En quelques années, Assassin’s Creed est une série qui s’est imposée comme blockbuster incontournable. Après une demi douzaine de jeux sur la génération précédente, et un multi-générationnel disponible sur Xbox One et Xbox 360, c’est au tour de la nouvelle génération d’Assassins de débarquer dans nos salons Next Gen. Et quoi de mieux que la grande Révolution Française pour symboliser ce changement de génération ? Préparez vos guillotines et vos cocardes, car dans Assassin’s Creed Unity, la révolution va tenter de se propager à tous les niveaux.
Arno de sa mère
Ce nouvel Assassin’s Creed nous envoie en France en pleine révolution. Je ne parle pas de celle qui a pour cause la diffusion des titres de Charly Bell au grand jour, mais bien de la plus sanglante (quoique) qui a laissé une trace dans l’histoire autre que des séquelles cérébrales et auditives. En cette fin de XVIII ème siècle, vous incarnez Arno Dorian, un jeune noble dont le père est assassiné dès les premières minutes du jeu. Il sera recueilli par Mr De Laserre qui l’élèvera par la suite comme son fils, aux côtés de sa fille Elise. Les années vont passer et Dorian va grandir pour se retrouver en pleine quête de vengeance, suite à la perte de son deuxième symbole paternel et encouragé par un fort sentiment de culpabilité. Bien vite, il va découvrir l’envers du décor et se laisser entraîner dans cette révolution : l’existence des Templiers, des Assassins, ainsi qu’un conflit aussi bien humain que politique qui date de plusieurs siècles. Pour cela, il bénéficiera de tout l’attirail des Assassins : lames secrètes, vision de l’aigle, agilité. Et ils ne seront pas de trop pour parcourir la ville de Paris bien mouvementé. Ce sera d’ailleurs l’occasion de pouvoir contempler la beauté de la Ville Lumière pour la première fois...
Pour un monde ouvert, le titre flatte la rétine avec ses reflets, ses effets de lumière, ses textures soignées, le nombre hallucinant de PNJs en mouvement affichés en même temps. Mais c’est malheureusement au prix de nombreux bugs d’affichages comme du clipping, du pop-up de figurants et quelques autres bizarreries plus ou moins fréquentes. Cela ne gêne pas vraiment le déroulement du jeu en dehors de quelques ralentissements aléatoires. Pour info, durant le déroulement de ce test, je n’en ai eu que très peu (3) sur la trentaine d’heures de jeu pour finir l’histoire, et en ayant glandouillé à droite et à gauche sur des quêtes annexes. Qui plus est, rien de vraiment méchant comme ralentissements. Mais même si ces problèmes d’affichage ne sont finalement pas gênants pour progresser, on ne peut pas s’empêcher d’être déçu par un manque de finition qui aurait pu porter le titre comme sérieux concurrent technique au prometteur futur GTA V sur Xbox One. Par contre, ce qui va gêner beaucoup plus est la refonte du gameplay. Arno peut en effet faire tout ce que pouvaient faire ses prédécesseurs, mais il le fait plus ou moins différemment afin d’adapter ses déplacements acrobatiques de manière plus précise, notamment pour les escalades et le parkour. Les experts de la série vont s’emmêler les pinceaux un certain temps avant de finir par s’adapter et constater que finalement, même si cela permet plus de mouvements et d’animations, on se retrouve toujours au final avec des cafouillages d’escalade et de collision aussi embarrassants que sur les opus précédents. Enfin… moins embarrassant que les temps de chargements assez longs ou l’IA plus bête que de coutume par moments.
Révolution à la manette ?
Maintenant que les points sont mis sur les i et les barres sur les t, parlons du coeur du jeu. Bien que sympathique, Arno n’est pas le personnage le plus charismatique de la série. Il faut dire que passer après le formidable et très coloré Edward Kenway est une tâche bien ingrate. Mais contrairement à son aîné, l’épopée d’Arno possède une force essentielle : énormément de contenu. Les missions annexes sont nombreuses et ne consistent pas qu’à trouver un coffre et l’ouvrir. On vivra des duels, des assassinats, des vols, et même des enquêtes plus ou moins poussées, donnant au jeu un goût de Batman Arkham City pas déplaisant. Bien évidemment, le jeu offrira des énigmes capilotractées pour trouver les fragments d’un artefact de Nostradamus. Tout compléter à 100% demandera de nombreuses longues nuits blanches et c’est tant mieux ! Les changements ne s’arrêtent pas là puisqu’en plus de la Révolution Française, vous aurez l’opportunité de visiter le Paris sur différentes époques (je vous laisse découvrir les tenants et aboutissants de la chose), mais grimper au sommet de la Tour Eiffel lors de l’occupation allemande dans les années 1940 a quelque chose de magique. Une autre nouveauté, c’est le système d’équipement d’Arno qui confère une touche de RPG au titre. Selon les équipements et les compétences débloqués, achetés et équipés, un indicateur de danger et des bonus spécifiques vous seront attribués.
Plus il est élevé, plus vous pourrez prendre l’ascendant lors des affrontements. Mais à l’inverse, plus il est faible, plus vos ennemis vous éclateront rapidement la face, car eux aussi auront leur indicateur de dangerosité. Vous ne pourrez cependant pas tout débloquer avant d’avoir mis la main à la pâte et effectué des missions secondaires. Enfin, dernière grosse nouveauté avant LA grosse nouveauté, est la présence de missions d’assassinat. Certes, elles existaient auparavant, mais désormais elles prennent une forme différente. Pour chaque mission d’assassinat, vous aurez plusieurs possibilités d’action et devrez préparer le terrain afin de créer des opportunités et autres ouvertures pour éliminer votre cible le plus “proprement” possible. L’ensemble est bien mené, et la liberté d’action en devient encore plus belle grâce à ces possibilités avec parfois, si vous exploitez les bonnes failles, un spectacle à la hauteur des efforts…
A mort Louis Croix Vé Bâton !
Ce qui nous emmène à la partie multijoueurs : la nouveauté de cet opus. Et la nouveauté est que le multijoueurs a disparu. Tout du moins tel qu’on le connaissait jusqu’à présent, puisque c’est la coopération qui est à l’honneur. Jusqu’à 4 joueurs selon les missions, vous devrez vous allier à d’autres assassins pour mener à bien des missions spéciales axées soit autour de l’assassinat, soit ayant pour but de voler des objets précieux. Vous pouvez également choisir de vous regrouper dans un club d’assassins ou encore d’explorer la ville ensemble et découvrir ses secrets. Chacun de ces styles de jeu ayant des caractéristiques propres, il reste néanmoins essentiel de s’entraider et de rester discret pour arriver à la fin des missions tout en conservant un bonus maximal. Et bien que le nombre de bugs d’affichage semble réduit dans ce mode (le comble !), les serveurs ne tiendront pas toujours le coup en cette période de lancement (c’est malheureusement l’apanage de tous les jeux multi de nos jours). Les chanceux en jeu pourront cependant profiter de diverses capacités spécifiques de groupe comme le partage de la vision de l’aigle, le déguisement, les caches d’armes, etc. Ce mode coop présenté comme le coeur des nouveautés et une des principales raisons qu’Arno soit relativement effacé dans l’histoire vis à vis de ses prédécesseurs, reste cependant assez sympathique une fois le pad en main. Et surtout ne nécessite pas de maîtriser le lourd système de détection des précédents multijoueurs ou de subir un éventuel déséquilibre inévitable entre les joueurs de niveaux différents. A noter qu’il est préférable que ce soit la personne la plus avancée dans l’histoire qui héberge, pour avoir droit à toutes les missions coop avancées (qui ne se débloqueront qu’à partir d’une certaine mémoire).