Annoncé il y a tout juste trois mois, c’est avec une joie non dissimulée que nous accueillons une nouvelle suite à cette série culte des jeux de combat, cocassement intitulée « Mortal Kombat 1 ». Il ne s’agit étrangement pas d’un remake de l’épisode de 1992 mais bien d’un tout nouvel épisode. Ed Boon et son équipe ont voulu attirer de nouveaux joueurs en profitant du passage sur les consoles de neuvième génération pour repartir (presque) de zéro. Outre une campagne de pub très présente, nous avons pu poser nos petites mains sur le titre lors d’une session de jeu (très convaincante) à la Gamescom. S’agit-il d’un vrai reboot de la série ou bien évoluons-nous en terrain connu ?
Il était une fois à Earthrealm
Oubliez les dieux surpuissants, les failles dans l’espace-temps et les mondes proches de l’implosion, Mortal Kombat 1 redistribue les cartes en proposant un scénario qui repart sur de nouvelles bases, en réduisant les enjeux et la gravité de son histoire.
C’est donc trois ou quatre crans plus bas que nous (re)rencontrons nos personnages, ici simples kombattants (dans un premier temps) sans pouvoirs. Liu Kang, désormais dieu du feu et protecteur de l’Earthrealm (la Terre), réunit quatre guerriers humains afin de les faire participer au prochain Mortal Kombat, tournoi inter-mondes mis en place pour préserver une paix et un équilibre potentiellement instables.
Les petits gars de NetherRealm Studios en profitent clairement pour faire une relecture de nombreuses têtes connues, remaniant ainsi leur backstory et leur motivation à se battre. Raiden est un simple fermier. Sub-Zero et Scorpion sont frères et alliés. Il en va de même pour une ribambelle de personnages qui ont fait le succès de la série (le jeu va même déterrer des anciens comme Nitara ou Havik).
Pas de panique néanmoins, il n’est absolument pas nécessaire d’avoir joué aux précédents opus pour profiter du mode solo ici présent. Les fans de la première heure remarqueront de nombreux clins d’œil sans pour autant que ceux-ci empiètent sur la cohérence de l’ensemble.
C’est d’ailleurs l’un des grands objectifs (réussis) du titre, arriver à raconter une histoire qui engage tant les nouveaux venus que les amateurs de longue date. Il est rare qu’un jeu de versus fighting propose une aventure solo, encore plus rare quand la qualité d’écriture est au rendez-vous, au point de se hisser comme probablement la meilleure campagne de tous les Mortal Kombat.
Brutality
Difficile de parler du mode scénarisé sans aborder l’incroyable travail effectué sur les animations et les graphismes du titre.
Outre le rendu global des personnages, la lumière et les couleurs ressortent particulièrement des différentes scènes, au point que l’on dirait que le jeu est une publicité pour le HDR.
Il en va de même pour toutes les attaques spéciales, des célèbres flammes de Scorpion aux attaques en slow-motion (empruntées aux X-Rays de MK X) jusqu’aux Fatalities, toujours bien présentes.
Ces dernières sont, une fois encore, plus impressionnantes et viscérales que jamais, le studio Américain n’ayant vraisemblablement pas de limite.
Du gore certes, mais au point où le « too much » en devient presque drôle, tant les Fatalities redoublent de brutalité. À ne pas mettre entre toutes les mains.
Kaméo-méha !
À la manette, on retrouve vite nos sensations si l’on a pu toucher aux épisodes X et 11, puisque de nombreux coups en sont directement inspirés (comme le coup fatal une fois notre barre de vie presque vide). Le jeu est cependant plus vif et plus nerveux, nos personnages semblent moins « lourdaux » et les affrontements s’en trouvent fluidifiés.
Une petite nouveauté fait son apparition, les Kaméos. Ces personnages de soutien viennent nous assister en plein combat, pouvant être envoyés de manière offensive (idéale pour continuer un combo ou casser la garde d’un ennemi) ou bien défensivement, en stoppant net le combo adverse (au prix d’une barre de spécial).
Sans pour autant chambouler complètement nos habitudes, cette addition bien sentie dynamise les affrontements et permet à des anciens personnages de la série d’être présents en tant que soutien, malgré leur absence notable dans le roster principal.
Un Kasting solide
On retrouve donc vingt-trois kombattants, tous ayant appartenu à un épisode de la série. Pas ou peu de surprises au rendez-vous, même si certains personnages cultes comme Sonya, Kano ou encore Sektor sont relégués au simple rôle de Kaméo (et non jouables, donc). Pas de panique pour autant puisque le casting est bien diversifié. Il n’était pas possible d’avoir tout le monde…
En parlant d’absents remarqués, difficile de ne pas citer Quan Chi et Ermac, tous les deux bien présents dans le mode histoire (sans rentrer dans les détails, on les voit à plusieurs reprises et on se bat même contre eux !) et déjà annoncés comme jouables dans le premier pass de combat. NetherRealm Studios nous avait déjà fait le coup précédemment et cette pratique reste tout autant difficile à digérer.
Invasion, la nouvelle Krypte
Dernier point mais pas des moindres, parlons désormais des autres modes solo.
On y retrouve les options classiques de la saga, comme les Tours (le mode arcade habituel), l’entraînement (qui est très complet, permettant d’apprendre les commandes de base ainsi que des combos plus complexes en fonction du personnage) et le petit nouveau : le mode Invasion.
Finie la Krypte (snif, on l’aimait bien), ce nouveau système reprend les bases d’un jeu de plateau (en version très light) et nous fait évoluer sur un damier, case par case, en enchaînant les affrontements et épreuves diverses. On a même la possibilité d’équiper des reliques et autres talismans afin d’améliorer la résistance de notre personnage, tout en gagnant des niveaux et des points de compétence.
Rien de révolutionnaire à l’horizon (la proposition nous a fait penser à DBZ Budokai 2 ou les chroniques de l’épée de Soul Calibur 3, pour ceux qui ont la référence) même si le tout reste simple et efficace. Les modificateurs de partie sont de retour, comme dans les précédentes productions NetherRealm, à savoir des bonus ou malus environnementaux (pluie de boules de feu, tremblement de terre, armure sur l’ennemi) et viennent pimenter les rencontres.
Ce mode Invasion est saisonnier, ce qui veut dire que son contenu change du tout au tout tous les cinquante jours et qu’il nécessite une connexion en ligne obligatoire. Nous imaginons aisément que le studio d’Ed Boon en profitera pour faire coïncider cela avec la sortie d’un des nouveaux personnages, en changeant également la thématique et le type de skins à gagner.
En parlant de skin, chaque personnage a droit à un nombre impressionnant d’habits et de personnalisations, qu’ils soient liés à la progression propre du kombattant (chaque perso prend des niveaux et débloque des costumes en les jouant) ou qu’ils soient saisonniers (les saisons apportent leurs lots d’éléments thématiques déblocables).
NetherRealm a eu la bonne idée (contrairement à Injustice 2) de ne proposer que des éléments cosmétiques, pas de pay-to-win donc, bien qu’une monnaie en argent réel soit malheureusement présente, elle aussi. Qu’à cela ne tienne, ce Mortal Kombat 1 nous abreuve en contenu, que ce soit en solo ou en ligne, où nous retrouvons tous les modes habituels (versus, tournois et parties classées).
Test réalisé sur Xbox Series X.