Cette introduction et son ambiance directement inspirée des studios Pixar, avec ses couleurs chaudes, saturées et ses personnages ronds, nous met directement dans l’ambiance. Même sans proposer un déluge technique, la réalisation très propre de Max et sa direction artistique très réussie nous flattent les rétines et rendent le périple très agréable à parcourir. L’ambiance sonore est elle aussi au diapason avec ses voix anglaises –sous-titrées en français- bien doublées et ses musiques d’ambiance sobres et discrètes. On pourra juste lui reprocher de méchantes saccades dans les cinématiques mais rien qui ne ternira franchement la formidable aventure que l’on vivra avec Max.
Il est libre Max
Il faudra peu de temps à notre héros pour se rendre compte des dangers qu’il aura a affronter avant de retrouver et de sauver son frère. Les premiers instants de jeu nous font découvrir les mécanismes d’un die and retry (meurs et recommence) qui semble puiser son inspiration dans les plus énigmatiques jeux du genre tels que Another World et Heart of Darkness pour citer des exemples français. Max devra dans un premier temps enchaîner les sauts, éviter les ponts qui s’écroulent, les glissements de terrain et échapper à la terrible et gigantesque créature qui a enlevé son frère. Max risque de mourir souvent mais recommencera très rapidement au dernier checkpoint qui se trouve toujours non loin de son échec. Il ne lui faudra pas attendre longtemps pour mette la main sur la seule arme qu’il aura dans le jeu : un crayon magique. La vieille dame qui donnera ses pouvoirs au crayon lui donne aussi le nom de l’ignoble personnage qui a enlevé son frère, le sorcier Mustachio qui compte prendre le corps de ce dernier afin de satisfaire ses rêves de jeunesse éternelle.
Si Max the Curse of the Brotherhood reprend le nom du méchant de son premier opus et son crayon magique il n’en garde pas le gameplay. En prenant du recul, on se rend compte que le développeur, Press Play, ne s’est pas contenté de proposer un gameplay novateur et intéressant mais s’est appliqué à nous offrir une aventure la plus belle et la plus trépidante possible. Le rythme du jeu est parfaitement maîtrisé, on ne s’y ennuie à aucun moment et les mises en situation sont sans cesse renouvelées. L’aventure de Max nous fera traverser des environnements divers et variés partant d’un désert, de sombres grottes, des rapides, une étrange forêt, un village abandonné et j’en passe. Outre ce dépaysement parfaitement maîtrisé, les différentes utilisations de crayon y sont pour beaucoup. Il n’est plus question de dessiner ce que l’on souhaite, on ne pourra, seulement dans des endroits précis, créer des éléments comme des colonnes de pierre, des racines, des lianes, des jets d’eau, etc. qui nous serviront à progresser dans l’aventure. Chaque point disposera d’un remplissage d’encre différent pour le crayon ce qui induira la hauteur de la colonne de pierre que l’on pourra créer, la taille des racines et des lianes par exemple. On pourra toujours dessiner un élément plus petit que ce qui nous sera proposé mais jamais plus grand. Il nous faudra bien réfléchir à l’agencement des éléments créés afin de permettre à Max de sauter sur une colonne pas trop haute, utiliser une racine a qui l’on aura donné une forme d’escalier ou que l’on aura coupé et déplacé pour nous permettre de traverser un trou qui nous semblait trop large.
Outre le fait de nous proposer un gameplay évolutif et suffisamment ouvert pour laisser au joueur la possibilité de trouver ses propres réponses aux puzzles rencontrés, Press Play poussé le vice jusqu’à rendre les capacités du crayon complémentaires et interactives. On pourra accrocher les lianes aux colonnes ou aux racines que l’on a créés, on pourra faire flotter une racine sur un jet d’eau que l’on vient de dessiner. Les possibilités sont nombreuses et leurs déclinaisons parfaitement utilisées tout au long du jeu. Notre plaisir de découverte et d’expérimentation seront sans cesse récompensés, le jeu proposant de nombreux éléments cachés comme les yeux de Mustachio que l’on devra arracher ou les éléments d’amulettes mieux cachés et plus difficiles à récupérer que ces derniers. Certains succès nous pousseront à résoudre des puzzles de différentes manières, ou de ne pas mourir à certains endroits clés du jeu. Au final, si l’on souhaite tout récupérer on arrive à une durée de vie d’à peu près huit heures de bonheur, de magie et de surprises. Max se place d’emblée comme le jeu le plus rafraîchissant et sympathique de la Xbox One pour une somme tout à fait modique (15 euros) et sans aucune micro transaction ! C’est une chose devenue malheureusement trop rare pour ne pas être précisée !