Le game design est d’une intelligence redoutable : non seulement les niveaux sont étudiés dans leurs moindres détails pour offrir un plaisir maximum, mais leur succession s’accompagnera d’une progression du personnage gagnant de nouvelles capacités, et ouvrant ainsi la porte à de nouvelles épreuves et difficultés.
Pratiquement à chaque niveau, il y a une petite nouveauté, un nouvel élément qui renouvelle l’attention du joueur…Et cela jusqu’à la fin du jeu ! Au départ Rayman sait juste sauter, puis il apprend à mettre des baffes, à planer, ou à nager…Refaire les premiers niveaux devient naturellement intéressant !
La maniabilité de notre petit personnage n’est pas loin d’être parfaite. On pourra toujours chipoter sur quelques difficultés, comme pour donner des coups en courant, mais en général quand le résultat n’est pas celui qu’on attend, c’est dans des niveaux très speed. Comment savoir si cela vient du jeu ou d’une fausse manip de la part du joueur ? La réponse est probablement entre les deux ! Manier Rayman devient de plus en plus complexe au fil des niveaux, alors qu’il sait faire de plus en plus de choses, et l’erreur peut venir assez facilement quand on est sous pression. Mais à l’inverse, quand on est bien concentré sur ce qu’on fait, on peut faire exactement ce qu’on veut de notre personnage ! Je résumerais donc tout ça en disant que la maniabilité est excellente, mais pas si simple que ça à prendre en main. Rien d’inquiétant toutefois, c’est très vite qu’on arrive à nos fins, et comme toutes les maniabilités un peu complexes, celle-ci offre du coup de nombreuses possibilités de jeu et laisse une grande satisfaction au joueur qui franchit les épreuves les plus ardues.
Réalisation magnifique !
On a déjà parlé de la richesse de la maniabilité et de l’excellence du level design. Et bien techniquement le jeu est là encore d’un niveau exceptionnel ! Précisons-le si vous ne l’aviez pas encore deviné en regardant les screens de cette page : Rayman Origins porte bien son nom, et la totalité du jeu est en 2D. Quelle bonne idée que de refuser totalement la dictature de la 3D qui sévit depuis trop longtemps ! Si le XBLA reçoit régulièrement des représentants de la 2D, c’est souvent dans un style épuré qu’on pourrait presque qualifier de « vintage », ou bien en y intégrant des éléments de 3D. Rien de tout ça ici. Aucun élément 3D, mais une 2D qui n’a jamais de mémoire de joueur été aussi magnifique. Le niveau de détail est fantastique, l’action peut se dérouler sur plusieurs plans et les couleurs éclatent de partout. Comme esthétiquement le jeu est une tuerie, s’inspirant parfois de classiques du genre mais pour en faire quelque chose de nouveau et d’une personnalité dingue, on peut tout simplement résumer cela en disant que ce qui est à l’écran est magnifique.
On en prend encore plus conscience quand on y ajoute le mouvement. Les scrollings sont sur plusieurs plans, et donnent avec naturel une belle impression de profondeur, mais c’est surtout l’animation de tous les sprites qui est formidable. Que ce soient les personnages, les ennemis, ou bien le décor (qui donne parfois l’impression d’être vivant !). L’impression de vie est remarquablement rendu, et on a souvent l’impression d’avoir sous les yeux un véritable dessin animé, et pas un dessin animé à deux euros. Histoire d’en rajouter une couche au niveau de la perfection de la réalisation, les musiques et bruitages sont géniaux. Il y a bien entendu le célèbre langage inventé qu’utilise tout le monde, sorte de mélange de plusieurs langues et d’intonations, et des bruitages appropriés et efficaces (comme le bruit quand on marche sur des instruments de musique, créant une mélodie). Mais il y a surtout une partition musicale exceptionnelle ! Des instruments peu habituels, et un mélange d’influences qui semblent éloignées (du film d’espionnage au carnaval !) et qui pourtant fusionnent pour un résultat étonnant. Les mélodies sont entraînantes, festives, et reflètent ce qui est sur l’écran : on entend les couleurs, et surtout le joie qui se dégage de ce jeu.