Démocratisés par Max Payne, les ralentis (nommés Bullet Time, à l’époque) en jeux ont été maintes fois utilisés. A sa manière, Stranglehold a réussi le pari de remettre ce système au goût du jour en le rendant plus dynamique. Wet tente de suivre le chemin de son aîné spirituel tout en apportant des modifications à la sauce Tarantino. Arrivera-t-il à surpasser les maîtres du genre ?
Mouillée
Vous incarnez Rubi, une professionnelle dans la résolution de situations délicates. Oui, c’est le politiquement correct pour dire tueuse qui ferait n’importe quoi pour du fric. Et rien de tel qu’un équipement à toute épreuve pour mener à bien ses missions. Elle sera donc affublée d’une épée et de deux pistolets pour réduire en charpie ses adversaires. A cela viendront s’ajouter les mitrailleuses de type Uzi, les fusils à pompe et les arbalètes, au fur et à mesure que l’histoire avancera. Et l’histoire justifiera cet arsenal, puisqu’ici il est question de tirer d’abord et tirer après. Les questions, ici, on s’en fiche ! Si Stranglehold misait sur une ambiance d’action à la John Woo, c’est vers le cinéma hard boiled des seventies de Tarantino que Wet lorgne. Et on peut dire que le jeu y arrive bien, le bougre !
Explosions, fusillades, situations spectaculaires… Tout est fait pour obtenir une mise en scène digne des films du maître durant tout le long des douze chapitres du jeu sans temps mort. Le jeu propose ainsi un challenge avec vue à la troisième personne dans un jeu d’action parsemé de phases d’escalades, de shoot them up sur autoroute, ou de mini QTE. Viendront s’ajouter des phases spéciales, comme la chute libre du haut d’un avion en kit ou l’échappée d’un bâtiment en flammes. La diversité est au rendez-vous pour cette dizaine d’heures de cabrioles, massacres et autres vannes bien féministes trash que la censure m’empêche de citer ici. Et une fois que vous aurez fini le jeu, s’ouvriront alors les défis du repaire de Rubi, ainsi que la possibilité de refaire les niveaux indépendamment pour récupérer les singes manquants et/ou faire péter les scores de style.
Burnée
Ce score de style récolté en fonction des morts provoquées et des combos multiplicateurs vous servira de monnaie sonnante et trébuchante pour acheter des améliorations pour vos armes, ou augmenter vos capacités via l’écran de customisation disponible après certaines étapes ou entre chaque chapitre. Et il vous faudra assurer comme un dieu pour récolter les points nécessaires à l’achat de toutes les capacités. Il vous faudra donc choisir avec attention les éléments à acheter en fonction de votre style de jeu, ce qui donne un petit aspect RPG/tactique plutôt sympathique. Mais ne croyez pas que tout se fera tout seul pour liquider les hordes de sbires à vos fesses (plutôt sexys, d’ailleurs), puisque le jeu se base sur le mouvement et vous devrez sauter, glisser partout comme un cabri pour esquiver les balles. En tirant simultanément avec vos sauts, vous enclencherez le mode ralenti qui continuera tant que vous serez en position acrobatique (saut, glissade, marche sur les murs/sur une échelle, en se balançant…) et que vous tirerez en même temps.
Ce mode ralenti vous permettra également de tirer avec vos armes doubles sur deux cibles à la fois. La première étant lockée automatiquement (cible changeable uniquement après avoir débloqué et acheté l’amélioration adéquate), et la seconde étant ciblée manuellement. Si on pouvait craindre des soucis en découvrant ce système, une fois le pad en main, les doutes sont dissipés et l’ensemble s’enchaîne très bien renforçant le dynamisme de l’action. Seul le saut, sa gravité un peu spéciale et son inertie zarb pourrait poser problèmes, mais avec un peu de pratique, ce souci est vite oublié étant donné que le bouton de saut ne servira finalement que pour les cabrioles (pour s’accrocher, il faudra utiliser plutôt LT), rendant ainsi les phases d’arène et d’escalade bien plus abordables.