Test - Duke Nukem 3D

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L’origine

Tout commença avec Apogee Software, une boite fondée en 1987 par Scott Miller. Apogee Software fut à l’origine des Shareware dans le jeu vidéo, un modèle qui permettait de jouer à une partie d’un jeu gratuitement, le reste ne se débloquant qu’après l’achat du jeu. Ce mode de diffusion connut un succès considérable et a grandement contribué à la notoriété de Wolfenstein 3D et de Doom. En parallèle, Apogee Software avait une branche de développement de jeu en interne. C’est dans cette branche que naquit en 1991 le premier Duke Nukem, un jeu de plateforme/action en 2D qui ne connut qu’un petit succès d’estime, mais un deuxième sortira quand même en 1993. Ce n’est qu’en 1995, et sous l’égide d’un tout nouveau studio de développement interne à Apogee, 3D Realms, que le troisième épisode des aventures du Duke sortit affublé d’une 3D qui le fera entrer dans l’histoire et dans le cœur de toute une génération de joueurs.

Le Duke

Duke Nukem 3D est un des premiers jeux polémiques de l’histoire du jeu vidéo. Bien avant GTA, il déclencha les foudres de la presse bien pensante et focalisa un temps les critiques portées à l’encontre des jeux vidéo. Duke Nukem 3D n’est pas un jeu consensuel ; c’est un jeu mature à l’ambiance potache mêlant allègrement un humour trash et irrévérencieux à du gore et à un peu de sexe (enfin pas mal quand même), le tout porté par un anti-héros bodybuildé, archétype de l’« actionner » hollywoodien qui s’imposera comme une des icônes emblématiques du jeu vidéo : Duke Nukem ! Duke Nukem, c’est d’abord un physique calqué sur l’acteur Dolph Lundgren, une voix distillant des répliques cultes tout au long du jeu (l’acteur Jon St. John) et un penchant jamais refoulé envers les bimbos à forte poitrine et le décalquage d’alien. Un avatar caressant nos plus viles pulsions de mâle dominant dans le sens du poil. Et ça marche ! Duke Nukem est aujourd’hui un des personnages les plus emblématiques de l’industrie du jeu vidéo partageant la vedette à l’époque avec sa copine Lara Croft (on retrouve souvent cette dernière bien accompagnée ou en guest star dans les épisodes du Duke, la plupart du temps au téléphone).

Et le jeu dans tout ça ?

Bien que le jeu subit le poids des années au niveau technique -un jeu de 1995 quand même, qui pourra rebuter les plus jeunes-, son intérêt, lui, n’a pas pris une ride et ceci est dû à un level design génial, une atmosphère atypique, drôle et envoûtante qui ne laisse pas indifférent. Les 40 niveaux que vous propose le jeu (dont 6 niveaux cachés), répartis en 4 épisodes, vous amèneront dans des endroits divers et où jamais un jeu vidéo ne vous avait amené jusqu’à présent, surtout à l’époque ! En effet, vous allez avoir le plaisir de vous rendre dans un bar à strip tease, un studio de cinéma, un lieu de tournage clandestin de films X à tendance sado maso, la fameuse Zone 51, un parc d’attraction, un fast-food et j’en passe, le tout parsemé de références qui viendront titiller votre côté cinéphile.

Le jeu est nerveux, très fluide -normal-, les passages secrets nombreux et l’arsenal à la hauteur de la tâche qui vous attend. Duke Nukem 3D se démarquait aussi à l’époque par la grande variété d’armes originales dont disposait le Duke : les fameuses grenades à explosion manuelle se partageant la vedette avec le fusil glaçant -n’oubliez pas de briser votre ennemi une fois celui-ci givré-, le réducteur -n’oubliez pas d’écraser les chtis aliens !-, les mines laser murales, la nettoyeuse, le bazooka, la mitraillette, le pistolet, le fusil à pompe, le gros coup de godasse dans la tronche, et le fusil grossissant –attention à l’explosion de l’alien qui suivra-. Tout cet arsenal vous aidera à vous sortir de situations variées et la plupart du temps mortelles. Duke Nukem 3D n’est pas un jeu facile, loin de là, la version XBLA dispose toutefois d’une option bien agréable qui rendra la progression plus facile pour les moins talentueux d’entre vous. Cette option vous permettra, une fois mort, de revenir dans le temps, au début du niveau si vous le souhaitez afin d’essayer d’éviter le piège mortel dans lequel vous étiez tombé. Bien pratique, cette option disparaît toutefois en mode coopération, mais nous y reviendrons plus tard.

La jouabilité est très agréable au pad même si le choix des armes (avec les gâchettes) est loin d’être pratique en pleine mêlée. Le Duke dispose aussi d’une petite série d’équipements qui lui sauveront tout autant la mise dans les situations désespérées. Outre les bottes de protection (qui lui permettront d’aller sans encombre –ou presque- sur de la lave en fusion), le scaphandre de plongée, la trousse de soin portative, des lunettes de vision nocturne, il pourra bénéficier d’amphétamines qui pourront booster momentanément sa vitesse, et surtout d’un jet pack qui pourra lui permettre d’explorer le niveau en hauteur et d’atteindre des endroits inaccessibles autrement. Finir Duke Nukem 3D complètement vous demandera beaucoup de temps et d’efforts.

A deux c’est bien, à huit c’est mieux

Duke Nukem 3D fut l’un des premiers jeux à proposer un jeu en ligne, plus principalement axé sur le réseau local à une époque où Internet n’en était qu’à ses prémices. Et c’est avec bonheur qu’on retrouve les modes deathmatch et coopération que l’on pratiquait tous dans notre jeunesse. Sur le XBLA, le mode coopération peut être joué jusqu’à huit joueurs, le jeu augmentant le nombre d’ennemis automatiquement. Ça devient fouillis et pas vraiment intéressant dans cette configuration, je conseillerai presque de le faire à trois joueurs maximum. Quoiqu’il en soit le jeu reste fluide malgré les nombreuses explosions à l’écran. Le mode multi, deathmatch uniquement, peut se jouer jusqu’à 12 et même s’il s’avère bien moins pratique qu’avec le traditionnel combo clavier-souris, je me suis surpris à prendre du plaisir. L’arsenal atypique, varié et les nombreuses caches secrètes des arènes proposées donnent vraiment une profondeur inattendue à ce mode. Sans être dénué de défauts (toujours cette foutue sélection d’armes !) il comblera les amateurs. Dans ce mode aussi, la fluidité est assez stable mais dépendante de la qualité de la connexion de l’hôte.

Bilan

Bilan :

On a aimé…

  • Retrouver Duke Nukem
  • Un level design de folie
  • L’humour
  • Le mode online, en coop et en deathmatch

On n’a pas aimé…

  • Pas d’optimisation
  • Un mode online bordélique
  • Il n’y a pas les niveaux bonus de la version Psone

Duke Nukem un jour, Duke Nukem pour toujours !

En attendant la sortie hypothétique de Duke Nukem Forever c’est avec joie que les fans et que les autres joueurs pourront (re)découvrir ce monument du FPS, qui a certes vieilli techniquement mais dont les qualités demeurent. Duke Nukem 3D se retrouve avec bonheur et se laisse jouer avec le même plaisir coupable. On retrouve avec délectation le level design transgressif, cet humour potache et ce héros attachant. Pour 800pts seulement, les joueurs qui sauront faire fi de son décalage technique y trouveront une petite perle de FPS, un jeu culte par excellence. Pour les anciens sachez que l’obtention des succès débloquera toute une série de croquis conceptuels qui réservent à eux seuls une sorte de musée virtuel irremplaçable (en HD qui plus est !).

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Duke Nukem 3D

PEGI 0

Genre : XBL Arcade

Editeur : N.C.

Développeur : Gearbox

Date de sortie : 11/10/2016