Test - Titanfall

«Buzz justifié ?» , - 29 réaction(s)

Après avoir fondé le studio Infinity Ward, responsable de la très lucrative franchise Call of Duty, Vince Zampella et Jason West l’ont quitté en 2010 pour fonder Respawn Entertainment avec d’autres de leurs anciens collègues. Et quand les créateurs d’une des plus grosses et luxuriantes franchises de jeu vidéo de ces dix dernières années s’en vont pour créer un nouveau jeu, ça fait forcément du bruit. Après quelques déboires entre leurs anciens et nouveaux producteurs, le premier titre de Respawn Entertainment est enfin là, et c’est une exclusivité totale sur les plateformes Xbox et PC. Fer de lance de la Xbox One pour ce début d’année 2014, Titanfall est là pour marquer les esprits.

Une recette éprouvée qui fonctionne

Titans vs Titans, classe

Dès son annonce, Titanfall a été présenté comme un jeu next-gen qui envoie du lourd. A tel point que certains joueurs ignorent certainement aujourd’hui que le jeu sort également sur Xbox 360. Il faut avouer qu’obtenir une exclusivité comme celle-ci est plutôt bienvenue pour Microsoft qui a besoin d’un atout fort pour lancer sa nouvelle console. Jouable uniquement en multijoueur, le titre fait la part belle au jeu en ligne dans la droite lignée de ses prédécesseurs, et en profite pour démontrer que l’infrastructure réseau de Microsoft tient la route. Allons droit au but, on peut déjà confirmer que c’est réussi.

Titanfall n’y va pas par quatre chemins et reprend les mêmes bases qu’un Call of Duty, mais en y ajoutant de gros robots de 8 mètres appelés Titans. Oubliez tout de suite ce qui est appelé la “campagne”, elle n’est qu’un prétexte pour vous faire découvrir les cartes et se compose d’une suite de matchs identiques à ceux proposés dans le mode classique. Deux équipes de 6 joueurs s’affrontent alors sur les 15 cartes que propose le titre et dans 5 modes de jeu différents. Comme dans un Call of Duty aussi, le joueur obtient de l’expérience au fur et à mesure qu’il élimine des adversaires, points d’expériences qui s’affichent à l’écran et qui sont plus conséquents si l’effet est spectaculaire (ennemi tué en vol, écrasé, assassiné, vengeance, etc). Ces points permettent ensuite de monter son soldat de niveau, de débloquer de nouvelles armes, costumes, et autres atouts et capacités. C’est une recette identique à son aîné qui fonctionne toujours.

L’équilibre trouvé

La taille des Titans en impose

On retrouve également la recette de Call of Duty dans son gameplay si nerveux et léché, mais Respawn y a ajouté quelques nouveautés qui donnent un petit souffle d’air frais à un genre qui tournait clairement en rond. Ce qui frappe immédiatement, ce sont ces Titans. Ces grands robots que les joueurs peuvent se faire larguer sur la carte après un certain laps de temps pour y faire entrer son soldat qui devient le pilote de l’engin. Il existe trois classes de Titans que l’on peut personnaliser ensuite. L’Ogre est lourdement blindé, le Styder est rapide et l’Atlas est plutôt équilibré. Une chose est sûre, chacun d’eux se pilote avec une simplicité déconcertante. Oubliez les robots patauds, il faut imaginer un Titan comme étant un prolongement du soldat au sol, tout aussi agile, utile et efficace, mais plus puissant et résistant. Les Titans peuvent courir et du fait de leur taille, disposent d’une vue bien plus dégagée sur le champ de bataille que l’infanterie en contrebas. Et même si leur puissance de feu est bien supérieure, notamment grâce à leurs deux modes de tirs, ils ne sont pas pour autant invincibles. Et c’est là qu’on remarque tout le talent des créateurs, car même si les Titans sont bien plus puissants que les soldats, le jeu reste parfaitement équilibré.

Les troupes au sol disposent facilement de différents types de lance-roquettes, mais sont surtout très agiles, et peuvent par exemple utiliser des tyroliennes ou entrer dans les bâtiments qui le proposent. Chaque soldat dispose également d’un jet-pack qui lui permet de faire des sauts, de courir sur les murs puis de sauter de nouveau pour rapidement atteindre les toits des différentes cartes et se situer au-dessus des Titans en contrebas. Il est ainsi plus facile de sauter sur un Titan pour détruire sa cabine de pilotage et forcer l’éjection du pilote. Le pilote éjecté se retrouvera alors à la merci de quiconque lui tirera dessus pendant qu’il redescend à grande vitesse au sol. S’il ne meurt pas en vol, il pourra repartir à pied mener la bataille au côté de ses confrères et reprendre le combat.

Une progression immédiate et continue

Lui, il va avoir mal

Six joueurs composent une équipe, mais des bots (I.A.) viennent également épauler chacune d’elle. Contrairement à un Call of Duty, on passe donc moins son temps à réapparaitre et mourir et on se sent moins frustré. Pour autant, ces bots ne sont pas franchement les plus intelligents qu’il soit, pour ne pas dire qu’ils sont inefficaces, et on sent une réelle différence quand on rencontre un vrai joueur ou un bot. Il n’est pas rare de pouvoir tuer 3 ou 4 bots à la suite qui ne font rien de particulier pour se défendre et dont les tirs ne feront que vous égratigner. Il est également regrettable qu’ils ne soient pas davantage différenciés des vrais joueurs qui, eux, ne vous feront aucun cadeau par contre, bien au contraire ! Malgré tout, l’expérience obtenue en les éliminant permet d’obtenir tout de même un peu d’expérience (mais 5 fois moins qu’en éliminant un vrai joueur) et de débloquer de nouvelles armes et compétences.

Cette force de Titanfall dans la vitesse de progression devient aussi l’une de ses faiblesses

C’est là l’une des autres forces du jeu, c’est que l’on progresse très rapidement de niveau. On débloque rapidement et régulièrement de nouvelles armes, de nouvelles capacités et atouts. Les atouts se matérialisent par des cartes à jouer (et à débloquer) et si l’on n’a droit qu’à un seul d’entre eux au début du jeu, on débloque ensuite de nouveaux emplacements qui nous permettent d’en utiliser plusieurs par partie. Certains permettent de remplacer une arme, d’autres de gagner en vitesse, de doubler son expérience ou encore de se faire larguer un Titan plus rapidement. C’est la bonne idée qui permet de pimenter davantage les parties, mais à utiliser à bon escient puisqu’on ne peut les utiliser qu’une fois par partie et que si l’on utilise un atout et qu’on meurt tout de suite après, celui-ci est perdu et il faudra attendre une autre partie pour l’utiliser éventuellement.

Mais cette force de Titanfall dans la vitesse de progression devient aussi l’une de ses faiblesses. Il est possible de tout débloquer en une vingtaine d’heures et ce ne sont pas les modes de jeu trop classiques et peu nombreux qui viendront réellement enrichir le tout. Deathmatch, capture de territoire, capture de drapeau et dernier Titan en vie seront les seuls modes disponibles. Les habitués des jeux multijoueurs Halo seront aussi déçus par le peu d’options (aucune en fait) proposées pour les parties puisqu’on ne peut pas choisir sa carte, ni choisir son équipe, ni paramétrer quoi que ce soit dans les parties. Une fois le mode choisi, tout se fait automatiquement. Le joueur arrive sur l’un des niveaux sans pouvoir la refuser ni influencer sur quoi que ce soit. Il peut ainsi arriver qu’une partie soit déséquilibrée dans le nombre de joueurs de chaque côté. Respawn a assuré que des matchs privés seront proposés après la sortie du jeu et nous espérons que des options supplémentaires arriveront en même temps, et gratuitement.

Les soldats sont très agiles sur les murs

Si l’on continue dans les déceptions, on peut dire qu’en tant que jeu next-gen et symbole de ce début d’année sur Xbox One, il ne faut par contre pas trop en attendre Titanfall d’un point de vue technique. Le jeu est propre et tourne de façon bien fluide à 60 images par seconde, mais la patte « terne » d’un Call of Duty old-gen se fait tout de même ressentir. Les textures sont au mieux convenables et au pire peu détaillées, et aucun effet de lumière ne vient nous en mettre plein les yeux comme a pu le faire Battlefield 4. Par ailleurs, les cartes ne sont pas destructibles, y compris lorsqu’un robot lance une vague de roquette contre un petit muret ridicule en béton ou qu’une grenade explose près d’une poubelle avec une canette au sol. Rien ne bouge, tout est fixe. Du côté de sa réalisation technique, Titanfall nous offre donc à peine le minimum syndical et se permet même quelques ralentissements lorsque trop d’explosions ou de détails s’affichent à l’écran. Gageons que la suite saura tirer pleinement partie de la puissance des nouvelles machines !

Du côté des bons points, on peut par contre noter que les 15 cartes que comporte le titre (d’autres sont à venir en DLC payants) sont plutôt variées et bien pensées. Même si elles ne proposent pour la plupart que des environnements urbains, on peut dire que les développeurs ont bien équilibré les choses en mêlant à la fois des combats de rues escarpées propices aux attaques des soldats sur les Titans et des combats plus ouverts qui donnent davantage champ libre à ces derniers. Les cartes sont bien étudiées pour que les soldats disposent de nombreux accès pour atteindre rapidement les hauteurs et les points stratégiques pour se mettre ainsi au niveau des Titans. Et si aucune interaction n’est possible avec l’environnement, les quelques monstres volants qui passent au-dessus des soldats et autres géants qui se baladent dans le fond du décor viennent donner un peu plus de vie dans les niveaux. Mention spéciale également à la carte Lagon esthétiquement très agréable.

Bilan

On a aimé :
  • Fun immédiat et nervosité des combats
  • L’équilibre trouvé entre soldats et robots
  • Le système de cartes d’atouts jetables
  • Le level-design
  • Certaines cartes esthétiquement réussies (Lagon)
On n’a pas aimé :
  • Peu de modes de jeu et de contenu au final
  • On débloque trop vite beaucoup de choses, on en fait vite le tour
  • Aucun choix de carte ni de paramétrage des parties
  • Pas de gestion de clan, d’emblème ou autre
  • Techniquement pas au niveau attendu
Nerveux et équilibré

Respawn Entertainment a voulu reprendre ce qui faisait la force de ses prédécesseurs tout en y apportant quelques nouveautés. Titanfall réussit ainsi son pari en se différenciant légèrement d’un Call of Duty grâce à un astucieux équilibre dans les combats de soldats contre Titans. Le fun est immédiat et l’efficacité du système de progression nous pousse à jouer toujours plus. On regrettera par contre un manque de contenu et de consistance qui pourra desservir le jeu et lasser les joueurs à la longue, ainsi qu’une réalisation qui n’est pas vraiment à la hauteur d’une console de nouvelle génération. Pour autant, ça reste une vraie réussite qui saura combler les joueurs Xbox One en mal de sensations fortes et de jeu bien nerveux. On attend maintenant une suite plus fournie avec impatience !

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Titanfall

PEGI 18

Genre : FPS

Editeur : Electronic Arts

Développeur : Respawn Entertainment

Date de sortie : 13/03/2014

Date de sortie Xbox 360 : 11/04/2014

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

Venez discuter sur le Forum Titanfall

29 reactions

Raster

16 mar 2014 @ 18:06

Au final, tout ça pour ça ...

Vinc3iZ

16 mar 2014 @ 18:22

Je vois que tu est toujours là pour critiquer Raster ... Enfin bref tu n’est pas un joueur mécontent qui vient critiquer puisque que tu as la PS4 ... Non seulement tu critique sur tout les topics liés à la Xbox ou à ses exclus, mais au final tu en devient plus que pathétique... C’est désolant ... :-/ Je tient a rappeler que c’est une nouvelle licence !

bast60

16 mar 2014 @ 18:29

Tres bon jeu mais le problème vite fini jeu vendu

Raster

16 mar 2014 @ 19:01

@vinc3iz ... Si mon commentaire sur un jeu vidéo te désole, j’imagine mal si on en vient à parler de géopolitique ... Mouahahaha

Tu as des motivations particulières pour faire chien de garde sur le site et qu’il faille te montrer patte verte pour commenter ? Qu’il faille avoir le jeu pour émettre son opinion ? Sérieusement, tu te prends pour quoi ? T’as besoin de garnir ton CV ?

Je me répète : Tout ça pour ça. Buzz justifié ? Non. Des amis sont vraiment déçus du jeu et se font chier au bout d’une trentaine d’heures ... Pour du only multijoueur, ça fout mal ...

SKadriLL

16 mar 2014 @ 19:22

Question de goûts comme d’habitude.

Raster, quand on considère ses amis comme la représentation de l’avis général des joueurs, c’est pas ce qu’il y a de plus objectif non plus. ;)

Titanfall à des qualités et des défauts mais on ne pas dire que c’est un jeu loupé, mauvais, etc.

Il y a énormément de monde qui adore Titanfall donc c’est qu’il ne doit pas être si mauvais que ça. Puis je comprends pas pourquoi je lis un peu partout des trucs du genre « tout ça, pour ça ». J’ai pas l’impression que Titanfall s’est plus montré dans la presse qu’un autre à son lancement...

Après c’est vrai ce jeu envoie pas du lourd graphiquement donc forcément il va désintéresser pas mal de monde.

diez979

16 mar 2014 @ 19:55

Raster 18:06 - 16 mars Au final, tout ça pour ça ...

C’est pas du tout la conclusion globale de la critique. ;)

Muse2003

16 mar 2014 @ 20:08

J’y joue depuis Day-1 et j’adore ! Ca change de CoD que je déteste et ça change de Bf4 qui bug à gogo... Titanfall avait une grosse pression car Microsoft compte beaucoup sur le jeu et c’est peut-être pour ça le « Au final, tout ça pour ça... » car oui le jeu est bon (très bon en mon avis) mais il casse pas la baraque non plus. Il amène un air de fraicheur mais n’est pas révolutionnaire.

Je crois que beaucoup de monde s’attendait au messie mais qu’au final ce n’est pas le cas. J’attendais rien du jeu hormis du fun dès la première partie et sans frustration (Bf4) Au final je suis comblé sur tous les aspects et je trouve qu’il vaut son montant d’€ :)

Rone

16 mar 2014 @ 20:14

Et bien si j’en avais rédigé le test je serais allé jusqu’au coup de coeur ! Tous les défauts mentionnés par Tomchoucrew y sont...Mais quel plaisir de voir ENFIN du nouveau dans un fps multijoueurs ! Le double gameplay est remarquablement bien foutu, l’action est frénétique (se faire courser en sautant partout quand on a le drapeau dans un capture the flag est juste jouissif), et surtout, ça fout la banane. Il manque sans doute 1 ou 2 modes de jeu plus originaux, mais l’originalité, elle est dans le gameplay qui est au centre du jeu, et puis 15 maps, y’a quand même de quoi faire. Bref, ce n’est à priori pas ma came à force d’être lassé par ces fps copier/coller qu’on bouffe depuis tant de temps, avec comme seule nouveauté un bout de mur destructible ou 3 nouvelles armes. Une vraie bouffée d’air frais.

Saikyubi

16 mar 2014 @ 20:16

pour ma part, ce jeu me satisfait amplement. Il est exactement ce que j’attendais, comme la beta en somme.

SKadriLL

16 mar 2014 @ 20:21

Muse2003 :

Bah c’est que souvent les gens se font des films dans leur tête en embellissant les choses. ;)

A aucun moment Respawn a vendu son jeu comme quelque chose de « révolutionnaire » au sens large. Il a été vendu comme un jeu qui allait apporter de nouvelles approches du FPS. Et en terme de gameplay, c’est bien le cas. Mais un FPS, bah ça reste un FPS.

C’est comme ceux qui débarquent 1 an après les autres et ne découvrent que maintenant qu’il n’y pas de solo dans ce jeu... Bref.

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