Le studio indépendant Hesaw sort en ce mois de février Blue Estate, un rail-shooter déjanté inspiré de la bande dessinée éponyme, où se mêlent action, jolies poupées et mafia. Ce dernier a été travaillé pour fonctionner avec Kinect, même s’il n’est pas obligatoire. Les développements compatibles avec le capteur étant devenu très rares, on est ravi de constater que ce studio français tente l’aventure. Il ne reste plus qu’à voir si les efforts sont payants.
D’abord je tire, après je pose les questions
Dans Blue Estate, on va jouer le rôle de Tony Luciano, fils un tantinet psychopathe du mafieux Don Luciano, ainsi que de Clarence, le tueur à gage du Don. Le 1er veut retrouver la danseuse vedette de son bar : Cherry Popz, une experte en pole-dance aux formes plus que généreuses, qui a été enlevée. Tony ne fait pas dans la dentelle, il préfère un bon coup de feu à un long discours. Du moins quand il arrive à voir où il tire, vu que ses cheveux qu’il aime tant ont tendance à lui tomber devant les yeux ce qui n’est pas des plus pratiques pour voir où l’on vise. Quant à Clarence, il est envoyé récupérer Blue Estate, qui n’est autre que le cheval fétiche du Don. On aurait pu filer un coup de main à Tony, mais plutôt sauver le cheval. Tout le monde n’a pas la fibre paternelle. Pour ce faire, il est aidé via son oreillette par une bande de bras cassés censés le guider sur le terrain. Mais comme ils ont le QI qui se rapproche de celui d’une huître, il va se retrouver le plus souvent dans une impasse ou au beau milieu des ennemis.
Vous l’aurez compris, on est dans un jeu à l’histoire totalement barrée, qui ne vise que le fun, avec des personnages qui semblent tout droit sortis d’un mix entre dessin animé, comics et film de Tarantino, le tout soutenu par le moteur Unreal Engine qui fait parfaitement le job. Durant les 7 chapitres, on n’aura de cesse de s’amuser de tous les clins d’œil cinématographiques et tirades humoristiques qui nous sont offerts. Par exemple, « l’instant John Woo à petit budget » est à mourir de rire et bien foutu. On va traverser le mode histoire, seul ou à deux, à base de 30 minutes par niveau, soit un total de 3 heures et demi en mode normal. Certes c’est peu, mais deux autres niveaux de difficulté, Anormal et Grotesque (ce dernier n’est accessible qu’une fois fini l’histoire en mode normal), sont disponibles, ainsi qu’un mode arcade. A la manière d’un jeu sur borne d’arcade, les vies pouvant aller jusqu’à 9 permettent de reprendre là où l’on est mort pour tenter d’arriver à la fin du chapitre.
Pour ce qui est du mode arcade, les 7 niveaux se débloquent au fur et à mesure que l’on finit ceux de l’histoire. L’environnement correspond aux chapitres du mode solo et le but y est le scoring. Il n’y a pas de barre de vie. Il faut dessouder le plus d’ennemis possible, ce qui rajoute quelques secondes au chrono et évite ainsi qu’il ne tombe à zéro. Les head-shoots permettent de faire augmenter la jauge du “Slo Mo” qui, une fois l’icône shootée déclenche un ralenti. De plus, selon le nombre de points engrangés, une nouvelle arme obtenue, encore plus puissante que la précédente, est disponible. On retrouve également les 3 mêmes niveaux de difficulté que pour l’histoire. C’est ensuite à l’écran d’accueil, où la pulpeuse Cherry Popz nous offre une superbe pole-dance, que l’on accède au classement afin de comparer nos scores avec le reste du monde ou juste nos potes.
Kinect est dans la place
En ce qui concerne le maniement, le tir est automatique juste en passant le viseur sur l’adversaire. On recharge en descendant le bras, on se met à couvert en pointant son arme sous le téléviseur et on change d’arme en montant le bras vers sa tête. Il faut également penser à récupérer les munitions et autre bonus de santé, en effectuant un geste de la main selon le sens de la flèche qui apparaît à l’écran. De la même manière, on renvoie vers l’adversaire des projectiles qui nous sont lancés, ou on retire la satanée mèche de cheveux de Tony qui vient de nous tomber devant les yeux.
Le jeu a été développé pour Kinect et c’est une réelle réussite. Il est clairement adapté au capteur qui fonctionne parfaitement bien, avec de très rares loupés dans la détection des mouvements et ce même dans le noir et à deux (oui, je parle toujours du jeu là). Cependant, en duo on note que le joueur de droite a sa mire décalée par rapport à sa main. Il est certes possible de jouer à la manette, dans ce cas on vise avec le stick droit, on tire avec la gâchette droite et on recharge avec la gauche. Néanmoins, il y a un manque de rapidité et de fluidité par rapport à la visée avec Kinect, ce qui s’en ressent d’autant plus dans les scores. Donc que ce soit pour le plaisir ou pour faire un meilleur scorring, autant profiter pleinement de la caméra.