Principal concurrent de Call of Duty, Battlefield est une série qui tente depuis quelque temps de passer à la vitesse supérieure, notamment en ce qui concerne le multijoueurs. Battlefield 4, dernier en date et sorti l’année dernière, proposait des affrontements jusqu’à 64 joueurs, une série de bugs honteux et une commercialisation hâtive exceptionnelle, grandement responsable de ces bugs. Cette année, Battlefield Hardline tente également de changer les choses -mais de les faire bien- en proposant autre chose qu’un simple jeu de gueguerre pour lorgner étrangement, bien que superficiellement du côté de celui que l’on n’attend plus : Rainbow Six.
Moi, je vous dis que c’est Visceral
- La modélisation des visages est une réussite !
Battlefield Hardline vous retire des champs de bataille militaro-politiques pour vous propulser dans la lutte contre le crime, et plus précisément la lutte contre la drogue. Vous êtes Nick, hispanique, énergique, simple flic récemment affecté au service des stupéfiants de Miami, ville corrompue par la poudre blanche et ses plantureuses amies. Rapidement, vous vous retrouvez embarqué dans une affaire qui ira bien au delà d’un simple trafic de drogue et qui vous marquera bien plus qu’une enquête ne le devrait. L’histoire pour un FPS, à défaut d’être originale, est plutôt bien racontée et on pourrait sans difficulté se méprendre et penser être face à un scénario d’un téléfilm ou d’un film d’action policier avec ses cliffhangers, ses trahisons, ses coups de feu, ses cascades et ses sacs de farine.
Tout est tenté pour que le joueur devienne l’acteur principal dans ce qui a l’ambition d’être un film vidéoludique : c’est probablement le petit plus apporté par Visceral Games. De la mise en scène, en passant par les déplacements en véhicules, ou encore le découpage des missions, on a fortement la sensation de se retrouver devant une série télévisée de 10 épisodes pour environ le même nombre d’heures de jeu pour tout boucler. Il faut dire que la technique, notamment la modélisation et l’animation des personnages, vaut le coup d’oeil puisque les acteurs qui ont prêté leur voix et leur visage sont aussi vrais que nature à deux ou trois légers détails près.
- Mais qui a rereretué Pamela Rose ?
Entre deux rafales de balles échangées, vous aurez aussi l’opportunité d’enquêter en récoltant des indices çà et là grâce à votre scanner. Cela vous servira à former des dossiers annexes pour aider à démêler certains points de l’histoire. Ces enquêtes gérées très passivement -puisque vous n’aurez aucun rôle dans leur dénouement en dehors de trouver toutes les preuves affiliées- ne seront pas essentielles, mais permettront tout de même de débloquer du matériel supplémentaire pour le solo et le online. Tout comme les Niveaux d’Expert qui sont bien trop rapides à monter puisqu’on atteint le niveau maximal environ aux deux tiers de l’histoire... Enfin ça, c’est si vous avez besoin d’équipement supplémentaire, puisque vous pourrez aussi jouer la carte de la discrétion et progresser furtivement en passant les menottes à vos adversaires pris par surprise. Les meilleurs d’entre vous n’auront même pas à tirer une seule balle de tout le jeu, à l’exception des scènes de défense obligatoires, bien évidemment.
Miami Vice
- Les passages en véhicules, bien qu’anecdotiques, permettront de faire avancer un peu le background de l’histoire
Tout naturellement et bien que le plaisir de suivre l’histoire soit présent malgré l’IA alliée à la ramasse et l’IA ennemie pas très évoluée non plus, c’est sur le multijoueurs que le jeu tente d’attirer les foules en envoyant le paquet. Et il n’a rien à envier à qui que ce soit avec sa presque dizaine de modes de jeu (dont les éternels classiques, mais aussi des modes impliquant le vol d’argent ou de marchandises ou de la libération d’otages, apportant un air frais dans les objectifs à accomplir), ses parties nerveuses et variées ou même ses maps gigantesques. Mais là où le titre surprend le plus, c’est que c’est jouable ! Fini les mauvais souvenirs de Battlefield 4. Ici, l’ensemble est stable en dehors de très rares légers lags anecdotiques et on peut s’amuser sans tarder jusqu’à 32 personnes par partie ! Enfin… Les débuts vont quand même être difficiles le temps de prendre du galon face aux vétérans déjà bien installés, puisque le jeu favorise ceux qui passent leurs journées à monter leurs niveaux, leurs compétences, apprendre les cartes par coeur, améliorer leur équipement et en débloquer de nouveaux. Ça le sera davantage lorsqu’on constatera que les environnements destructibles peuvent avoir une vraie influence sur le déroulement des opérations selon les objectifs et la configuration des lieux. Et l’impact final viendra du fait que vous êtes aussi résistant qu’un simple humain, faisant que la jouer bourrin est souvent une belle erreur.
- La seule difficulté sera de ne pas vous en mettre partout quand vous l’assomerez
Progresser sera difficile, mais le support de vos équipiers, la variété des modes de jeu, et les véhicules disponibles pour mener à bien vos objectifs seront de précieux alliés pour continuer sans se lasser ou être dégoûté. L’argent récolté au fur et à mesure de vos exploits aidera également pas mal pour débloquer de meilleures armes et accessoires. Que vous soyez policier ou que vous fassiez partie de la racaille qui cherche l’argent facile par le biais de meurtres, vols ou braquages, vous aurez également le choix d’incarner un pirate informatique. En tant que tel, vous serez à l’abri derrière votre écran, le plan interactif des lieux sous vos yeux et prêt à faciliter la tâche de l’équipe que vous soutenez. Vous pourrez également mettre des bâtons dans les roues de l’équipe adverse grâce à tout un tas de fonctionnalités de soutien, de sabotage et de localisation. Jouer le rôle du pirate peut paraître peu attractif, mais avoir un tel soutien peut rapidement faire pencher la balance d’un coté ou de l’autre, loin des balles. Le point qu’on pourrait réellement reprocher au multijoueurs si on le compare au solo, c’est que même si très efficace, il manque d’un certain charisme et d’une réelle identité. Car là où l’histoire apporte des choses intéressantes, le multijoueurs, lui, s’apparente à la majorité des FPS précédemment sortis…
