Quoi de plus naturel, sur une console de JEUX de retrouver les jeux de société traditionnels sur lesquels on a passé tant de temps en famille ou avec des amis ? Dans le même temps, quoi de moins naturel que de jouer à des jeux de société sur une console alors qu’on a la boîte sur l’étagère qui ne demande qu’à être sortie ? C’est sans doute la question essentielle à laquelle ce test doit répondre.
Adaptation plus qu’inspiration
En préambule, autant l’avouer, je suis très amateur de jeux de société et Risk est un de mes favoris (si ce n’est LE favori). Les parties permettent de combler une après-midi entière, et je trouve que tout cela apporte énormément de fun. C’est donc avec un certain enthousiasme que j’ai lancé le jeu.
Après une trentaine de minutes, cet enthousiasme a volé en éclats ! En effet, cette adaptation a le mauvais goût de chercher à décalquer le jeu de plateau. On y retrouve donc tous les éléments fondamentaux : une carte du monde répartie en régions, les armées à placer sur ces régions, et les fameux jets de dés pour simuler les batailles contre vos adversaires. Pour le reste... il n’y a pas de reste ! En local ou en ligne, les parties se jouent à 5 (les joueurs manquants peuvent être remplacés par des IA dont on peut paramétrer le niveau), selon une des 3 règles du jeu (Conquête, Capitales ou Objectifs).
Bien entendu on a le droit aux éternelles cartes à gagner si on conquiert un ou plusieurs territoires durant le même tour… Les cartes offrent des armées supplémentaires à échanger en fonction des étoiles engrangés par ces cartes, et le grand gagnant est celui qui atteint son objectif le premier.
Le résultat est très mou et lent, surtout lorsqu’il s’agit à l’IA de jouer et que le jeu ne se rappellera jamais de l’option choisie pour accélérer son mouvement d’un tour à l’autre. Cette IA, bien que réglable, joue grosso modo selon un schéma similaire un peu bêbête, facilement anticipable. Mais cette anticipation sera désintégrée par des jets de dés trop souvent favorables pour cette dernière et il ne sera pas rare de perdre 10, voire 15 armées ou plus contre une seule côté adverse parce que cette dernière enchaîne les 6 ou les 5 sans aucune honte face à vos 1 ou 2 plus que fréquents. Alors qu’au contraire, lorsque l’IA attaque, vos armées se font littéralement humilier.
Un jeu de plateau avant tout
Cette version fonce aisément dans le piège de l’adaptation littérale d’un jeu de société. Ainsi, on a un simple plateau dans une ambiance militaro-futuriste accompagné d’une voix rapidement casse-bonbons comme commentatrice des actions effectuées. De légères animations de combat feront parfois anormalement ramer le titre et l’ambiance visuelle morne ne sera pas soutenue par une ambiance musicale quasiment absente. Le jeu possède même un bug qui fera planter le jeu (n’utilisez pas la fonction de choix manuel des territoires ou vous y passerez à coup sûr !). L’absence de joueurs en online, elle, achèvera le tout pour l’intérêt de jouer à plusieurs. L’ensemble est agréable à l’œil tout en restant trop sobre, et donne une ambiance morne à ce qui n’est fondamentalement qu’un jeu de plateau. Au rayon des regrets, on peut souligner qu’il est vraiment dommage que le support vidéoludique ne soit pas plus exploité. On aurait pu imaginer des variantes des plateaux (ce n’est pas ce qui manque en version plateau, pourtant !), des armées plus diversifiées, un fun plus important (à l’instar de Risk Factions), des options plus variées (obliger d’appuyer sur X pour faire accélérer l’IA pour ne pas qu’elle prenne trois ans à faire la moindre action à chaque fois qu’une armée artificielle prend la main, c’est vite énervant). De nombreux points qui empêchent au jeu d’être fun et accrocheur. Quand on lance une partie, on ne voit pas le temps passer : ce n’est pas forcément une bonne chose...