N’y allons pas par quatre chemins, dans ma petite famille, Kinect sur Xbox 360 avait trouvé sa place. Il nous arrivait de temps en temps de nous éclater tous ensemble sur Kinect Party et sur Kinect Sports. J’avais beaucoup apprécié l’expérience The Gunstringer, Haunt, Kinectimals, Diabolical Pitch et même Disneyland Adventures sans pour autant me transformer en horrible casual. Malgré ses défauts de reconnaissance évidents, Kinect représente encore aujourd’hui un périphérique ambitieux et au potentiel ludique certain. Le premier Kinect Sports avait réussi à fédérer ma famille autour du concept et on se remémore encore certaines parties qui se sont terminées dans la joie et la bonne humeur. Il ne m’a pas fallu énormément de temps pour réunir mon équipe choc de test autour de Kinect Sports Rivals afin de recueillir son avis. Vous aurez donc droit ici même à un test recoupant les impressions d’un joueur invétéré -votre serviteur-, d’une joueuse épisodique pour ne pas dire « casual » -ma femme- et de mes deux enfants, un de 8 ans et un dernier de 5 ans. Ce panel hétéroclite vous permettra, je l’espère de vous faire un avis sur les qualités et les défauts de Kinect Sports Rivals.
Tout d’abord on s’échauffe !
Le jeu nous accueille en douceur avec la douce voix de Patrick Poivey. Si ce nom ne vous dit rien, sa voix vous sera forcément familière vu que ce doubleur de talent est particulièrement prolixe et a donné à Bruce Willis ce timbre nonchalant qui a concouru à son succès français. Dans l’ensemble, le jeu bénéficie d’un habillage sonore particulièrement soigné. Les musiques sont entrainantes, festives et les voix sont interprétées avec conviction même si elles souffrent d’une synchronisation labiale totalement aux fraises. L’abandon de l’avatar Xbox qui accompagnait nos exploits dans Kinect Sports sur Xbox One est compensé par la création d’un nouvel avatar bénéficiant des capacités du nouveau Kinect. Il définira automatiquement notre morphologie (en arrondissant les angles quand même, ne vous inquiétez pas !) et créera sur mesure un avatar doté d’un visage typé cartoon assez ressemblant. L’effet est garanti auprès de vos enfants et le résultat s’avère tout à fait surprenant et agréable à l’écran.
Après cette entrée en matière on se retrouvera confronté à une navigation simple et instinctive. On pourra sélectionner les différentes épreuves proposées ou se déplacer dans le menu par une simple pression de la main sur l’icône correspondante. Le défilement est plus compliqué car il nécessite que l’on ferme le poing et que l’on balaye l’écran. Les plus petits auront beaucoup de mal à effectuer cette commande. On essaiera alors de se rabattre sur un contrôle vocal bancal et peu instinctif vu qu’il nous faudra dire « écouter » pour voir les commandes vocales disponibles avant que la console puisse interpréter celles-ci. On a plus l’impression d’avoir affaire à un bug qu’à autre chose. On notera aussi qu’aucune interaction Smartglass n’est proposée pour ce jeu Microsoft, ce qui aurait pu, pourquoi pas, faciliter la navigation.
Passés ces quelques instants pour nous familiariser avec son interface, Kinect Sports Rivals nous propose un spectacle haut en couleurs, très propre, très joli dans des décors pour le moins originaux. Passé un tutoriel assez fastidieux présenté par une sorte de clone de Freddy Mercury, on pourra enfin choisir de se faire la main sur l’une des six épreuves proposées. Six épreuves seulement, comme sur le premier Kinect Sports qui arrivait à faire oublier ce faible nombre avec l’athlétisme multidisciplinaire et des mini-jeux. Kinect Sports Rivals n’en proposera aucun et l’on devra se contenter du jet ski, de l’escalade, du football, du tir, du bowling et du tennis. Pour trouver de la diversité on devra se satisfaire des différents parcours de l’escalade et du jet ski.
La scénarisation du jeu solo, qui est une petite nouveauté dans la série, se structure autour d’un affrontement, peu convaincant et inintéressant, entre trois différentes factions. Ce ne sera qu’un prétexte pour enchaîner les épreuves sans aucune originalité et amasser suffisamment d’argent et d’expérience pour acheter divers costumes et accessoires afin de mieux personnaliser et préparer votre athlète. Le jeu s’oriente clairement vers la communauté des joueurs proposant de façon très simple d’affronter les rivaux de sa liste d’amis par épreuves interposées, soit en live, soit par défis de temps ou de score sur une épreuve en particulier. Curieusement, le Hub de Kinect Sports Rivals, où l’on trouvera les classements mondiaux et de sa liste d’amis est totalement à part du jeu et nécessite une installation supplémentaire. Les raisons de cet étrange choix nous échappent totalement. Cette orientation est on ne peut plus regrettable pour le jeu en local, Kinect Sports Rivals ne propose plus de Party Game (jeux à la volée) sur un enchaînement d’épreuves ni même de petit championnat pouvant tenir en haleine les joueurs sur toute une soirée.
Le test a été effectué avec un recul de 2m par rapport à une télé 49 pouces sur un meuble télé de 48 cm de haut et un Kinect posé au dessus de celle-ci. Durant toutes nos parties nous avons été complètement conquis par la reconnaissance des mouvements sans aucune mesure avec celle proposée par le premier Kinect et ce même avec un fort ensoleillement ou un faible éclairage. L’espace nécessaire est toutefois encore important pour certaines épreuves. Si vous êtes grand et disposant d’un faible recul par rapport à votre télévision, il vous sera très difficile de jouer à l’escalade ou de faire des smashs au tennis.
Dans le grand bain : Les épreuves passées au crible !
Le bowling : on retrouve avec bonheur la valeur sûre du premier Kinect Sports. Notre compagnon d’inoubliables soirées en famille. Il n’a rien perdu de sa superbe et la très bonne reconnaissance de Kinect 2 a permis à mon grand de cinq ans de pouvoir lancer la boule sans jamais l’envoyer dans le public ou en se battant pour que Kinect puisse reconnaître son lancer. On a enfin pu jouer au bowling sans se confronter à la moindre frustration. Sans la reconnaissance du visage préalable, il faudra toujours lever la main pour commencer son lancer puis se saisir de la boule et assurer ses strikes. Il sera plus facile de donner de l’effet à la boule en tournant son poignet à la fin du lancer. Une possibilité appréciable pour les grands et incontrôlée pour les plus jeunes. Comme toutes les épreuves, pour apporter un peu de dynamisme, chaque joueur pourra choisir un coup spécial sur trois proposés qu’il pourra utiliser une fois celui-ci chargé. La reconnaissance vocale étant buggée, les enfants passeront leur temps à crier jusqu’à ce que celui-ci daigne être pris en compte. On espère qu’un patch viendra rapidement corriger ce problème. Quatre joueurs pourront participer au jeu sans aucune possibilité de se mettre en équipe malheureusement.
Dans l’ensemble, le jeu a été apprécié par tous avec comme principal regret l’absence des musiques pop qui accompagnait chaque strike et spare dans Kinect Sports et la disparition totale des séquences où Kinect filmait les participants pour servir un montage des plus sympathiques au final. Cette séquence fait partie des grands absents, pourtant très appréciés dans Kinect Sports sur Xbox 360, de ce Kinect Sports Rivals.
Le football : on retrouve le football dans une version qui se veut plus dynamique. On oublie totalement l’équipe de foot pour se concentrer à un mano à mano entre deux joueurs. On alternera ici l’attaque et la défense, l’attaquant devra faire une succession de passes à des joueurs cibles tout en évitant les défenseurs qui font juste figure d’obstacles mobiles se limitant à des va-et-vient. Une fois la ballon passé à l’attaquant on devra enchaîner une frappe en essayant de lui donner de l’effet et de la placer hors de portée du gardien. Le joueur défenseur se contentera d’attendre l’arrivée de la balle jusqu’à l’attaquant afin de réaliser l’arrêt. Il n’aura aucune prise sur sa défense. En solo l’IA ne sera jamais gênée par celle-ci.
Cette épreuve a rapidement été mise de côté par l’ensemble de ma petite équipe de test. Ma femme et moi n’y trouvant aucun intérêt, mon plus grand regrettant l’absence totale de touche, de corners, de centre et d’activité défensive qui faisait le faible charme de l’épreuve sur Kinect Sports. On ne peut même plus y jouer en coopératif à deux dans la même équipe. Mon plus petit, lui n’arrivait pas à contrôler la direction de la balle sur les passes ce qui rendait le jeu terriblement frustrant.
Le tennis : encore une épreuve qui fait son grand retour après sa première apparition -ratée- dans Kinect Sports 2. Dans l’ensemble c’est beaucoup mieux, la reconnaissance de mouvement permet d’enchaîner les coups droits, les lifts et les lobs sans réel problème. Il faudra juste s’adapter à l’amplitude des mouvements que nous demande le jeu qui est loin des mouvements que l’on a l’habitude de faire lorsque l’on joue vraiment au tennis. C’est un coup de main à prendre, un timing à maîtriser qui donne un jeu plaisant sans parvenir toutefois à faire l’unanimité comme avait réussi à le faire à son époque le ping-pong. Notre avatar montera tout seul au filet et assurera aussi les déplacements latéraux (heureusement !).
Même si cette épreuve a globalement satisfait tout le monde, sauf le petit dernier qui avait beaucoup de mal avec le service, elle a eu du mal à s’imposer sur le long terme. L’absence de mode coopératif contre l’IA a été reproché par ma joueuse occasionnelle. Le timing demandé et la direction donnée aux balles sont difficilement maîtrisable par les plus jeunes joueurs.
Le tir : le tir est une nouvelle épreuve qui se joue en deux contre deux. Le principe est simple il suffit de pointer son bras sur l’écran et de déplacer un viseur sur des cibles. Rien de plus, vu que le tir en lui même se fait automatiquement. On a rapidement fait le tour de ce que cette épreuve propose vu que tout va se jouer sur la rapidité et l’usage des coups spéciaux à disposition de chaque joueur. On aura, de plus, la possibilité d’utiliser une tourelle de combat dont les tirs devront être évités par l’autre joueur. Le gagnant sera le joueur qui aura comptabilisé le plus de points sur trois manches.
Sympathique sur de petites sessions, on en aura rapidement fait le tour et on n’y reviendra pas forcément. Le plus jeune testeur ne pouvait pas jouer correctement à ce tir sur cible sans être frustré par la rapidité et la précision demandée.
L’escalade : l’escalade est la grande surprise de Kinect Sports Rivals. Bien pensée, fun, elle se glissera sans problème comme l’épreuve star du jeu. Le principe est simple, on tend le bras pour arriver à une prise, puis on ferme la main sur celle-ci pour l’agripper et se hisser à la prise suivante. On devra agir vite et s’adapter rapidement au circuit proposé, aux pièges qu’il comporte (prises électriques, prises disparaissant après un certain temps, vent etc.) et choisir la voie la plus rapide ou la moins risquée. On aura la possibilité de sauter sur la paroi pour s’accrocher à des prises plus hautes mais en faisant bien attention à ne pas tomber et à la gestion de son endurance. A plusieurs, cela devient encore plus amusant car on pourra faire tomber ses concurrents en leur tirant sur la cheville, le stress rencontré nous fait faire des erreurs et les crises de rire sont assurées. On regrettera juste l’impossibilité de jouer à plus de deux en local.
L’escalade est de loin l’épreuve la plus sympathique et originale de ce Kinect Sports Rivals. Les parcours sont assez variés et techniques pour satisfaire tout le monde. Elle consomme malheureusement pas mal de place, non pas sur les côtés mais sur la hauteur, ce qui nécessite beaucoup de recul. Cette épreuve a fait l’unanimité malgré les gros soucis qu’a rencontrés le plus petit joueur lorsqu’il fallait que Kinect repère l’ouverture et la fermeture de ses mains sur les prises.
Le jet ski : le jet ski est la seule épreuve de Kinect Sports Rivals que l’on peut jouer assis, une épreuve pour feignants en quelque sorte. L’accélération se fait en fermant le poing de la main droite, on ralentira en l’ouvrant ce qui sera utile lors de la prise des virages les plus serrés. On tournera très simplement en dirigeant nos mains comme si elles tenaient un guidon (et non un volant !). Kinect 2 répond parfaitement et on enchaîne les courses très facilement en essayant de maintenir la meilleure trajectoire possible, prendre le maximum de tremplins pour bénéficier des boosts qu’ils procurent, ou tirer bénéfice des vagues les plus hautes. L’utilisation des bonus est parfois primordiale pour s’assurer la victoire.
Cette épreuve est plus technique qu’il n’y paraît et plaît énormément au joueur invétéré que je suis. La prise des vagues, les virages que l’on doit amorcer en amont et l’utilisation des bonus aux moments opportuns offrent des courses tendues dotées d’une marge de progression importante. La joueuse occasionnelle a été conquise par la facilité de prise en main et le plaisir immédiat que l’on peut prendre. Le plus grand garçon a beaucoup apprécié la sensation de vitesse et de glisse assez grisante. Le plus jeune a eu plus de mal à maîtriser les virages et à abandonner le réflexe volant de voiture pour comprendre la position des bras comme pour le guidon de son vélo. Au final cette épreuve, la plus jolie du panel, fut elle aussi plébiscitée par l’ensemble des joueurs testeurs.