La license la plus technique du jeu de combat arrive sur Xbox 360. Ce nouvel épisode de Virtua Fighter est il toujours à la hauteur de sa réputation ?
Retour en salle d’arcade
Le moins que l’on puisse dire lorsqu’on démarre le jeu c’est que les développeurs ont fait dans la sobriété pour les menus. Pas de fioritures, on choisit son mode de jeu dans une liste puis on se retrouve devant la classique liste de personnages pour effectuer sa sélection. Choisir un perso qui vous plaît ne devrait pas vous créer de soucis puisque vous serez en face d’un large choix de 17 combattants avec chacun une personnalité et un style propre. Ainsi vous pourrez préférer la manière brutale pour terrasser votre adversaire avec un combattant corpulent et lent ou alors jouer en finesse et avec rapidité en optant pour un perso tonique et agile, ces deux catégories de combattants étant les deux extrèmes que vous serez amené à rencontrer. D’ailleurs, dans cette catégorie de persos agiles vous rencontrerez Eileen, une jeune fille qui pratique le kung fu avec la vivacité d’un petit singe. Le second nouveau personnage de cet opus de Virtua Fighter se nomme El Blaze et serait plutôt classé dans la catégorie opposée, même s’il est très vif pour un catcheur mexicain spécialiste de lucha libre.
En ayant sélectionné le mode Arcade, on est parti pour une série de sept combats comme sur une borne. Et là on se retrouve devant une finesse ahurissante : tant dans les graphismes du jeu qui ne semblent pas connaître la notion d’aliasing que dans les réglages du gameplay. Le titre de Sega jouit d’une réalisation au top avec des combattants très détaillés sublimés par des effets de lumière du plus bel effet, les décors bénéficiant du même traitement on se demande où le jeu va chercher ces ressources pour en plus offrir une si grande fluidité. Pour ne rien gâcher, le gameplay a suivi cette voie d’excellence avec toujours le même principe de base d’un bouton pour un coup de poing, un autre pour un coup de pied, les deux en même temps pour une prise et enfin un bouton de garde (les gâchettes étant réservées à des combinaisons). Si vous n’êtes pas familier de la série, un tour par le Dojo sera nécessaire pour vous entraîner. Vous y apprendrez les différents combos et serez ainsi mieux armés contre vos futurs adversaires. Mais on n’apprend pas à jouer à Virtua Fighter en balançant des coups dans le vide. Il vous faudra suer sang et eau pour ne serait-ce qu’apercevoir la profondeur de ce jeu. Il ne vous faudra cependant pas tant d’efforts pour éprouver du plaisir à y jouer : si vous débutez, si nécessaire baissez le niveau de difficulté et choisissez un personnage qui vous plaît epour n’en changer que lorsque vous serez satisfait de vos parties.
Le mode Quest devrait vous aider dans cette entreprise. Il s’agit de choisir un personnage et de le faire évoluer dans différents tournois de salles d’arcade, le but étant de devenir un joueur professionnel de Virtua Fighter 5. Les salles regorgent de joueurs de niveaux divers, allant des débutants gradés ’kyu’ aux joueurs confirmés affichant leurs ’dan’. A vous de les défier quand bon vous semble et de vous présenter aux salles qui organisent des tournois avec récompenses à la clé. C’est certainement le mode dans lequel vous passerez le plus de temps si vous êtes un accro de la customisation de votre personnage : à intervalles réguliers vous gagnerez des accessoires pour habiller votre poulain (ou pouliche) et les prix des tournois sont faits pour être dépensés afin d’acquérir de nouveaux objets.
Outre le mode VS qui vous permet d’affronter un adversaire qui a subtilisé une de vos manettes, le mode VF TV vous donne l’occasion de revoir des replays que vous aurez sauvegardés auparavant ou bien de regarder un combat entre deux persos controlés par l’IA. Une bonne occasion d’apprendre comment jouer face à un personnage en particulier. On regrettera l’absence du mode Evo, il est toujours dommage qu’un jeu n’incorpore pas directement tout ce qui était présent dans l’épisode précédent. Ce mode permettait d’entraîner un joueur controlé par l’IA à réagir face à différents types de coups, l’élève apprenait donc comment se comporter en combat. Ce mode aurait pu gagner un véritable intérêt en envoyant son combattant durement entraîné s’opposer à d’autres coachés par des joueurs online. Car dans ce jeu, online il y a.
En passant par la salle réseau
Ce qui commençait à faire cruellement défaut à la série est maintenant présent dans ce Virtua Fighter 5. Sous la forme de Score Attack tout d’abord, un mode qui permet de comparer les prestations des joueurs via des tableaux de scores. Mais surtout, il est possible de faire des combats en ligne. Cette autre façade du mode VS permet ainsi de rencontrer des joueurs du monde entier et de mesurer votre niveau réel. Autant dire que pour certains le réveil risque d’être brutal. Heureusement pour eux, le tournoi mondial qu’est ce mode online de VF5 fonctionne sur le même principe que le mode Quest : le niveau de chacun est représenté par sa « ceinture » et l’ego n’aura pas pris un trop gros coup si on a remarqué que notre adversaire était en fait un ’10ème dan’. Pour ce qui est du côté technique de cette partie du jeu, on ne peut que saluer la performance de Sega pour avoir créé un mode online sans aucun lag. Sur les dizaines de parties que j’ai pu faire, à aucun moment je n’ai subi de ralentissement ou souffert d’un délai entre la pression d’un bouton et l’exécution du mouvement à l’écran. Un tel défaut aurait pu être très handicapant lors de matches classés mais il n’en est rien et le titre garantit une expérience online de qualité. Les joueurs de Virtua Fighter faisant partie d’une certaine élite élégante des jeux de baston, il ne sera pas rare qu’un adversaire vous félicite pour l’enchainement douloureux que vous lui avez infligé. En effet, il vous sera possible de parler durant les matches si vous le souhaitez et je vous conseille de le faire, la communauté de VF5 étant l’une des plus sympathiques rencontrées.
Le jeu online proposé est donc de très bonne facture, ce qu’on pourrait reprocher au mode online est seulement son caractère relativement succinct. On aurait aimé par exemple pouvoir créer ses propres tournois entre amis ou bien au moins avoir la possibilité de réinviter d’office une personne que l’on vient d’affronter pour une revanche. La possibilité de visionner des matches online aurait aussi été appréciable. Même si le jeu propose d’intéressantes options de paramètrage pour les matches en ligne, on aurait aimé plus d’ergonomie dans les menus pour y accéder.
Ces défauts mineurs ne nous empêchent cependant pas d’apprécier le coeur du jeu, qui ne déçoit pas et fait de ce titre un incontournable sur 360.
Bilan
Next Gen : Le jeu est beau, fluide et propose un mode online. L’expérience next-gen est bien présente malgré des temps de chargement entre les combats parfois un peu longuets.
Esthétisme : Très fin, VF5 jouit également d’éclairages réussis. L’incrustation des accessoires, même ceux dont le goût est douteux, n’a pas été bâclée. Dans l’ensemble c’est du très haut niveau.
Son : La bande sonore ne vous laissera pas un souvenir impérissable. A moins que vous soyez fan de ces phrases de victoire kitschissimes, « I’m twice the man I used to be ! ».
Gameplay : Certainement le jeu de baston le plus équilibré. Profond et inimitable, la richesse du gameplay est l’essence de ce titre. Pour en profiter au maximum, vous pouvez investir dans un stick arcade.
Durée de vie : Illimitée pour des joueurs qui veulent toujours progresser. Evidemment, le mode online apporte aussi beaucoup à cet aspect du jeu. En clair, pour peu que l’on s’implique, le titre dispose d’une rejouabilité infinie.
Online : Il remplit son rôle mais se contente du strict nécessaire, dommage. On aurait aimé avoir plus que de simples combats aléatoires et les traditionnels tableaux de scores. Les combats contre les amis sont bien sûr possibles.
En résumé…
Virtua Fighter 5 n’est pas sans défaut. On pourrait reprocher au titre de Sega d’être souvent paresseux dans son ergonomie et ses options mais le coeur du jeu, ce qui nous importe réellement, est à la hauteur de la réputation de la série. Le meilleur jeu de combat sur 360.
