Les séries à la télé, c’est un univers impitoyable. Entre déprogrammations, changements d’horaire, coupures budgétaires, changements dans le casting, voire tout simplement annulations faute d’audience, la guerre fait rage sur nos petits écrans. Et lorsqu’une série fonctionne, ou même cartonne, et pour un minimum qu’il y ait un intérêt ludique, on les retrouve sur nos consoles comme cela a été le cas pour Prison Break, ou encore CSI. Ce coup-ci, c’est Gibbs, DiNozzo, David, McGee, Ducky et Abby qui s’y collent dans l’adaptation vidéoludique de NCIS. Ouïlle, commence-je donc à entendre ? Vous avez peut être pas tort...
Coupure budgétaire
- Gibbs est pas trop mal fait, mais c’est à peu près tout.
NCIS nous plonge tout droit dans l’univers du point & click, ce genre de jeux, où vous cliquez à un endroit et le personnage s’y dirige. Lorsque vous pointez sur un objet, ce dernier donne droit à une interaction. Un concept aussi simple soit-il permettant de se concentrer sur tout un tas de choses à commencer par l’histoire. Cette dernière est composée de 4 enquêtes originales écrites par les scénaristes de la série, gageant un certain niveau de qualité par rapport au support original et vous occupant pour 5 heures de jeu, pas plus. Durant chacune de ces enquêtes, vous devrez investiguer sur le lieu du crime, exploiter des indices, interroger des suspects et autres témoins ou encore apporter des déductions pour ouvrir de nouvelles pistes. On le comparerait sans peine aux jeux de la franchise CSI si leur approche n’était pas radicalement différente.
- SCOOP ! La seule séquence où on utilise 2 boutons ! Et encore, aucune surprise...
Ici, vous incarnerez tour à tour les personnages de la série, les ferez se déplacer dans les différents lieux pour prendre des photos d’indices, et par moments, vous aurez de légères scènes d’action sous forme de petits events pour lesquels il faudra bouger votre joystick droit après avoir pressé le bouton A au bon endroit de l’écran. Ainsi, vous pourrez par exemple déplacer des objets pour atteindre certains endroits ou ouvrir des coffres. Et parlons-en de ce bouton A. C’est un peu le bouton fourre tout, à croire que les développeurs ont oublié l’existence des 7 autres boutons d’action que possède la manette, rendant le jeu monotone, pour ne pas dire chiant.
Changement dans le casting
- On a un aperçu de la catastrophe... Dans tous les sens du terme.
En effet, le jeu est déjà trèèèèès linéaire, très guidé et sans aucun challenge, au point d’avoir l’impression de se retrouver devant un film interactif soporifique. Et ce malgré les mini-jeux élaborés pour découvrir des indices, hacker des serveurs, traquer des suspects par satellite... Ils ont été élaborés, mais sont loin d’être élaborés au point qu’un enfant de 3 ans pourrait y arriver sans soucis, pas vraiment la tranche d’âge de la série, et encore moins adapté pour une licence de ce type. Il est impossible d’échouer tellement vous êtes guidé, tellement il n’est pas possible de se tromper. Le pompon revient au tableau des déductions. Si l’idée de faire des déductions en combinant des éléments est plus que bonne, les propositions pour chaque déduction sont tout simplement risibles. Limite si cette partie n’existait pas, cela ne changerait rien au titre. Autant en faire une cinématique, ça aurait eu déjà un meilleur intérêt. Le seul qui pourrait apporter un peu de challenge est le tracking par satellite, pour lequel on doit suivre un point avec le viseur. Mais bon on se demande comment un satellite peut se faire distancer aussi facilement par une simple voiture...
- Dommage qu’on ne puisse pas déduire à partir du tableau que le jeu est mauvais.
Techniquement, le jeu n’est pas affreux, c’est pire. Et seuls les mouvements des lèvres des persos indiquent qu’on n’est pas sur NES. On reconnaît cependant néanmoins la plupart des personnages. La plupart, car DiNozzo et Mac Gee sont soit totalement ratés, soit il a dû y avoir un souci de droits tellement ils ne sont pas ressemblants ; idem pour les voix, ce ne sont en aucun cas celles des acteurs originaux (le jeu est en VO) qui vous accompagneront, elles ne s’en approchent même pas un peu, encore plus dommage. Les déplacements des personnages ne sont pas fastidieux, ils sont lourds, pénibles, horribles, et ceci à cause à la fois d’une caméra plus lente qu’un escargot qui porterait une tortue, mais aussi par cette bizarrerie de devoir cliquer à un endroit pour le faire se déplacer. Ça aurait pu aller si cela était précis, mais même pas. Le gameplay en plus d’être trop simpliste, est abusé à base de copier-coller. Exemple : vous prenez une photo d’un indice à bout portant, il faut zoomer, hop voilà, puis on appuie et relâche le bouton A au bon moment. Jusque là, rien de dramatique à l’exception que c’est exactement le même niveau de zoom pour tous les indices qu’ils soient loin, près, mal cadrés... Oui ça la fout mal de payer un jeu le prix fort pour du copier-coller. Et c’est le cas pour à peu près tout.
