Test - Rugby 15

«Arrêt buffet pour le 15» , - 7 réaction(s)

Sur un terrain de Rugby on ne peut pas mentir. Si l’on rentre sur pelouse et que l’on n’est pas à 100%, prêt au combat alors on est sûr que l’on va se faire punir, que l’on va prendre une belle et grande dérouillée. Alors qu’on espérait que Rugby 15 se présente en gaillard, les épaules robustes et le cuir épais sur nos consoles, on voit arriver un gars taillé comme un string, l’air hagard tout droit sorti d’une pub pour assurance vie. A ce moment là, on souhaite pour lui qu’il en a une bonne car vu l’état dans lequel il se présente à nous, il n’aura même pas la chance de traverser tout seul le terrain pour s’écraser lamentablement sur le montant des poteaux…

A m’en donné faut arrêter de faire les marioles

On ne verra jamais les joueurs d’aussi prêt dans le jeu

Vu que l’on est de véritables gentlemen nous allons attendre un tout petit peu avant de sortir nos soyeux crampons de 18, nos bourre-pifs de bienvenue et nos petites fourchettes amicales. En effet, tout n’est pas à jeter dans Rugby 15 ! La gestion des rucks est par exemple intéressante, ce qui est une première dans la simulation de rugby. Lorsqu’un joueur se fait plaquer, le jeu nous laisse un petit temps pour lâcher la balle au sol avant de se faire sanctionner. Cela permet d’attendre en cas de besoin le soutien s’il est en retard. Puis on joue du stick droit afin de sécuriser ou de récupérer le ballon. Le système de transformation est aussi intéressant et demande du doigté. Un peu comme dans les jeux de golf, on gère notre tir avec un seul stick en chargeant sa puissance en arrière puis en lui donnant une direction par un rapide coup en avant. On vient de faire le tour des éléments intéressants de Rugby 15. Ah non, j’allais oublier de parler des licences ! Quel étourdi ! Rugby 15 dispose des licences du Top 14, de la Pro D2, du Super 12, de la coupe d’Europe et du championnat anglais. C’est pas mal et presque aussi bien que Jonah Lomu Rugby Challenge 2, vu que les équipes nationales doivent se contenter d’un effectif rempli de faux noms qui ne jouent même pas la carte de la localisation. Et non, on n’a pas de François Dupont en équipe de France mais on a le droit à Tray Lenihan et ses copains anglo-saxons. Et c’est pareil pour toutes les autres équipes.

La seule possibilité que Rugby 15 offre aux joueurs est de ne se taper qu’une seule saison d’un seul tenant sans aucune interaction avec les autres compétitions
La jauge d’endurance est immuable

C’est bien beau d’avoir des licences encore faut il savoir ce que l’on va en faire. HB Studios n’en avait cure. La seule possibilité que Rugby 15 offre aux joueurs est de ne se taper qu’une seule saison d’un seul tenant sans aucune interaction avec les autres compétitions. Vous voulez faire monter votre équipe de Pro D2 en Top 14 ? Vous souhaitez gérer votre équipe de Top 14 durant la course folle au Brennus et au trophée du Challenge Européen en subissant les doublons de l’équipe nationale ? Passez votre chemin, il n’y a rien de tel dans Rugby 15 ! On doit se contenter d’une saison toute simple, sans aucun enrobage. Une saison durant laquelle on s’aperçoit avec tristesse que même si les blessures et la fatigue existent dans les options, elles sont totalement absentes du jeu. Enfin, pas vraiment en ce qui concerne la fatigue qui n’a bien sûr aucune influence en cours de saison mais impacte tout de même les joueurs durant les matchs. Mais curieusement, par les mystères d’une réalisation bâclée et d’un bug, il nous est impossible de distinguer nos joueurs les plus exsangues lors d’éventuels remplacements. Et le jeu nous fait en plus l’injure de nous imposer de passer par le menu des options pour procéder au moindre changement dans notre effectif !

Les commentaires des matchs assurés par Eric Bayle et Thomas Lombard ont beau être assez redondants, ils ont le mérite d’habiller un peu nos parties sans être horripilants. Leur ton est même assez juste. Pour les passionnés qui comptaient sur le jeu en ligne pour palier le peu d’intérêt des modes solo, j’ai le regret de leur annoncer que Rugby 15 n’en propose aucun. Il leur faudra inviter des amis jusqu’à trois pour un engager un combat viril et correct contre un adversaire avec lequel on pourra partager la troisième mi-temps.

Putain con ! Ils nous ont enlevé les troisièmes mi-temps !

Gros problème de soutien, l’équipe qui attaque est toujours pénalisée

Jouer à un match de Rugby 15 est aussi triste que de voir jouer l’équipe de France lors du dernier tournoi des 6 Nations... La liste des griefs est longue comme un bras, à commencer par une technique honteuse bien loin des visuels qui nous ont été offerts en guise d’apéro avant la sortie du jeu. Déjà pas bien beau à regarder, le jeu est en réalité bien en deçà de ce que l’on escomptait. Aucun gros plan de joueur ne nous est proposé, aucune cinématique pour indiquer un changement, une faute, une blessure, aucun ralenti d’essai, rien ! De la à dire que le jeu n’a pas été fini avant de sortir à soixante euros sur nos étals il n’y a qu’un pas. Le gameplay intéressant dans ses bases et fort prometteur est torpillé par un système de passe à un seul bouton totalement chaotique et une IA catastrophique.

Le système de ruck intéressant et permettant un jeu d’avant assez construit est torpillé par un soutien aux abonnés absents

Les bugs de collision sont légion, des joueurs sont régulièrement plantés sur le gazon sans savoir que faire, par moments le ballon ne rebondit pas, les piliers courent aussi vite que les ¾, les plaquages sont téléportés, les réceptions de passes aussi etc, etc. N’en jetez plus, la coupe est pleine. Le système de ruck intéressant et permettant un jeu d’avant assez construit est torpillé par un soutien aux abonnés absents -le porteur du ballon court si vite qu’il est régulièrement esseulé- et l’absence totale d’équilibre entre la défense et l’attaque. Le fait de pouvoir attendre un peu avant de lâcher son ballon au sol est bien vu mais il rend la phase de sécurisation du ballon beaucoup plus lente pour l’équipe attaquante. Il est beaucoup plus facile de gratter le ballon à l’équipe adverse après un placage réussi que de protéger celui-ci lorsqu’il est entre nos mains. En difficile, les turn-overs sont très très nombreux d’un côté comme de l’autre.

Le gameplay des pénalités surnage dans un océan de médiocrité

Bien que les commandes soient complexes et assez riches, aucun mode d’entraînement n’est disponible, c’est à nous de fouiller dans les menus pour connaître l’intégralité des commandes et de s’en souvenir pour les sortir en match. Heureusement, le niveau facile est vraiment très facile, totalement inintéressant même, le jeu en normal l’est un peu moins tandis que le niveau le plus élevé est plus frustrant qu’autre chose à cause des errances de l’IA qui deviennent vraiment pénalisantes et de ces turn-overs incessants lors des rucks. Avant de finir de s’essuyer les crampons sur le disque de jeu de Rugby 15, on précise que le jeu ne dispose que d’un seul stade par compétition, les stats des équipes et des joueurs ne correspondent à rien (Montpellier plus fort que Toulon ?!!) et qu’il est impossible d’éditer le physique d’un joueur, seulement ses compétences, son nom et sa nationalité. Dommage car cela aurait été pour nous la possibilité d’apprécier le travail de modélisation de HB Studios.

Bilan

On a aimé :
  • Euh… la gestion des rucks qui aurait pu être bien ?
On n’a pas aimé :
  • Tout le reste et surtout d’être pris pour des pigeons
Une irrésistible envie de marcher sur un éditeur

Lorsque l’on tombe sur un jeu comme Rugby 15, on en arrive légitimement à deux conclusions possibles : soit l’équipe de développement est constituée de bras cassés n’ayant rien à faire de la qualité de leur jeu, soit le jeu n’a pas pu être fini dans les temps et l’éditeur préfère tout arrêter pour le sortir prématurément en en faisant un bébé mort-né et en ruinant tout le travail de son équipe de développement. Dans les deux cas, les joueurs amateurs de rugby sont pris pour des imbéciles, des “couillons” comme on dit dans le Sud-Ouest. Car il est clair, vu sa piètre qualité, que pour concrétiser tout son potentiel, Rugby 15 nécessitait soit une équipe compétente, soit 4 à 6 mois -minimum- de développement supplémentaire. En l’état, Rugby 15 crache ses lacunes au visage de l’amateur de rugby que nous sommes. On en ressort fou d’être ainsi injurié et triste devant le résultat. Vu ses promesses, Rugby 15 aurait pu et aurait dû réunir autour de lui la grande famille du rugby, au lieu de cela il se l’est tout simplement aliénée.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

Rugby 15

PEGI 7

Genre : Sport

Éditeur : Bigben Interactive

Développeur : HB Studios

Date de sortie : 21/11/2014

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

7 reactions

Dan Luthar

01 déc 2014 @ 14:25

Aie moi qui voulais y gouter:’-(

Jarel

01 déc 2014 @ 15:22

Mieux vaut y goutter chez un ami. Mais qu’est ce que je suis déçu !

Vithaliy

01 déc 2014 @ 15:28

Tant qu’il est en 1080p et 60fps ça suffira à certains non ? :P (Aïe, pas taper, ça n’est qu’une blague !!!!)

D’ailleurs sur les pénalités, le ballon tient droit tout seul non ? Pas de possibilité de choisir la position du ballon d’ailleurs j’imagine ? :P

Mr Moot

01 déc 2014 @ 15:53

Mieux vaut y goutter

comme ça :’-( ?

Je me rappelle d’un jeu de rugby que j’avais offert à mon père sur la Megadrive, il était vraiment pas mal !

Ezekiel.666

01 déc 2014 @ 17:36

Ils arriveront jamais un faire un jeu potable sur le rugby. Depuis des années, c’est toujours le meme cirque, ils vendent la licence pour les pigeons et rien de plus.

Qu’elle bande de clown.

Jarel

01 déc 2014 @ 17:54

Je pense que le gros problème vis à vis d’un jeu qui n’a pas un public très large est qu’il n’y a pas de studios qui parient sur le long terme avec la licence rugby. Il faut vraiment qu’un studio puisse sortir plusieurs itérations de leur jeu pour arriver enfin à quelque chose de potable au bout de quelques années. Jonah Lomu Rugby Challenge était sur la bonne voie mais le second opus ne proposait que de petits changements. Le troisième aurait été vraiment bienvenue mais en tombant dans l’escarcelle de HB Studio, on est reparti de zéro avec en plus un développeur qui a dû sortir son jeu bien avant sa finition. Un terrible gâchis qui va hypothéquer grandement la sortie d’un nouvel opus.

Muse2003

01 déc 2014 @ 18:55

Noooon !! Je voulais tellement me faire des parties de rugby, encore plus maintenant que j’ai du arrêter ce sport :’(

Va falloir attendre le prochain et espérer qu’il soit bien cette fois...