et aussi vite, si ce n’est plus, d’un endroit à un autre en maîtrisant le grappin et la cape pour planer. Certains seront impressionnés par le mode tank de la Batmobile tandis que d’autres pesteront contre la caméra et le lock qui traînent en mode voiture et donne des effets aussi inutiles que gênants à chaque véhicule adverse détruit. Alors attention, je n’ai rien contre le véhicule de Batou, puisqu’avec un peu de pratique on arrive même à bien le maîtriser sans tout détruire et jouir de cette puissance moteur et de feu, mais finalement en dehors des missions d’assaut contre des tanks, n’est-il pas un peu inutile quand même ? On sent vraiment qu’il n’a pas trop sa place et qu’en voulant le pousser à mort, on a changé sans le vouloir un peu le coeur du jeu pour quelque chose de plus bourrin. Même si ce bourrin est très bien fichu avec des possibilités comme faire participer aux combos du free flow ou de surprendre l’adversaire pédestre qui la croit sans défense (si vous n’êtes pas dedans, mais à proximité sans être vus, vous pouvez observer les voyous tenter de la braquer ou la démolir. Dans ce cas, pour rire, appuyez sur le joystick gauche pour du plaisir à l’état pur). Car même si la discrétion et l’effet de surprise sont toujours de la partie, les phases prédateurs se font bien plus rares au profit de quelque chose de plus frontalier et sont même moins subtiles qu’avant avec le nouveau système de KO par intimidation qui permettra de terrasser, plus ou moins par surprise, jusqu’à 5 ennemis à la suite sans se faire toucher ou être considéré comme repéré. C’est certes dans l’état d’esprit de Batman/Bruce Wayne tel qu’il est dans cet épisode, mais cela dénature un peu ce qui a fait sa légende dans les précédents épisodes.

Where’s the Bat, man ?

Gotham est vaste et détaillé.

Maintenant que ce que j’avais sur le coeur vis à vis de la Batmobile est vidé, je peux sans hésiter avouer que ce Batman Arkham Knight est tout simplement formidable. Techniquement d’abord, il frôle l’excellence sans pour autant être parfait (quelques petits bugs, framerate irrégulier par moments, etc.). La ville est gigantesque et carrément impressionnante avec tous ces détails comme la pluie qui ruisselle sur le costume du mentor de Nightwing, les éléments destructibles, les papiers qui volettent sous les coups de vent. On est clairement sur une plus grosse catégorie que de la PS360 et ça se voit. Ça fait du bien même de voir enfin de vrais projets dédiés à la génération actuelle de machines et qui savent produire et assumer un cahier des charges digne d’elles. La bande son, même si discrète, est de qualité notamment avec les doublages français qui ne sont pas à la ramasse, chose assez rare pour que je me permette de le signaler. Même si en VO, Kevin Conroy me fait toujours son effet . La durée de vie est indécente avec sa quête principale et ses 12 enquêtes annexes. Sans compter les défis RA qui sauront encore plus booster votre besoin de chauve-souris.

Don’t make me angry. You wouldn’t like me when i’m angry !

Mais le plus important pour tout Bat-geek, l’histoire, tient également ses promesses. Le jeu est beaucoup plus intense que les précédents. Batman va s’en prendre plein la tronche, et ça se sent. L’histoire, sans spoiler, est carrément passionnante, et la mort du Joker ne se fait pas sentir en termes de drame, d’action, de rebondissements. De même, je craignais qu’un personnage de seconde zone comme l‘Epouvantail (Venez ! Même pas peur !) n’ait pas les épaules pour porter un scénario digne des précédents et qu’il aurait mieux valu laisser faire les vrais tarés comme Double-Face. J’avais tort. Et même si son modus operandi est similaire d’une fois à l’autre (aka : “J’ai un nouveau gaz ! Je vais le faire tourner pour que vous flippiez !”), force est d’admettre que la mise en scène et la narration sont assez bien ficelés pour le mettre en avant. Enfin soyons honnête, il n’est pas tout seul puisque le mystérieux Chevalier d’Arkham partage la vedette jusqu’à la lui voler. Et puis soulignons tout de même un casting de choix en support : Double-Face, Nightwing, Robin (Tim Drake), Oracle, Jim Gordon, Harley Quinn, Double-Face, Le Pingouin, Firefly, Man-Bat, Deathstroke, Pyg et quelques autres. On regrette que certains petits gars comme Victor Freeze ou Bane ne soient pas de la partie ou que l’Homme Mystère revienne encore et toujours avec plus de 200 énigmes sans réelle modification dans le déroulement de sa quête (ça fait 4 fois, hein !). Le geek de base s’amusera aussi pour son plaisir personnel à trouver toutes les références DC, et il y en a un paquet !

Nanananananananananananananana… Batmaaaan !

Le DLC offert avec le jeu et mettant en scène Harley est plus qu’anecdotique

Côté nouveautés, ce Batman, fait assez fort. En dehors de la Batmobile déjà longuement traitée dans ce test, on a de nouveaux gadgets comme la télécommande de pilotage à distance de la Batmobile, le scanner vocal, bien pratique pour ouvrir des mécanismes vocaux ou semer la zizanie chez les ennemis. Par contre, on en a aussi perdu (plus de capteur de fréquences radio) et d’autre sont devenus des fonctions secondaires de certains gadgets. Le grappin peut être amélioré pour aller encore plus vite et plus loin, faisant que la Batmobile n’est pas si utile que ça pour les déplacements. Batman possède de nouvelles animations et mouvements afin de se battre avec le système de combat intuitif Free Flow, instauré depuis le premier opus, mais aussi se déplacer avec encore plus d’aisance dans une ville visuellement et architecturalement chargée. D’ailleurs, il devra l’explorer pour trouver les indices et autres quêtes annexes. Rien ne sera servi sur un plateau, tout devra être trouvé par ses propres moyens, et même si cela risque d’agacer beaucoup de joueurs qui ont grandi avec tutoriaux et jeux ultra dirigistes, c’est une bonne chose pour l’immersion et pour les vrais joueurs (même pas peur, j’ai dit !). N’est pas Batman qui veut.

Dans cet opus, Batman est un peu plus radical dans ses interrogatoires.

Mais une des nouveautés les plus notables vient du fait qu’on peu par moment agir en duo. Malheureusement pas jouable à deux, ce système permet de gérer deux personnages en même temps pour résoudre certaines énigmes avec Catwoman par exemple, ou pour se battre contre des groupes d’ennemis plus variés, plus nombreux et plus redoutables que jamais. Pendant que vous incarnez un personnage, l’autre est contrôlé par la console. D’une simple pression de la touche Batmobile, votre Batmo… euh, compagnon du moment sera sous votre contrôle (pas comme avec Le Chapellier Fou, hein ?). Ainsi, vous pourrez castagner du vilain en incarnant Robin, Nightwing, Catwoman et peut-être quelques autres. Allez savoir...

Bilan

On a aimé :
  • Un scénario de dingue
  • Casting solide
  • Technique baboulifiante
  • La Batmobile
On n’a pas aimé :
  • La Batmobile
  • Quelques bugs
Because I’m Batman !

“Batman Arkham Knight envoie du lourd”. Telle était la promesse faite par Rocksteady qui encore une fois a réussi son pari. Cependant, le jeu tout aussi excellent soit-il, manque d’une légère finition et va même jusqu’à se perdre dans la Batmobile en voulant la pousser trop fort. Faut-il rappeler que Batman, ce n’est pas l’histoire d’un véhicule, mais d’un gars qui aime se déguiser en rat volant et tabasser du vilain après leur avoir mis grave les chocottes ? Quoi qu’il en soit, Batman Arkham Knight est un must have pour terminer cette formidable trilogie en beauté. Quant à Rocksteady, vu la bande de geeks qu’ils sont, ils plancheraient sur le jeu dédié à un autre super héros, que cela ne m’étonnerait pas.

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Batman : Arkham Knight

PEGI 18

Genre : Action/Infiltration

Editeur : Warner Bros

Développeur : Rocksteady Studios

Date de sortie : 23/06/2015

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

43 reactions

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bastoune

15 jui 2015 @ 09:15

Un joli Bat-Test !

Darklink 09

15 jui 2015 @ 10:52

Mouai je le prendrais peut-être dans 1 ans en bad édition avec les 160 dlc sortie d’ici la pour avoir le jeu complet !

Kris-K

15 jui 2015 @ 11:46

Vous êtes tombé dans le cliché batmobile trop présente... Elle est parfaitement intégrée et sait se faire discrète quand il le faut

Les challenges de combat en batmobile offrent en réel challenge hard-core

Essayez la mission « slumdog millionaire » en 3 étoiles j’ai abandonné au bout d’une heure 30

aloulou

15 jui 2015 @ 11:46

excellent teste :-)) sinon moi la seul chose qui me fait rage c les 200 enigmes(et la batmobile aussi ) :-((

Kris-K

15 jui 2015 @ 11:50

Tu loupes quelque chose link le jeu de base apporte de nombreuses heures de jeu !

Je navais pas trop lu l’intro du test...

padico

15 jui 2015 @ 11:57

« on a aimé : la batmobile | on n’a pas aimé : la batmobile »

:-)) vous êtes pas un peu squizo ? ;-) (j’ai compris le fond néanmoins)

Kris-K

15 jui 2015 @ 12:40

Une omni présence de la batmobile constatée. Après on est d’accord ou pas perso je ne le suis pas.

Warp

15 jui 2015 @ 12:48

« Un scénario de dingue » On a vraiment pas joué au même jeu ... Entre l’histoire du gaz vue et revue, l’identité pseudo secrète du Chevalier ( Qui n’a de toute façon aucun intérêt niveau charisme/personnalité ... ) et la conclusion décevante ...

om3no

15 jui 2015 @ 13:17

D’accord avec Kris-K. La batmobile me faisait « peur » à la lecture des test. Mais il s’est avéré qu’en fait...bah les séances de vroom vroom sous testostérones sont bien moindres. Hormis quelques scènes obligatoires, tu peux tout faire à pince et/ou en volant... Donc bon...

Et puis mince ! C’est tellement fendard de dézinguer du gus dans un magnifique tête à queue ! :)

Angmar89

15 jui 2015 @ 15:51

Egalement d’accord avec Kris-K, la batmobile est loin d’être surexploité. Cette impression est uniquement du au faite que l’on commence pas mal de missions au sous-sol du GCPD et qu’il faut la voiture pour y entrer et y sortir. Et en sortant les gens ne pensent pas forcement à la garer et finir le chemin à pied... cape. Sinon, le « un scénario de dingue » m’a surpris de votre part. Ce scénario est le plus mauvais des 4 Arkham !! On nous a vendu un méchant inédit mais qui, au final, n’a qu’un casque inédit ...