Test - Metal Gear Solid V : Ground Zeroes

«Le titre, lui, est long» , - 7 réaction(s)

Testé sur Xbox One

Un nouveau Metal Gear, qu’on aime ou pas cette série, c’est toujours un évènement. C’est la tentation de rédiger un long test pour disséquer tous les aspects du jeu. Sauf que dans le cas présent, ce n’est pas un vrai jeu dont on parle, mais juste d’une intro qui renvoie directement à la blague Gran Turismo Prologue. Bien sûr, je vais vous parler de ce qu’il y a sur la galette, mais ne soyez pas surpris, la longueur du test va être proportionnelle à la longueur du jeu : il serait injuste que vous passiez plus de temps à lire qu’à jouer…

I’ll be back

Snake, le Boss, le déclare dans un clin d’œil directement adressé aux fans : cela faisait longtemps qu’on l’attendait et le voilà enfin.

MGS résumé en une image

Quand on lance le jeu et qu’on attaque la mission proposée, on va commencer par attendre. Et oui, c’est un Metal Gear, ce qui est synonyme de cinématiques interminables. Très bien réalisées en terme de mise en scène (le plan séquence du générique est à ce titre très bien conçu), mais d’une longueur telle qu’on n’est pas loin de poser la manette pour sortir le pop-corn. Près de 8 minutes plus tard, enfin on commence à jouer. Je ne vais pas m’étendre sur le scénario de cette mission, car les tenants et aboutissants ne sont pas exposés (ce qui n’aide pas beaucoup à se sentir concerné, d’ailleurs). Sachez juste que Paz et le jeune Chico sont prisonniers sur une base à Cuba, et que le méchant Skull Face ourdit un plan qui s’annonce redoutable. L’objectif du jour est de libérer les deux prisonniers. L’occasion de parcourir le fameux open-world, qui ne l’est pas tant que ça. Certes on peut à loisir se déplacer dans cette grande base, mais les limites sont bien là…On ne peut pas trop aller sur les bords, et les portes des nombreux bâtiments restent closes. C’est plus un grand niveau qu’un open world dans cette démo. On pourra toutefois prendre le volant de véhicules et passer par divers chemins qui réussissent à ne pas trop faire sentir que le niveau est conçu autour d’un parcours relativement balisé. Environ 1h45 (dont une vingtaine de minutes de cinématiques) après avoir lancé la partie, c’est le générique de fin, sans qu’on ait traversé de moment de bravoure mémorable.

La carte dynamique

On pourra alors participer à des missions bonus pour doubler la durée de vie (voire un peu plus quand on est adepte de scoring) à condition de ne pas être regardant sur leur banalité.

La prise en main est nettement plus agréable que dans les précédents opus, puisque le Big Boss semble avoir oublié son arthrite et se révèle enfin capable de mouvements élémentaires avec un minimum de fluidité. Les puristes aimant poireauter en attendant le passage de ronde du garde pour passer tout doucement sans bruit crieront peut-être au scandale, mais l’action s’invite légèrement au bal grâce à cette maniabilité modernisée. Quand on est repéré on a même le droit à un bullet-time nous laissant une chance d’abattre l’opposition avant que l’alerte soit donnée ! Les fans absolus regretteront sans doute la rigidité d’antan, mais les joueurs d’aujourd’hui ne pourront que saluer une prise en main plus abordable et surtout plus agréable. Qu’on se rassure, l’infiltration reste le maître mot du jeu, la différence est juste que l’action n’est plus un gros mot dans le vocabulaire de la série. Cette nouvelle maniabilité est le principal enseignement à tirer de ce Ground Zeroes, ainsi que la principale source d’espoir pour le jeu complet. C’est aussi un indice sur l’orientation du jeu, qui cherche à ratisser un peu plus large en le rendant plus accessible aux réfractaires… Mais en prenant le risque de fâcher les fans de la première heure.

Un tout nouveau moteur sous le capot

De jour c’est déjà beaucoup moins beau.

Ground Zeroes donne également une idée du niveau de la réalisation, mais il est difficile de faire preuve d’un enthousiasme démesuré à ce sujet. C’est franchement joli, bien plus fin que sur les consoles de l’ancienne génération, d’une fluidité impeccable sur Xbox One… Bref, cela fait plaisir à la rétine au premier coup d’œil. Au deuxième, cependant, on se rend compte qu’il y a encore pas mal de progrès à faire pour vraiment impressionner. La distance d’affichage n’est pas fantastique, et les bâtiments manquent de détails, ce dont on se rend particulièrement compte en faisant les missions bonus et en découvrant le camp de jour. MGS 5 ressemble au final tout à fait à ce qu’il est : un jeu de la génération précédente (très correctement) updaté visuellement. Par ailleurs, on constate un net progrès de l’IA, ce qui est la deuxième source d’espoir pour la suite. Si on peut regretter quelques comportements qui restent étranges, globalement c’est très largement supérieur à ce qu’on a eu l’habitude de voir dans la série. Après quelques mises à jour pour éliminer ce qui reste de comportements curieux (ennemis qui ont du mal à voir au-delà de 25m, certains qui foncent se mettre à couvert à 50 mètres alors qu’ils sont tout proches, plus rarement un garde ignorant les évènements se déroulant non loin de lui ou fixant avec obstination un mur…), on devrait arriver à quelque chose de vraiment excellent. Déjà, les gardes n’oublient plus en 20 secondes qu’ils sont en alerte, prennent position de façon censée, et ne suivent plus tous des rails quand ils se déplacent. Au niveau sonore, c’est très bon avec de superbes musiques, et la voix de Kieffer Sutherland qui fait merveille pour le doublage du Boss. Si les dialogues sont moins nombreux qu’avant (mais alors quand va-t-on aller aux toilettes ?), ils s’intègrent de plus beaucoup mieux à l’ensemble, sans forcément couper l’action. Si au global la réalisation n’impressionne pas, il y a tout de même le potentiel pour qu’on puisse avoir envie de voir tourner tout ça sur un jeu complet, vendu à un prix normal.

Bilan

On a aimé :
  • La maniabilité plus fluide
  • Le net progrès de l’IA
  • Réalisation globalement correcte
On n’a pas aimé :
  • Pas un jeu, juste une démo
  • Apport de la Xbox One limité aux aspects visuels
  • Les missions annexes ennuyeuses
  • Un simple niveau, et pas vraiment palpitant
Pourquoi ? Pour qui ?

L’existence même de ce Ground Zeroes rend perplexe. Le contenu est tellement light qu’on ne peut que s’interroger sur la pertinence de l’avoir sorti, au risque de frustrer les acheteurs plus qu’autre chose. Les missions annexes ne sont là que pour artificiellement gonfler une durée de vie famélique et sentent le développement à la va-vite. Pire, le niveau proposé, en ne disant pas grand-chose de l’histoire et par son déroulement très plan-plan, ne laissera pas un grand souvenir. Côté réalisation, si le résultat est globalement correct, on discernera également ses limites qui démontrent qu’il n’y aura pas un énorme écart entre la génération précédente et celle-ci. Pourtant, en découvrant le gameplay plus fluide et une IA nettement améliorée, on peut se projeter vers le jeu complet qui, lui, à la condition de bien exploiter le principe de monde ouvert (ou plutôt de niveaux gigantesques) et de proposer des passages marquant les esprits, pourra être le hit qu’attendent tous les fans du Big Boss.

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Metal Gear Solid V : Ground Zeroes

PEGI 16

Genre : Action/Infiltration

Editeur : Konami

Développeur : Kojima Production

Date de sortie : 20/03/2014

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

7 reactions

raziel691

24 mar 2014 @ 17:41

Oui mais 30€..........ca fait chére les 2 heures de jeu !

Megadeth13421

24 mar 2014 @ 18:15

Et moi qui avait le doigt qui tremblait sur le bouton acheter dans le store au moins la c’est clair. J’attendrais donc qu’il soit offert ;).

[-_muerte_-]

24 mar 2014 @ 19:39

Se fut la première mais j’i je pressentiment que se ne sera pas la dernière DEMO payante qui va arriver

diez979

24 mar 2014 @ 19:59

C’est pas vraiment la premiere. GT Prologue par exemple.

avatar

alaindc

24 mar 2014 @ 20:22

diez979, tu m’as devancé. J’allais mentionner que ce jeu était un demo payant, comme GT prologue sur PS3. J’espère que peu de gens vont l’acheter, ça donnerait une nouvelle idée aux développeurs (comme les jeux en kit qu’on a maintenant, conséquence des dlcs achetés)

La remarque du titre est bien pensée : « Le titre, lui, est long ».

Locust Biker

24 mar 2014 @ 22:14

Sodomiiiiiiiiiiiiie !!!!!

jmabate

25 mar 2014 @ 08:53

malgré la qualité globale que peut proposer MGSV, qui peut annoncer un bon jeux...c’est une honte commerciale...boycott ! comme pour les DLC...boycott