Cette fin d’année fait rimer danse avec Kinect, et voilà le deuxième titre se consacrant à un seul artiste (en l’occurrence ici un groupe) après Michael Jackson : The Experience. Malin d’avoir choisi les Black Eyed Peas : le groupe connait le succès depuis de nombreuses années, et a sorti des albums piochant leur inspiration dans différents styles. Est-ce suffisant pour tenir la distance ?
Don’t stop the party
Le principe du jeu est que le joueur est le nouveau membre du groupe, et doit donc se familiariser avec les chorégraphies pour devenir une bête de scène. Pour une fois, il y a donc une sorte de scénario, même si celui-ci fait surtout office de grand tutoriel, la finalité du jeu étant bien entendu d’être lancé entre amis pour se la donner un maximum ! On aura le choix entre 28 titres, et que les fans se rassurent tout de suite, tous les gros tubes des Black Eyed Peas sont bien présents. C’est l’occasion de voir que le groupe a beaucoup évolué avec le temps, avec à ses débuts des morceaux plus hip-hop, puis R’n’B, avant de loucher fortement maintenant du côté de l’électro (pour ne pas dire de la techno).
Et c’est temps mieux ! C’est tout bénéfice pour le jeu qui du coup propose un panel varié de morceaux, tous plus entraînants les uns que les autres. En d’autres termes, même avec un seul groupe, la tracklist du jeu est béton. Cela fait tout de même nettement moins de morceaux qu’un Just Dance 3 du même éditeur. Quand on joue, on voit notre personnage de dos, et on fait face au groupe. C’est une excellente idée, car cela aide réellement à bien reproduire les gestes. Si la détection de mouvements est un peu laxiste (du même niveau que celle de Just Dance 3 du même éditeur) et offre facilement des points au joueur, il faudra malgré tout être bien appliqué pour réaliser des scores parfaits. On se rend alors compte que la tolérance de la détection de mouvements est volontaire, car elle se révèle très pointilleuse avant de donner des mentions « incroyables » à l’exécution des pas proposés. Les chorégraphies ne sont pas aussi difficiles que dans un Dance Central 2, tout du moins pour les morceaux les plus simples, car les pros devront sérieusement s’employer sur les morceaux pour danseurs confirmés. Ce sont des chorégraphies de groupe, et cela se ressent : c’est l’idéal pour jouer à deux. Qu’elles soient simples ou difficiles, les chorés sont surtout funs à faire, et c’est bien là l’essentiel.
Si on a du mal, on pourra toujours décomposer les mouvements de chaque chanson (9 mouvements par morceaux) jusqu’à effectuer le geste parfait du danseur aguerri. Comme si cela ne suffisait pas, en plus de deux danseurs, deux chanteurs peuvent brancher un micro pour participer (étrange d’ailleurs que le micro soit nécessaire, Kinect étant également un capteur sonore). Bref, le jeu est simple d’accès, immédiatement fun, et ce même pour ceux qui n’aiment pas particulièrement le groupe (ou qui ne le connaissent pas vraiment, comme votre serviteur). On pourra toutefois regretter un choix étrange, chaque morceau étant scindé en deux, avec un temps mort au milieu pendant lequel la musique défile sans qu’on ait à danser, avant qu’on refasse la même chorégraphie une deuxième fois. Dance Central ne fait pas autre chose, mais comble ce moment d’un freestyle amusant, alors que pour BEP cela crée un temps mort qui fait redescendre l’ambiance d’un cran. En bonus, on débloque des vêtements afin de personnaliser notre personnage, et on pourra même créer notre propre chorégraphie en utilisant la somme des pas disponibles. L’idée est bonne, mais difficile à mettre en pratique : c’est très long à mettre au point, et il n’est pas sûr que beaucoup de joueurs se consacrent à cette option.
Boom boom boom
Techniquement, le jeu assure l’essentiel. Les membres du groupe sont immédiatement identifiables, les animations sont impeccables, et bien entendu (et heureusement), le son envoie du lourd. Pendant les danses, divers effets spéciaux viendront s’inviter en dynamisant encore l’ensemble. Bref, c’est du bon boulot. On pourra juste regretter qu’il n’y ait pas plus de salles de concert afin de varier un peu plus les environnements. L’utilisation de Kinect est bien pensée, avec des menus dans lesquels on navigue très vite, de façon instinctive (en levant un bras dès qu’on souhaite revenir en arrière), avec même le petit détail amusant qui va bien, puisqu’il faut esquisser un pas de danse simpliste pour entrer dans le jeu. A n’importe quel moment un deuxième joueur peut entrer sur la piste, il sera détecté de suite, et les deux joueurs peuvent se croiser sans que cela ne pose le moindre souci au jeu.