Test - Aaru’s Awakening

«Un réveil du pied gauche» , - 3 réaction(s)

Le réveil a toujours été un moment délicat à gérer. Sortir du lit est en soi un tour de force que l’on doit négocier parfaitement afin de bien commencer sa journée. Tout ce qui suit peut être considéré comme autant d’épreuves d’adresse, réglées au millimètre près, qu’on se doit de réussir l’esprit embrumé, le regard vague et les sens ouatés. Les meilleurs se livrent à cet exercice en mode « time attack », enchaîner la sortie du lit, la toilette, le café, l’habillage en un minimum de temps. Aaru, la créature mi-lion, mi-ours, mi-autre chose que nous propose d’incarner Lumenox Games tente un réveil stylé autrement plus exigeant mais qui, malheureusement pour elle, se fait dans le mauvais lit et dans la mauvaise piaule…

J’aurai mieux fait de rester couché…

Les décors ont un sacré cachet

Aaru’s Awakening est un jeu de plate-forme 2D qui vise clairement la population des joueurs « cyborgs », ceux qui ne trouvent l’extase vidéoludique qu’au niveau du challenge relevé que leur propose tel ou tel jeu. Dans un monde étrange qui a trouvé l’harmonie entre les quatre entités qui le constituent, l’Aube, le Jour, le Crépuscule et la Nuit, Aaru, créature championne de l’Aube, se réveille. L’équilibre est mis en danger par les sombres desseins de la Nuit (hihihi). Aaru devra parcourir les quatre différents royaumes pour préserver ce fragile état des lieux. On va laisser de côté l’enrobage scénaristique du titre qui est totalement anecdotique dans l’intérêt de celui-ci pour se concentrer sur sa direction artistique autrement plus convaincante. L’intégralité du jeu adopte un style crayonné réussi rappelant les belles heures de la bande dessinée d’anticipation des années 70 à 80. On est plongé dans un univers issu du magasine Metal Hurlant et des mondes oniriques de Druillet, Moebius, Bilal ou Caza pour ne citer qu’eux. Le résultat est particulièrement réussi même si le tout manque de cohésion et de fond pour vraiment asseoir cet univers et lui donner une véritable âme.

Toi, tu n’as pas une tête de porte bonheur...

Afin de contenter le joueur exigeant, la petite équipe de Lumenox a essentiellement misé sur un gameplay original. Aaru peut sauter et faire un double-saut en ruée lui permettant de casser des murs. Presque normal pour de la plate-forme me direz vous. Il sera aussi capable de lancer une boule d’énergie qui lui permet de se téléporter à sa place et d’atteindre des endroits inaccessibles ou d’échapper à des pièges mortels. Réapparaître sur un ennemi est aussi la seule façon de s’en débarrasser. Aussi imposante soit-elle, Aaru demeure fragile et inapte au combat. Le moindre contact contre une créature hostile et c’est la mort assurée et autant le dire de suite, on meurt souvent. L’apprentissage des niveaux est essentiel et on tombe dans « un meurt et recommence » gras, qui tache et qui devient particulièrement lourd lorsque l’on tombe dans des pièges imprévisibles de prime abord. Certains éléments mortels du décor sont de plus difficilement identifiables avant d’être tombé dedans.

Certains pièges s’avèrent assez retors

On pourrait presque « facilement » s’en accommoder si la jouabilité n’avait pas de base été pensée pour le couple souris/clavier. On fait sauter Aaru à l’aide de la gâchette gauche, la droite nous permettant de lancer avec plus ou moins de puissance la fameuse boule de téléportation. Là où cela se complique est que l’on dirige Aaru et la direction du dash le stick gauche, la boule d’énergie se faisant et sa vélocité avec le stick droit. Certains passages nécessitent un enchaînement millimétré des deux directions de lancer de boule très rapide, dosée et dans des directions opposées. Doser le lancer de sa téléportation au stick relève la plupart du temps de l’exploit bien loin de la précision chirurgicale qu’offre la souris. Les passages les plus ardus et surtout les combats exténuants contre les boss mettront les nerfs des joueurs les moins aguerris au supplice. Ce gameplay pas du tout adapté à la manette réservera ce jeu -et la course au temps qui fait son piquant- à une élite bien mince qui trouvera son plaisir dans ce masochisme vidéoludique bien loin du fun accessible et exigeant des cadors du genre que sont Super Meat Boy et consors.

Bilan

On a aimé :
  • Un parti pris artistique agréable et référentiel
  • Un challenge énorme…
On n’a pas aimé :
  • …essentiellement dû à un gameplay pas adapté à la manette
  • Un jeu réservé à une très petite niche de joueurs
Vas y continue, fais moi mal !!!

Aaru’s Awakening attire facilement le regard et attise une curiosité bienveillante de par sa direction artistique plutôt jolie et originale. Mais en l’état, il s’approche plus du cauchemar que du rêve et le réveil s’avèrera douloureux pour une majorité de joueurs. Il souffre essentiellement d’une transposition du PC à la console qui plombe totalement son gameplay le faisant passer de difficile et exigeant à jeu réservé aux joueurs masochistes cyborgs à mal de challenge. De ce fait on ne peut clairement le conseiller qu’à cette frange réduite de joueurs.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

Aaru’s Awakening

PEGI 7 Peur Violence

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Lumenox Games

Développeur : Lumenox Games

Date de sortie : 22/04/2015

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

Jonyboy

03 mai 2015 @ 01:35

Même si je me sens clairement visé (cyborg masochiste en mal de challenge), très bon test ! Merci Jarel et bonne nuit après cette journée levée du pied gauche ;-)

Jarel

03 mai 2015 @ 10:35

Merci ! De mon côté j’avoue que j’avance plus par chance que par véritable habileté même si la chance pure n’aide pas beaucoup. Si tu as le jeu, n’hésites pas à me lancer une demande d’ami pour voir mes scores assez minables. Avoir les enfants derrière moi qui n’arrètent pas de rire à chacun de mes échecs est particulièrement pénible...

Jonyboy

03 mai 2015 @ 11:14

Non je n’ai pas le jeu, et c’est en ça que je dis que c’est un très bon test car il m’aide à me faire une idée, et je vais réfléchir à le prendre désormais ! Moi ma petite n’est pas en âge de voir combien je suis mauvais, mais qu’est-ce que ma femme se fout de ma gueule :-/