Test - Flockers

«Bééééééé» , - 1 réaction(s)

Là, comme ça, si on vous dit « Team 17 » et « mouton », vous pensez à quoi ? Probablement à l’arme la plus stupide et drôle de la série Worms. Et vous aurez raison, puisque ce sont ces moutons qui sont les héros de ce nouveau jeu. Leur but : s’échapper plutôt que d’être expédiés à des joueurs assoiffés d’explosions.

Je ne suis pas un numéro, je suis un mouton libre !

Scroutch

Ce pitch résume à lui seul le scénario du jeu. Le travail du joueur est de donner des ordres à ces crétins de moutons qui se contentent d’avancer sans se poser de questions dans un environnement conçu pour les exterminer. Pour ce faire, huit actions possibles : se monter les uns sur les autres pour former divers escaliers ou barrages, reprendre leur avancée, sauter, voler comme superman, ou bien exploser. On peut bien entendu cumuler les actions, par exemple, en faisant exploser un mouton qui est à la base d’un escalier, celui qui est au-dessus est alors projeté dans les airs. Le but est d’amener vivants à la sortie du niveau le plus grand nombre de moutons.

Flockers demande un sérieux sens du timing et de l’observation

Ça ne vous rappelle pas le bon vieux Lemmings, grand jeu de Psygnosis datant de l’ère 16 bits ? Ça devrait ! En effet, c’est exactement le même concept, dans des niveaux en 2D à l’ancienne, et avec des mécanismes de jeu sensiblement identiques. Comme pour son ancêtre, Flockers demande un sérieux sens du timing et de l’observation pour réussir à sauver le plus grand nombre de brebis stupides. Le titre demande aussi de nombreux essais, indispensables pour peu qu’on souhaite décrocher les 3 étoiles synonymes de réussite maximale. Quelques différences, outre la réalisation, viennent cependant s’inviter et élèvent ainsi le jeu de Team 17 à un niveau autre que celui de simple remake déguisé d’un vieux hit.

Ainsi, on a le droit à des niveaux qui s’apparentent à des combats contre des boss (tout en gardant le même concept), et surtout le level-design fait la part belle à de nombreux mécanismes à activer, et à des niveaux parfois très grands, ce qui oblige à scroller un peu partout pour deviner le suite du parcours des moutons, adeptes du passage par téléporteurs. Ces deux derniers points ne sont pas toujours une bonne idée. En effet, le système de mécanismes rend difficile la lecture du niveau, découpé en une multitude de mini-épreuves, et à moins de faire plusieurs essais, on a du mal à deviner comment les choses vont se dérouler, et donc du mal à les anticiper. Cela donne une progression par l’échec qui pousse plus à l’expérimentation qu’à la réflexion. La taille des niveaux en devient un peu artificielle, et ne fait que compliquer les choses, alors qu’un peu plus de simplicité et de liberté laissée au joueur auraient probablement tiré le jeu vers le haut.

Jump ! Jump ! Jump !

Enfermé par le systématisme de l’utilisation de mécanismes pour progresser, le level-design tombe vite dans une routine répétitive et les parcours peinent à se renouveler. Ainsi, après 2 ou 3 niveaux, on a vite l’impression de toujours faire la même chose et la lassitude s’installe. Cela ne veut pas dire qu’on ne s’amuse pas, mais juste qu’on ne s’amuse pas longtemps : Flockers est idéal pour se distraire pendant une quinzaine de minutes, le temps de faire quelques niveaux, avant d’attaquer un autre jeu, mais pas pour monopoliser l’attention du joueur sur de longues périodes. Étant donné qu’il y a 60 niveaux à parcourir, cela peut donc prendre longtemps avant d’en voir le bout, même si en ligne droite et sans chercher à atteindre les 3 étoiles, tout peut être vu en une poignée d’heures.

Bad Taste sur console

Bad Taste est le premier film de Peter Jackson, produit pour pas grand-chose, totalement crétin et fun, et célèbre, entre autres, pour son mouton qui explose. Probablement que le réalisateur du Seigneur Des Anneaux adore Flockers.

Flockers a avant tout été pensé pour être joué sur une tablette

En effet, sa réalisation très propre nous montre des niveaux qui ressemblent à une chambre des tortures géantes, les moutons se faisant écraser, transpercer, réduire en miettes, etc… Un festival gore donnant au titre une ambiance déjantée et étrangement festive du fait d’une musique très réussie et un peu décalée.

Attention ça va un peu piquer

On regrettera juste de ne pas entendre les « bêêêêêê » célèbres de Worms, mais pour le reste, la réalisation est une réussite, participant grandement à l’attrait qu’on peut avoir pour ce jeu en le rendant si singulier. Cette ambiance, mélange de naïveté et de gore, est le gros atout du jeu qui peut très bien permettre de passer outre les lacunes observées par ailleurs.

La maniabilité est plus discutable. En effet, on a l’impression que Flockers a avant tout été pensé pour être joué sur une tablette, tant tout doit être facile à manier par le biais du tactile. La manette s’en sort moins bien, et on pestera parfois après avoir manqué l’objectif parce qu’on ne retrouve plus où est ce satané curseur. Rien d’injouable, rassurez-vous, loin de là même, mais la maniabilité n’en est pas moins perfectible.

Bilan

On a aimé :
  • Ambiance déjantée
  • Un vieux concept remis au goût du jour
  • Réalisation plutôt bonne
On n’a pas aimé :
  • Trop répétitif
  • Maniabilité perfectible
  • Level-design qui peine à se renouveler
Moutons de Panurge en apéro

Si on devait résumer Flockers, on pourrait le qualifier de Leemings gore. Ce petit jeu de Team 17 a pour lui une ambiance décalée très réussie et un concept qu’on ne croise pas tous les jours. Trop répétitif à cause de mécanismes de jeu qui sont toujours les mêmes, il ne tient pas la distance quand on y joue trop longtemps, la lassitude s’invitant trop vite et chassant le fun bien réel de chaque début de partie. Voilà un titre idéal pour servir d’apéro avant de passer à autre chose, qui fait parfaitement le job quand on y joue une fois de temps en temps. Si c’est avec cet objectif qu’on prend le jeu, il donnera satisfaction sans problème.

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Flockers

PEGI 0

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Team 17

Développeur : Team 17

Date de sortie : 19/09/2014

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

1 reactions

Gaem

22 oct 2014 @ 22:30

Merci pour ce petit test, je me demandais justement si on avait affaire à un Lemmings mouton. Pour ma part ce jeu sera aussi pour passer le temps, avec la peur de la maniabilité du pad par rapport à la souris

Bad Taste est le premier film de Peter Jackson, produit pour pas grand-chose, totalement crétin et fun, et célèbre, entre autres, pour son mouton qui explose.

Ah la la la scène du mouton avec le bazooka, moment d’anthologie ! (Le vomis dans le saladier aussi d’ailleurs :-D).