Il est des jeux cultes et anciens, qui reviennent régulièrement sans crier gare. Frogger fait partie de ces jeux, mais dans un sens, c’est normal. Le protagoniste étant une grenouille, les joueurs auront tout au plus un « croâ » au lieu d’un « gare ». Et c’est ainsi que pour Frogger : Hyper Arcade, mon rôle en tant que testeur va être de dire à sa place, gare !
C’est l’histoire de Paf le chien...
Frogger est un jeu d’arcade dont le but est de faire traverser la route à une grenouille afin qu’elle puisse se vautrer dans le confort d’un nénuphar à l’autre bout de l’écran. Pas de super attaque, pas de coup spécial, elle doit juste avancer et faire attention à ne pas se faire écraser par un véhicule, ni même se faire dévorer par un serpent ou un crocodile, et encore moins tomber dans l’eau ! Ce qui est quand même un comble pour un amphibien... De là, les contrôles sont assez simple, puisque seule la croix de direction (ou le joystick) sera mis à contribution. Et même là, diriger la grenouille ne sera pas une mince affaire, puisqu’elle devra éviter les véhicules qui n’ont que peu d’estime pour une vie animale. Entre ça et le souci de réactivité de la créature, vos nerfs vont vite en avoir assez, et le reste du jeu ne va pas vous calmer, bien au contraire... Continuons donc les griefs du jeu avec le level design. Toujours le même environnement décliné en fonction du thème choisi (8 bits, très proche de l’original, nouvelle génération, où on arrive enfin à reconnaître les éléments tels qu’ils sont, et quelques autres, comme Dance Dance Revolution, où tout est remplacé par les fameuses flèches indicatrices, ou encore 2 thèmes bloqués : Contra et Castlevania). Seul le rythme de défilement des éléments va changer, et puis plus rien d’autre.
La lassitude s’installe confortablement après quelques minutes de jeu, c’est pourquoi nous allons nous diriger sans plus attendre vers les modes secondaires. Et là, ce n’est pas vraiment mieux avec une majorité de modes anecdotiques, comme les grenouilles jumelles qui vous demandent deux fois plus de patience dans cet univers imprécis, car vous contrôlez deux grenouilles en même temps, et que faire bouger une grenouille fera obligatoirement bouger l’autre de la même manière. Le reste est identique au mode arcade. Un mode peinture, plutôt sympa, mais rapidement bouclable vous demandera de passer sur des cases pour les peindre tout en évitant la circulation, et une fois l’ensemble des cases peintes, on passe au schéma suivant. Le reste des modes consiste en des variantes sans subtilité du mode arcade. Et ce n’est pas la possibilité de joueur jusqu’à 4 qui va rendre le titre convivial ; au contraire, dans ces modes, il devient un tel bordel à l’écran qu’on ne comprend rien de ce qu’il se passe.
C’est l’histoire de Flip Flap la girafe...
Malheureusement, le titre ne s’arrête pas là, car en plus de proposer ces variantes, il propose un mode défis immédiatement limité par le fait qu’ils doivent être faits d’une traite, la progression n’étant pas sauvegardée. Si vous éteignez la console, volontairement ou non, il vous faudra refaire les défis déjà accomplis et marqués comme réussis avant l’extinction alors que quitter le jeu vers le dashboard et relancer le titre ne perd pas la sauvegarde. Il faudrait expliquer aux développeurs qu’une sauvegarde n’est pas faite que pour conserver les scores, c’est aussi très pratique pour ne pas avoir à se retaper de minables défis sans intérêt qui ne sont que quelques étapes qu’on doit déjà se faire dans les modes existants. Vous pouvez penser que je suis assez virulent, mais vous n’avez rien vu. J’ai joué durant mon enfance à ce jeu, et je ne cacherai pas que je ne l’ai jamais vraiment aimé, présentant déjà à l’époque d’énormes lacunes et d’imprécisions à cause d’une hitbox assez surnaturelle.
Mais là, non content de seulement proposer un contenu ultra léger malgré les tentatives ratées de proposer un peu de variété, ou un gameplay à la fois simple et imprécis, le jeu s’offre le luxe de proposer une ambiance décevante via sa bande son tout simplement horripilante. Ce n’est absolument pas question de goût. Le soft propose 11 titres sur des tons électro qui se ressemblent tous, et pour cause, c’est le même thème relou de 20 secondes remixé que vous allez vous taper en boucle avec quelques variantes en fonction du morceau choisi. De quoi rendre fou le plus serein des êtres. Reste alors le concept vieux de dizaines d’années qui n’a pas évolué d’un pouce, et c’est peut-être ce qui est le plus répréhensible, puisqu’on a droit au même jeu, mais avec un habillage différent depuis des décennies. Signe de la fainéantise des développeurs, ou d’une forte envie d’amasser de l’argent facile sous couvert de nostalgie qui à l’exception de quelques titres, dont ne fait pas partie Frogger, pas si formidable que cela si on y réfléchit bien deux secondes...