Le duo magique
Le gameplay de Giana Sisters va s’articuler sur ces transformations. La personnalité de la petite sœur blonde évoluera dans un univers sombre et ténébreux tandis que la punkette au cheveux rouges fera ses armes dans la même version de cet univers version conte de fée. Alterner entre ces deux mondes permettra de passer sur un pont dans le monde féerique pourtant détruit dans le monde ténébreux. Certains éléments, pièges, cristaux, n’auront de réalité que dans l’un ou l’autre de ces deux mondes. Il faudra alterner rapidement entre les deux transformations lors de nombreux passages afin d’éviter les pièges et récupérer l’intégralité des cristaux.
Les deux sœurs n’auront pas qu’une différence physique. Elles auront aussi des pouvoirs propres. La petite sœur blonde pourra effectuer un double saut en toupie lui permettant de planer dans les airs, la punkette, elle, se transformera en boule de feu capable de détruire les murs et les adversaires autrement qu’en leur sautant dessus. La boule de feu aura aussi la faculté grâce au rebond sur les murs de grimper dans des conduits exigus à une vitesse folle.
La petite finesse au niveau du gameplay est de proposer une transformation entre les deux personnalités de la sœur lors de l’utilisation d’un pouvoir : se transformer en punkette alors que l’on plane doucement n’arrêtera pas le pouvoir de la sœur blonde ; de même se transformer en petite sœur blonde lorsque l’on rebondit en boule de feu sur les murs n’arrêtera pas la furie rouge. La complémentarité entre les deux pouvoirs permet des phases de jeu dynamiques et incroyablement techniques.
Une plateforme c’est beau à en sauter dessus !
Giana Sisters est un jeu de plateforme à l’ancienne, exigeant, très dur, il mettra vos nerfs et votre sang froid à rude épreuve. La petite sœur tombera au moindre saut loupé, lors du moindre contact avec les étranges habitants du monde parallèle, au moindre piège mal négocié. Oubliez les barres de vie, les boucliers qui se régénèrent tout seuls, ici vous êtes seuls avec votre talent et votre pad qui aura la dangereuse propension à aller faire un tour dehors par la fenêtre à la moindre frustration.
Ne pleurez pas encore, le jeu s’est toutefois adapté à l’ère actuelle en proposant dans son mode normal des vies infinies et des checkpoints assez réguliers. Cela n’allège en rien la tension mais nous aidera à finir le jeu. Les morts ne sont décomptées que dans le résultat final. Si vous prenez soin de ramasser tous les cristaux, trouver tous les passages secrets, vous récolterez sans peine (ou presque) le succès associé. Il faudra toutefois passer par des combats contre trois boss particulièrement retors, surtout celui de la toute fin qui signe à lui seul une sorte de dédicace à tout les masochistes du jeu de plateforme.
Une plateforme c’est beau et celles de Giana Sisters sont particulièrement chatoyantes. Les graphismes font honneur au style bitmap des années 90, surchargés, saturés mais pourtant très lisibles. L’effet de morphing du décor accompagnant chaque transformation est particulièrement réussi. Ces superbes graphismes sont, de plus, superbement accompagnés par une bande son somptueuse signée en partie par Chris Hulsbeck lui-même. Le style musical et le thème du jeu changent eux aussi totalement au gré des transformations. Un excellent travail sonore et musical, porté par un style rétro qui fera tomber tous les vieux trentenaires nostalgiques de leur fauteuil... tout comme le jeu dans son ensemble d’ailleurs.