Le mode Rivaux, grand succès de la série, est également de retour. Il est d’une certaine façon bien plus étendu, puisque pour n’importe quelle course du mode carrière on aura toujours les temps de ses amis d’affichés. Par contre, pour les épreuves dédiées, on retombe dans cette limitation des voitures disponibles dans le garage. Pas question qu’on nous prête une caisse pour taquiner les temps de ses amis, il faudra l’acheter… Là aussi, au fil du temps et au gré des achats, les choses vont forcément s’améliorer, mais en attendant, le passage par le mode carrière pour acheter des véhicules est là aussi indispensable. Pour le mode rivaux, c’est une véritable contradiction avec le principe même d’épreuves limitées, puisque de ce fait on ne peut en fin de compte pas avoir accès à tout ce que le jeu est censé offrir...
Monez, money, money
Vous l’aurez compris, Forza 5 est plutôt pingre avec le joueur, et après un quatrième épisode qui distribuait les voitures à chaque passage de niveau, c’est un changement de philosophie important. De ce fait, le joueur est poussé à la chasse aux crédits, en augmentant la difficulté, en supprimant les aides à la conduite, et se pose des questions cornéliennes pour économiser son pécule. J’améliore ma voiture, ou bien je garde mes crédits pour en acheter une autre ? C’est clairement une limitation, mais par contre cela introduit un mécanisme de jeu qui motive beaucoup plus à enchaîner les courses, et on retire une vraie satisfaction de l’achat de la voiture de nos rêves. Le système reste toutefois précaire, car mal équilibré. On gagne des crédits pour tout, même le Drivatar en récupère pendant que vous dormez, mais il en faut vraiment énormément pour s’offrir les plus belles voitures. Ce n’est pas tout de suite, et peut-être même jamais, que vous piloterez la magnifique Lotus F1 montrée dans les vidéos du jeu. Turn 10 a annoncé des ajustements suite aux plaintes des joueurs, avec des récompenses accrues… Peut-être qu’ainsi la progression sera mieux équilibrée. A moins, de toute façon, d’être riche dans la vraie vie.
Merci de considérer ce qui va suivre, cher Microsoft, comme un véritable coup de gueule, une déception, et aussi une mise en garde.
Je suis un véritable fan de la série Forza, et j’ai été très déçu par l’inclusion intrusive de micro-paiements dans le jeu. Pas si « micro » d’ailleurs, les montants demandés étant souvent invraisemblables. Cela existait déjà dans le 4, mais de façon discrète, et était avant tout un bonus pour ceux ne sachant pas quoi faire de leurs économies. Là, le jeu semble construit pour pousser à l’achat. Pour tout et n’importe quoi, on peut utiliser de bons vieux euros. La liste des voitures accessibles ? Sont présentées certaines qu’on ne peut s’offrir qu’avec des DLC. Le mode rivaux avec des voitures que vous n’avez pas ? Pas grave, vous pouvez les acheter. Et le prix en crédit des voitures est tel que si on veut vraiment exploiter tout ce qui est sur le disque, soit on y passe des dizaines et des dizaines d’heures, soit on paie encore. Cerise sur le gâteau, des écrans proposant l’achat s’invitent régulièrement, comme dans un vulgaire free to play. Cher Microsoft, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais ce Forza 5 n’est pas vendu 15€, mais plus de 60. Quand on joue à Candy Crush sur son portable, on ne paie pas, et on accepte donc les invitations à dépenser. Forza 5, lui, n’est pas gratuit. Cette démarche est d’autant plus malvenue quand cet opus présente un contenu déjà nettement plus restreint que ses prédécesseurs. Si encore on avait d’accessibles 8 circuits et 150 voitures de plus, la pilule pourrait passer. En l’état, le joueur a l’impression d’être pris pour une vache à lait. Oui, le jeu est superbe, oui, c’est ce qui se fait de mieux dans sa catégorie, et oui, on peut y jouer des heures sans voir le temps passer. Pourtant, si une partie des joueurs ne retiendra que cet aspect mercantile, cher Microsoft, il ne faudra pas s’étonner, car le bouchon a été poussé un peu trop loin.