Ce sont les yeux rougis par le temps passé à fixer fébrilement l’écran que je sors de ma transe rédactionnelle. Je me sens plus zombie que ceux que j’ai croisé dans ce Resident Evil Revelations 2 de bien moyenne facture. J’allume d’un geste machinal une fraise tagada et j’en tire une bouffée que je relâche dans un râle d’outre-tombe. Je sors de ce test exsangue mais surtout frustré par ce découpage épisodique et l’impossibilité que j’ai eu de me lâcher pleinement sur deux ou trois scènes du jeu pour cause de possible « spoiler ». Comme si je pouvais déflorer de façon abrupte les « subtilités » et les « rebondissements » d’un scénario de la série des Resident Evil. Heureusement, les deux épisodes spéciaux du jeu, « Description d’un combat » et « Une petite femme » vont me permettre de lâcher prise et de clore avec vous ces révélations bien fades.
Attention « révélations » !
- Bienvenue dans les épisodes spéciaux de Resident Evil Revelations 2 !
Je vais commencer par avertir les esprits pervers et sadiques qui souhaiteraient lire les tests des épisodes spéciaux sans avoir joué aux épisodes précédents que ce test contient des révélations importantes du jeu, des « SPOILERS » !! Il ne peut en être autrement vu que ces deux épisodes sont censés éclaircir les zones d’ombre du scénario de Resident Evil Revelations 2… on ne rigole pas. Il ne faut pas se moquer d’un mort car en effet s’il y a dans la série des Resident Evil un cadavre qui n’est pas encore sorti de terre, c’est bien celui du scénario. Depuis le premier opus qui faisait quand même illusion de par sa fraîcheur et sa naïveté touchante, on a beau tendre l’oreille et se bercer de vaines illusions, l’encéphalogramme est toujours aussi plat qu’une planche à repasser. On va donc savoir ce qui s’est enfin passé dans les tunnels scénaristiques du jeu et trouver des réponses à toutes les questions restées en suspens. Enfin pas toutes, on ne saura pas, par exemple, comment Claire est arrivée à rejoindre la côte la plus proche d’une île perdue à la nage après l’explosion de la tour de la Sentinelle. Ni ce qui a pu pousser Barry à partir aider sa fille tout seul comme un grand. On ne le saura pas. Il faudra se contenter de ce que Moira a fait pour survivre seule pendant 6 mois avant son intervention durant le combat final et comment la petite Natalia est parvenue toute seule à rejoindre la plage où elle a accueilli Barry.
- Femme, va chercher à manger. Moi je regarde...
« Description d’un Combat », premier épisode spécial nous fait donc vivre l’apprentissage de la survie en milieu hostile de Moira. Par contre, on ne saura jamais comment elle a réussi à survivre à l’explosion de la base secrète de la méchante alors qu’un gros bloc de béton lui était tombé sur les jambes. Cela restera un mystère. Elle se réveille néanmoins dans la chambre de l’étrange survivant russe qu’on avait croisé brièvement dans la campagne et dont on se demandait à quoi donc il pouvait servir. Première réponse : à jouer au binôme avec Moira pour cet épisode spécial et à lui apprendre le B.A.-BA de comment vivre six mois sur une île déserte entourée par des mutants. Cet épisode se découpe en quatre parties qui vous prendront environ, et en tout, deux heures suivant votre talent et le niveau de difficulté choisi. La particularité de « Description d’un combat » vient de la gestion de la nourriture. Lors de la première et troisième partie, Moira est amenée à partir en chasse pour remplir ses sacs de gibier tels que des lapins, rats, corbeaux, insectes géants et serpents. Il est fortement recommandé aussi de récupérer un maximum de munitions pour résister aux attaques des seconde et quatrième parties.
A chaque mort, on peut recommencer au dernier point de passage moyennant une portion de nourriture. Lorsque la nourriture est totalement épuisée on est alors obligé de recommencer l’épisode à partir du début. Dans le fond, l’épisode n’apporte rien de nouveau, l’action se déroule dans des lieux déjà visités dans la campagne et on ne fait qu’enchaîner exploration et phases d’action rébarbatives façon commando. La seule subtilité vient de notre gestion de la nourriture et des munitions récupérées pour ne jamais privilégier l’un par rapport à l’autre et ne pas se retrouver en manque lors des séquences d’action. L’histoire reste, elle, à la hauteur de celle du jeu : totalement anecdotique.
- C’est bon tu peux sortir il n’est plus là ! Hi, hi, hi !
L’épisode « Une petite femme » joue, lui, clairement la carte de l’infiltration. Natalia se réveille après le transfert loupé d’Alex Wesker et se décide à partir à la recherche de son ours en peluche, son seul ami de l’île. On ne redira jamais assez que la drogue, c’est mal. A force d’en abuser Natalia croit que son ours en peluche est vivant et elle va vraiment tout faire pour le retrouver accompagnée par une deuxième elle-même. Et oui. La drogue c’est mal. Comme dans la campagne, Natalia est incapable de tuer un seul mutant et doit se glisser sans bruit derrière eux sous peine de se faire tuer sans aucun préavis. Un petit problème toutefois, Natalia est incapable dans cet épisode de repérer les créatures à distance. Seul son double est capable de le faire. Elle dispose en plus de la particularité de ne pas pouvoir être vue par les Uroboros mais ne peut évidemment pas ouvrir les portes, prendre des objets ou changer de zone. Seule la véritable Natalia en est capable. Rien de véritablement transcendant là non plus, les lieux visités restent ceux déjà rencontrés dans la campagne et les séquences d’infiltration sont très basiques et loin d’être intéressantes à jouer. Mis à part rallonger de façon éphémère la durée de vie du jeu, une petite heure seulement, on cherche encore l’intérêt relatif de cet épisode.
