Comment doit on noter un jeu fait à l’arrache ? Un jeu qui n’a été fait ni avec cœur, ni avec envie ? Un jeu alimentaire qui pourrait s’apparenter aux pâtes au beurre d’un repas du soir. Depuis le temps que j’ai des jeux vidéo entre les mains cette catégorie de jeux me fait horreur. Et ce n’est pas en cachant sa misère derrière un genre et un univers que l’on peut adorer qui va sauver Daggerdale du néant ludique.
Donjons et Dragons version maternelle
Pour la petite histoire, j’ai été dans ma jeunesse Maître de jeu du célèbre jeu de rôle papier Donjons et Dragons. Avec un petit groupe de passionnés on se réunissait durant toute une journée pour partir dans notre imaginaire affronter orques et gobelins à coup de dés 20 et de dés 10. A cette époque j’essayais d’élaborer des scénarios originaux afin de surprendre mes camarades.
Si je leur avais proposé un scénario aussi léger et nul que celui de Daggerdale, ils m’auraient ri au nez. Alors pour résumer le scénario de cet ersatz honteux de Diablo : un vilain sorcier prépare une armée pour conquérir le royaume du haut de sa tour, un groupe de valeureux guerrier part lui mettre la tête au carré. Voilà. Et ils n’ont même pas honte. D’un certain côté le scénario est à l’image du jeu : paresseux et sans imagination. Malheureusement pour lui il ne s’agit pas des seules tares qu’il traîne...
Est ce qu’ils ont joué au jeu avant de le diffuser ?
L’horreur commence dès l’écran de sélection des personnages avec un character design minable qui ne s’arrêtera pas aux personnages principaux. C’est moche, sans inspiration, mal animé et chiche en détails. A peine peut on apprécier la reprise des règles de la 4ème édition de donjons et dragons que l’on tombe dans des mines naines assaillies par des gobelins et une multitude de bugs. Une chose est sûre c’est que personne chez Bedlam Studio n’a pris le temps de jouer à Daggerdale et de se rendre compte du nombre ahurissant de bugs qui émaillent ce piètre hack and slash. Entre les ennemis bloqués dans des murs, le tearing, les ralentissements, les erreurs de traduction et les freezes, les bugs sont aussi lourds que les adversaires que l’on a à combattre sans aucune motivation.
Daggerdale est un peu le degré zéro du hack and slash : les environnements sont vus et revus, les adversaires et boss se laissent occire sans passion, l’inventaire est mal fichu, la caméra peine à suivre, les quêtes inintéressantes au possible et j’en passe. Le seul élément qui sauve un peu le jeu du marasme est la possibilité d’arpenter ces pauvres galeries en coopération à 2 en local ou à 4 via le live. Encore faudra t il trouver un ou plusieurs camarades masochistes pour partager notre souffrance.