Dans le domaine bien fourni du beat’m all, il n’est pas évident de se faire une place à côté des cadors du genre. Un genre qui a évolué ces dernières années vers le spectaculaire, avec des ennemis toujours plus grands et variés. Le niveau de réalisation des meilleurs jeux est très élevé, et il est compliqué de se faire remarquer quand on est un petit studio de développement. A moins de trouver un autre angle, et c’est ce que Haemimont Games a tenté de faire, en traitant un thème historique peu abordé dans l’univers des jeux vidéo. Oubliés les gros monstres, c’est le réalisme qu’on va chercher à trouver avec les aventures de braves templiers.
A la recherche du Graal
Celian d’Arestide, le héros, est aussi le conteur de cette histoire. De sa voix grave et posée (et en anglais sous-titré), il nous expose les enjeux. Sa quête est la quête ultime, celle qui a occupé à travers les siècles de nombreux preux chevaliers : la recherche du Saint Graal promettant jeunesse éternelle. En suivant sa piste, accompagné d’un valeureux compagnon puis d’une charmante donzelle, il traversera de nombreux pays, n’hésitant pas à quitter la Terre Sainte pour voyager parfois très loin. N’oubliant pas sa condition de Templier, il s’opposera en risquant sa vie à toutes les attaques contre les siens, défiant à lui seul des hordes de Sarazins. Mais en ce treizième siècle, le danger ne vient pas que de l’extérieur. L’Eglise a accouché de ce qui se révélera être un fléau abjecte : l’Inquisition.
Comme les Templiers, ils agissent au nom de Dieu, mais ils n’ont définitivement pas la même façon de traduire sa parole.
Bien que servant souvent de prétexte pour aller d’un environnement à un autre, l’histoire a le mérite d’exister, d’être réellement construite, et donc d’être découverte en jouant au jeu.
Les phases de dialogues, pendant lesquelles on n’est que spectateur, sont d’ailleurs bien jouées et intéressantes à suivre, ne serait-ce que par le vocabulaire employé, typique de l’époque et des personnages traités. Même sans grande originalité (on va souvent aller à des milliers de kilomètres juste pour rencontrer la personne suivante susceptible d’apporter de nouveaux renseignements), le scénario a le mérite d’assumer totalement le postulat de départ et le thème choisi. Ici, on parle de l’Histoire de la Chrétienté, et c’est le réalisme qui est avant tout recherché, à la fois dans les comportements, mais aussi dans les événements tout à fait crédibles.
Entre les cinématiques, c’est du beat’m all très classique, si ce n’est qu’il aborde les choses de la même façon que pour son histoire : c’est le réalisme qui prime. Il n’y a donc pas de super coups hyper spectaculaires, mais plutôt diverses techniques qu’on débloquera au gré des points d’expérience gagnés. Et oui, points d’expérience, comme dans un jeu de rôles.