Testé sur Xbox One
Les jeux estampillés LEGO s’enchaînent à un rythme très (trop ?) soutenu. A peine le jeu La Grande Aventure terminée, hop, on retourne dans l’univers de Tolkien (et surtout de Peter Jackson) pour l’adaptation du Hobbit et de sa suite, La Désolation de Smaug. Et non, on n’aura pas attendu le troisième film pour sortir le jeu, ce sera via un DLC qu’on pourra vivre les aventures complètes de Bilbon. N’aurait-on pas été trop pressé de sortir le jeu ? C’est peut-être la question essentielle qu’il faut se poser…
Fidèle jusqu’au bout
La recette est éprouvée, et est la même que d’habitude. On a donc là 18 niveaux, pour une petite dizaine d’heures de jeu, extensibles pour peu qu’on cherche à explorer de fond en comble le monde ouvert proposé et à atteindre les 100% en jeu libre. Toutes les scènes marquantes des films de Peter Jackson sont bien là, respectées à la lettre. Même un peu trop.
Il y a comme un manque d’inspiration dans le jeu, qui se contente d’un décalque, semblant oublier que c’est un jeu LEGO. Ainsi, l’humour habituellement omniprésent se fait plutôt discret, et n’est pas toujours efficace. Il n’y a pas de surprises quand on avance dans le jeu. Il y a bien quelques légères nouveautés, comme la collecte de matières premières pour fabriquer des constructions ou réaliser des quêtes, la coopération entre les personnages qui peuvent unir leurs forces pour de nouvelles capacités, ou bien la possibilité de changer d’arme… Mais cela ne renouvelle pas le genre, et on reste dans une certaine routine. Pire, ceux qui ont déjà joué à l’épisode consacré au Seigneur des Anneaux auront l’impression de revoir les mêmes environnements (ce qui est d’ailleurs exact !), comme si Le Hobbit n’était qu’un supplément. On retrouve ce manque d’inspiration dans la construction de certains niveaux (heureusement pas tous !), très basiques et concentrés sur de petites zones.
Mais la magie des jeux LEGO, c’est que même dans un épisode sans grande imagination, globalement cela fonctionne quand même ! On s’amuse malgré tout, surtout à deux sur la même console (toujours pas possible en ligne). Ce n’est pas le délire, mais on se retrouve quand même accroché, et c’est sans s’ennuyer qu’on arrive au bout du jeu. Quand la lassitude pointe, hop, comme par magie, un niveau plus original (la bataille des géants de pierre) ou vraiment joli (la caverne des nains) pointe le bout de son nez et raccroche le joueur à sa manette. Pour les amateurs de Tolkien ou des jeux LEGO, celui-ci fait le job sans problème. Ce sont les joueurs un peu plus exigeants qui risquent de tiquer.
Verre à moitié plein ou vide ?
La réalisation générale du jeu s’inscrit elle aussi dans la routine générale. Comme d’habitude, la réalisation est donc dans une bonne moyenne, mais avec les défauts habituels des jeux LEGO. Les combats sont donc toujours aussi confus, le comportement des personnages non contrôlés toujours aussi absurde, et la lecture de la profondeur de champ, importante pour les sauts ou pour prendre des objets, toujours aussi discutable. Graphiquement, le résultat est par contre plutôt bon, avec des niveaux parfois même très beaux… Mais dans le même temps, ce joli travail est en partie gâché par quelques textures bâclées, ou par des décors de fond franchement moches. La musique, bien entendu, venant des films, est superbe, mais même au niveau son ce n’est pas parfait, puisque l’étalonnage des voix est perfectible. Attention, l’ensemble reste d’un niveau tout à fait acceptable, c’est une réalisation tout ce qu’il y a de propre, mais si je souligne autant les points faibles, c’est surtout parce que ce sont les mêmes depuis de nombreux jeux.