Test - Cloudberry Kingdom

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Dans la vie, il arrive à ce que l’on se retrouve devant une question essentielle à laquelle on ne peut répondre. Soit on se laisse dévorer par ce vide, soit elle devient comme une quête d’absolu et on lui cherchera une réponse le temps qu’il faudra, soit on lui en invente une de toutes pièces en en faisant notre vérité. Il y a quelques années je suis tombé sur une de ces questions sans réponse : c’est quoi un hardcore gamer ? Là je hausse les épaules, j’écarquille les yeux et tourne mes deux paumes vers le ciel en signe d’impuissance. J’ai beau chercher, recevoir les réponses de bon nombre de joueurs qui, eux, se les sont inventées, je n’arrive pas à avoir une définition précise de la bête. Elle reste sans visage. Je me suis attelé au test de Cloudberry Kingdom, un jeu pour hardcore gamer, dans la perspective de connaître un peu mieux l’animal et, peut-être, lui donner un visage et, enfin, une réponse à ma question essentielle du jour....

J’ai deux mains gauches...

Mais si, ça va passer !

Alors qu’est ce que Cloudberry Kingdom ? Bonne question à laquelle j’ai la réponse. Avant d’être un jeu de plates-formes visant les hardcore gamers, Cloudberry Kingdom est un jeu moche. J’aurais pu utiliser un terme plus doux, moins abrupt, dire qu’il s’agit là d’un jeu graphiquement peu à son avantage. Mais cela serait assez loin du compte. C’est moche. Très moche. Alors certes, les goûts et les couleurs cela ne se discute pas, mais même en mettant mes goûts de côté, on ne peut attribuer à la direction artistique de Cloudberry Kingdom que le terme “moche”. On a l’impression d’avoir à faire à un petit jeu flash Facebook torché en une journée par un étudiant célibataire lors un week-end pluvieux. L’entrée en matière n’est pas seulement difficile pad en main mais aussi visuellement. Les cinématiques qui viennent agrémenter le mode histoire, à défaut d’être jolies peuvent être considérées comme être intéressantes même si elles souffrent d’une animation asthmatique. Les musiques peuvent, elles, être soumises à caution. Subjectivement, elles sont justes horribles, une bouillie que l’on pourrait assimiler à de la très mauvaise acid-trance. Mais bon, certaines oreilles pourront trouver cela supportable.

Ca va passer ?

Les premiers pas sur Cloudberry Kindgom sont donc très difficiles d’autant plus que le jeu s’avère brut de décoffrage, sans aucune aide, aucune explication, rien, on découvrira le tout au fur et à mesure de son avancée. A vrai dire, lors des premières parties, on ne joue pas à Cloudberry Kingdom, on n’y prend aucun plaisir. On se bat à chaque niveau pour réussir à dompter son gameplay et la richesse et l’intérêt du jeu ne se font jour qu’après une multitude de parties et de vies perdues.

Là, ça passe !

Cloudberry Kingdom est un jeu de plate forme dans sa représentation la plus simple et la plus pure qu’il soit. Une sorte d’exercice de style où les développeurs se sont creusé les méninges pour varier au maximum le genre en ne modulant que la physique de notre personnage. Le jeu est dur car il s’avère exigeant au niveau de son timing. Chaque saut de votre personnage devra être effectué au bon moment pour parvenir à atteindre la sortie. Les niveaux de Cloudberry Kingdom sont assez courts avec au mieux un seul checkpoint en leur milieu. Le nombre de vie est illimité mais passer un niveau en difficulté élevée s’avère un véritable parcours du combattant. Les pièges sont si nombreux qu’il faudra en connaître le chemin et le timinig parfaitement avant de pouvoir en voir la sortie. A l’instar d’un manic shooter, il vous arrivera souvent de croire la tâche impossible. Mais il existera toujours une solution, un parcours qui devra être suivi sans aucun écart. Le jeu proposera toujours une aide vous montrant le parcours à suivre, indiquant via des pointillés le timing à avoir, comme dans un jeu de rythme et même pour les plus fainéants d’entre nous il proposera de ralentir les obstacles.

J’ai deux mains droites...

Ca passe facile !

Le mode histoire ne sera qu’une sorte de grand tutorial pour la grosse particularité du titre : sa possibilité de générer aléatoirement les niveaux. Le mode histoire nous permettra de découvrir toutes les subtilités du gameplay et les variations de la physique de notre personnage qui interviendront au fur et à mesure de notre avancée. On sera amené à franchir les niveaux en jet pack, avec un double saut, sur un cheval à ressort, dans une boite à carton, dans une roue, un chariot, un vaisseau spatial, avec un gros personnage rapide, un petit lent et même avec une gravité inversée ! Ouf ! Tout ça et j’en oublie sûrement ! Ces changements dynamisent le jeu de façon exceptionnelle, on se retrouve confronté à une sorte de puzzle game ou chaque niveau mettra à l’épreuve nos réflexes et notre réflexion pour savoir quand s’arrêter, quand sauter un bon moment pour passer des pièges de plus en plus vicieux.

Si je me dépèche, ça passe !

A cela vient s’ajouter un mode arcade où chaque diamant amassé augmentera notre score de niveau en niveau, avec cette fois-ci un nombre de vies limité. Un mode rush où l’on participera à une course contre la montre visant à passer le plus de niveaux possible dans un laps de temps limité. Chaque diamant nous octroiera de précieuses secondes supplémentaires. Ces modes là pourront être sélectionné avec un type de physique particulier. Le jeu comptera deux autres modes de jeu qui imposeront un type de physique particulier à chaque niveau ou qui en mixera plusieurs à la fois ! Un véritable enfer !

Il faut au moins passer le checkpoint...

Cloudberry Kingdom se place comme une petite pépite de jeu exigeant, une sorte de Trials HD du jeu de plate forme. Pour un jeu essentiellement basé sur la course au score, il se devait de proposer un aspect communautaire à la hauteur ! Hélas, seul un classement en ligne sera proposé aux joueurs. On peut sauvegarder les niveaux parcourus sous forme de code, curieusement il n’est pas possible d’échanger ces niveaux en ligne afin de proposer des défis à ses amis. Un mode multi est proposé mais seulement en local, vu l’inutilité de la chose on n’en tiendra pas rigueur au jeu. On pestera plus sur l’impossibilité de sauvegarder ses replays afin de montrer son talent aux autres joueurs. Avec un système communautaire plus adapté, Cloudberry Kingdom aurait vraiment pu prétendre à un place de choix dans un ludothèque XLA digne de ce nom.

Bilan

On a aimé :
  • L’archétype du jeu de plate forme
  • Un plaisir décuplé à l’infini
  • Une maniabilité parfaite
On n’a pas aimé :
  • Très très moche
  • Musiques horribles
  • L’aspect communautaire pas assez poussé
Un diamant caché dans un étron !

Est-ce que le hardcore gamer aime les jeu exigeants ? Si c’est le cas alors Cloudberry Kingdom est bien un jeu fait pour lui même si il dispose d’une courbe de progression parfaitement adaptée qui permettra à tout le monde de dompter ses mécanismes et y prendre du plaisir. Beaucoup de plaisir même. Encore faut-il parvenir à passer le premier obstacle du jeu : sa “mochitude” extrême. Il est aussi moche et agressif pour les yeux que plaisant à jouer, c’est peu dire ! En ce qui concerne le son, il suffit de le couper et de se mettre une bonne musique sur sa chaîne. L’obstacle visuel risque d’être le plus difficile à passer pour certains joueurs, ils auraient tort car derrière cet étron artistique se cache un véritable diamant brut de gameplay et de plaisir simple. Sauter, éviter une kyrielle de pièges et arriver à la fin du niveau procurera toujours un plaisir hypnotique, indéfinissable, dont l’explication restera, elle, peut être toujours sans réponse...

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Cloudberry Kingdom

PEGI 7

Genre : XBL Arcade

Éditeur : Ubisoft

Développeur : Pwnee Studios, Inc.

Date de sortie : 31/07/2013

Prix : N.C.

Prévu sur :

PC Windows