Derrière sa stature imposante et sa barbe fournie qui lui donne des allures d’ours bourru, se cache un homme sensible et attentionné. Je n’ai jamais oublié son visage. Il s’appelle Barry Burton et je me rappelle encore parfaitement de notre première rencontre. C’était non loin de Raccoon City dans un manoir isolé. On s’y était réfugié lors d’une mission suite à une violente attaque de chiens. On était alors loin de s’imaginer toute l’horreur que l’on allait découvrir. Si je ne dois retenir qu’un seul moment qui caractériserait au mieux Barry, ce serait lorsque je me suis retrouvée bloquée dans une pièce après avoir échappé à l’attaque d’un groupe de morts-vivants et d’un hunter. J’étais épuisée, blessée et il ne me restait plus que quelques balles dans mon revolver. Il est alors entré dans la pièce m’a salué poliment puis m’a donné un lance-grenade qu’il avait trouvé par terre, des munitions et des herbes de soins. Après l’avoir remercié, je lui ai demandé s’il n’en avait pas autant besoin que moi. Il a juste levé son couteau à la hauteur de son visage et a dit : « Ça, ça me suffit largement. ».
Et c’est reparti pour un tour !
- Moira éclaire tandis que Claire tire
La série Resident Evil est un véritable zombie à elle seule. Elle revient sans cesse même lorsqu’on la croit définitivement enterrée bardée de son gameplay et de sa structure d’outre-tombe. Capcom après avoir exhumé deux cadavres sur Xbox One revient avec une nouvelle créature nommée Resident Evil Revelation 2. Un nouvel opus en format épisodique uniquement disponible en dématérialisé pour l’instant. Une suite de l’opus Revelation sorti initialement sur DS qui, sans vraiment en être une, ne garde de son grand-frère que le gameplay, son désir de retourner aux sources de la série et son moteur graphique suranné. On ne va pas épiloguer longtemps sur sa technique, dépassée, pas franchement moche mais totalement hors de propos sur une machine telle que la Xbox One. Les graphismes manquent de finesse, les éclairages sont bruts de décoffrage, les animations un peu raides et entachées d’une kyrielle de bugs de collisions. Si vous recherchez un véritable Resident Evil next-gen, passez votre chemin car la technique, elle, sera la seule à vous plonger dans l’horreur des premiers opus.
Car du côté de l’ambiance, ce premier épisode est loin de nous plonger dans la tension des premiers Bio Hazard que l’on avait tant appréciés. Avouons que la série des Resident Evil n’a jamais brillé par sa structure narrative, ni par son traitement scénaristique. Resident Evil Revelation 2 joue la carte de la sécurité en nous proposant un scénario risible, des dialogues insipides et des situations dignes des plus mauvais nanars cinématographiques. Une sorte de condensé des adaptations de la série sur grand écran en somme, avec tout ce que cela comporte de médiocrité.
- Chérie ? Je crois que cela va couper...
Mais venons en au fait et au fil rouge de l’aventure : lors d’une soirée mondaine de Terrasave -le groupe d’intervention mondial contre le bioterrorisme- des hommes armés déboulent et capturent toute l’assemblée dans laquelle on retrouve la chevronnée Claire Redfield et la fille de Barry Moira (à prononcer Moyeura). Elles se réveillent enfermées dans les vétustes cellules d’une prison abandonnée avec, attaché à leur poignet un étrange bracelet. Évidemment, le coin est rempli de créatures qui ne sont pas sans rappeler les dangereux Uroboros. Voilà pour le contexte de cet épisode 1 qui ne propose strictement rien d’original et a la désagréable faculté d’endormir profondément l’habitué de la série.
Resident Evil Revelation 2 Episode 1 emprunte un chemin balisé que l’on a l’impression d’avoir déjà traversé une bonne dizaine de fois dans les opus précédents. La seule dose d’originalité vient de la possibilité de passer à la volée entre les deux personnages qui composent le groupe. Dans la première partie de cet épisode 1 on joue le duo Claire/Moira avec Claire en tant que canonnière du groupe et Moira en guise de… de… « meuble » qui a la lourde tâche de forcer quelques portes avec son pied de biche, d’éclairer les endroits sombres ou d’aveugler les créatures et d’ouvrir des coffres. Le fait qu’elle ne soit pas armée, ne la rend pas particulièrement intéressante à jouer en coopératif -uniquement en local en écran splitté- car totalement passive lors des affrontements, ne restant à l’écart que pour sauver l’autre joueur.
- « Si jamais tu meurs, crie. »
La deuxième partie joue aussi la carte du duo aux mêmes caractéristiques avec le sympathique Barry et une énigmatique petite fille nommé Natalia. Cette enfant a le pouvoir de « repérer » les créatures à travers les murs, annulant tout effet de surprise et réduisant à néant la faible tension que nous procurait le jeu. Barry arrivant (seul mais on ne saura jamais pourquoi) sur les lieux où sont retenues Claire et Moira, Resident Evil Revelation 2 se structure sur la visite des mêmes lieux avec plus ou moins le même cheminement par deux groupes mais à six mois d’intervalle. Les actions de Claire et de Moira se répercutent donc directement sur l’aventure de Natalia et Barry. Le deuxième duo offre un gameplay plus axé sur l’infiltration et l’élimination progressive des monstres que l’on croise.
