Testé sur Xbox One
Alors que le dernier Call of Duty en date peine à être un événement de la même ampleur que ses prédécesseurs, la lassitude des joueurs s’installant peut-être (enfin, cela est très relatif, car cela reste un carton mondial qui fait bien des envieux !), débarque le premier pack de cartes exclusif pour une durée limitée aux consoles de Microsoft. Une fois qu’on s’est acquitté de la modique somme de 15 euros (ah oui, tout de même !), forcément, on espère que ça vaut le coup !
Si vous lisez ce test, vous connaissez déjà les rouages du jeu, alors entrons tout de suite dans le détail de ce qui est proposé dans ce pack. Chaque carte a une particularité, une petite idée qui est là pour lui donner sa personnalité. Si cela fonctionne plus ou moins, on ne pourra en tout cas pas reprocher à Activision de nous refourguer des cartes faites à la va-vite, c’est déjà ça !
C’est Ignition, un remake de la célèbre carte Scrapyard de Mordern Warfare 2, qui m’a fait la plus petite impression. C’est une carte nerveuse dans la tradition de la série, conçue pour privilégier les déplacements rapides et les tirs-réflexe, mais dans un environnement sans grand relief (une base de lancement de missiles), et tournant autour d’un gimmick faiblard (la mise à feu des missiles crame une partie des couloirs où sont les joueurs). Tout cela est très classique, ce qui est logique pour un remake.
Passons à Bayview, qui se déroule dans un environnement typique des villes de la côte ouest des États-Unis. Au cœur du centre de la ville, avec des commerces et des restaurants, et surtout, la petite originalité de la carte, un tramway qui suit son petit bonhomme de chemin, permettant de voyager dedans ou de se planquer derrière. Globalement la carte est classique et plutôt bien conçue, avec de nombreuses possibilités d’actions, même s’il y a un peu trop d’emplacements encourageant la pratique du camping. L’action se passant en plein soleil, on aura une ambiance plutôt agréable et une jolie carte. Dommage que le fameux tramway se révèle au final sans grand intérêt : quand on le suit ou quand on monte dedans, on devient une cible privilégiée des snipers qui attendent tranquillement qu’on passe pour nous shooter. Le petit plus de la carte devient du coup assez vite un gadget qui n’apporte pas grand-chose.
Dans Containment, l’action se situe dans une ville mexicaine dévastée, au centre de laquelle un carambolage a eu lieu. Un camion transportant de la matière radioactive, la mini-map disparaît quand on s’en approche. Un peu limité comme idée centrale, mais malgré tout sympathique. Si cette carte ne brille pas par l’originalité de son environnement (une ville abandonnée, wow !), il faut souligner son level design qui m’a semblé être le plus abouti du pack. Même si à nouveau, une trop belle place est faite aux campeurs, on appréciera les nombreux embranchements et les nouvelles possibilités qu’on peut s’ouvrir en interagissant avec le décor. Cela donne des parties dynamiques qui ne se limitent pas à des affrontements concentrés en un seul point-clé, et c’est la carte qui m’a semblé être la plus propice à un travail d’équipe.
C’est, et de loin, la carte Fog qui m’a le plus intrigué, en grande partie du fait qu’elle ne ressemble pas du tout, par son ambiance, à du Call of Duty ! Laissez-moi vous raconter comment sa création s’est sans doute passée…
>> Hé ! Les gars, on vient de terminer une carte terrible ! C’est un mix entre Evil Dead et Vendredi 13, avec un lac brumeux, des souterrains, des trucs de magie noire et même une cabane dans les bois !
>> Euh…Butch, on n’a pas les droits, ni de Vendredi 13, ni d’Evil Dead.
>> Attends, Doug, tu ne veux tout de même pas dire qu’on a fait tout ce boulot pour rien ?
>> Je crois qu’on peut utiliser Michael Myers, le personnage créé par John Carpenter, et même la musique d’Halloween, on reprendra ce que tu as programmé, il donnera des coups de hache.
>> Mais Halloween ne se passe pas du tout dans les bois, et Myers tue avec un grand couteau de cuisine, pas une hache.
>> On s’en fout, Butch, personne ne s’en rendra compte.
Bah si, en fait. Les amateurs de slashers vont sans doute être perplexes sur l’incohérence d’utiliser Michael Myers dans un tel environnement.
Cela étant, si on oublie ça, on se retrouve avec une carte qui tranche radicalement avec les autres. D’abord parce que ça change de jouer dans une ambiance Evil Dead très bien retranscrite. Le principe est qu’on peut se transformer en Michael Myers, et on devient alors un fou furieux se déplaçant très vite, capable d’encaisser un paquet de balles, et tuant tout ce qui passe à la hache. Quand un joueur est transformé, la musique stressante d’Halloween retentit, donnant un gros coup de stress à tout le monde, et un feeling faisant un peu penser à Left 4 Dead s’installe jusqu’à ce que ce bon vieux Myers se fasse trouer la peau. La carte en elle-même, correctement conçue, privilégie largement les couloirs et les déplacements permanents, et l’ensemble bénéficie donc d’un joli dynamisme. Ça s’éloigne du Call of classique, mais ça faisait longtemps que je ne m’étais pas amusé comme ça sur cette série.
Je passe rapidement sur la nouvelle arme dispo, qui facilite la tâche aux snipers.
Et puis enfin il y a le bonus de ce DLC, qui est sans doute l’argument de vente du season pass : Nightfall, la « suite » du mode coopération Extinction de Call of Duty Ghosts. Le principe est qu’à chaque DLC « l’histoire » avancera. Vous avez noté les guillemets ? Car oui, il y a une vague tentative de scénarisation, mais tellement vague qu’elle est anecdotique. Pas bien grave car à nouveau on a là quelque chose de furieusement efficace, plus abouti qu’Extinction de la galette originale. On regrettera forcément que les aliens aient un design si banal, mais le fun, le plaisir de jouer en coopération, et un bon gros boss font penser que le gameplay nerveux de Call of Duty peut encore faire merveille pour peu qu’on sorte un peu de la routine de la série. Ça fait forcément penser à la série Resistance de la PS3, mais ça fait du bien de profiter d’une expérience variée.
La carte proposée est bien pensée, et il est à noter que la difficulté est très bien dosée, offrant un challenge non négligeable, mais garantissant dans le même temps aux joueurs de voir le bout de cet épisode pour peu qu’ils jouent ensemble.