… Malheureusement pour lui, il n’en n’a plus.
Second grief, la visibilité. Le jeu est super beau, possède un champ de vision ultra profond et fourni, mais c’est souvent au détriment de la lisibilité de l’action, on ne saura la plupart du temps qu’il y a quelqu’un à tel endroit qu’après avoir suivi la direction du HUD de dégâts. Et lorsque les assaillants tirent de très loin avec une précision surhumaine, se taper un zoom ridicule n’aide vraiment pas, et ce ne sont pas les différents réticules de visée, si vous les activez, qui vont vous aider, tellement ils sont trop discrets. Et comme ils sont souvent à distance raisonnable et que les munitions sont assez limitées, les moments où on pourra se la faire à l’ancienne deux flingues à la main en plein plongeon Bullet Time ultra classe se feront très rares. Lorsque Max perd toute sa vie, il meurt. A moins de posséder des antidouleurs, et dans ce cas, le jeu vire au blanc Bullet Time (avec un curseur blanc, c’est toujours pratique), ralenti, et demandera de tuer le vil mécréant qui vous a touché en dernier afin d’avoir un second souffle. Si vous n’y arrivez pas à cause de, je sais pas, le gars est derrière un obstacle, vous n’avez plus de balle dans votre chargeur, ou tout simplement parce que vous êtes une quiche pour viser, bah il faudra reconsidérer très fortement le dernier checkpoint atteint. De toute façon, t’as pas le choix, t’es mort comme une quiche, checkpoint ! Pour son passage à la maturité vidéoludique, le titre n’a pas eu que des revisites techniques, gameplay, narrative, puisque Max a également eu droit à un petit lifting. Légèrement bedonnant, affublé d’une chemise tropicale, barbu et chauve, Max ne passe pas inaperçu à Sao Paulo pour sa crise de la quarantaine ! Mais que les puristes se rassurent, de nombreux flashbacks jouables sont disséminés tout au long de l’histoire, et permettront de chérir cette fameuse coupe de beau gosse et ce formidable trench coat qui ont fait l’image de marque de ce personnage, Parce que c’est bien connu : trench coat plus coupe de dragueur est égal soit à Max Payne, soit à un streaker. Dans les deux cas, Max déchaînera sa douleur, sa souffrance, sa colère, sa fureur et ses flingues sur tout ce qui passe.
Le titre, voulant concourir dans le domaine surexploité du jeu d’action, réussit dans son ensemble à foutre une raclée à ses concurrents, tant l’action déchaînée est maîtrisée, tant le gameplay est minutieusement bien pensé. Il n’est cependant pas exclu de faire face à quelques légers cafouillages de déplacement, notamment accroupi, où Max aura souvent du mal à négocier les tournants, ceci provoquant quelques mini crises de nerfs, surtout lorsqu’on essaie de se cacher des adversaires pour les attaquer en position sécurisée plus confortable. Le titre joue également sur sa bande son à commencer par des dialogues, comme tout bon titre Rockstar, assez truculents et travaillés pour donner honte à certaines productions d’action hollywoodiennes. La musique, jamais intrusive, saura appuyer avec efficacité l’action, mais ne marquera cependant pas les esprits. Côté durée de vie, le titre nous gâte, non pas avec son histoire de moins de dix heures de pure testostérone, mais plutôt par sa rejouabilité. Vous aurez, en effet, disséminés sur les niveaux des éléments d’armes en or, ou encore des indices, qui vous permettront d’en savoir plus sur les personnages, ou tout simplement de faire quelques clins d’œil aux opus précédents. Le titre ne sera pas chiche en vous proposant un mode arcade, qui est composé de plusieurs sous-modes à commencer par le mode Score Attack qui demandera au joueur d’effectuer des combos en tuant des ennemis sur les divers niveaux du jeu. Vous aurez également la minute New Yorkaise qui nécessitera d’aller à la fin du niveau le plus vite possible et pour lequel tuer des ennemis allongera le compte à rebours fatidique qui sonnera le glas de votre partie. Et comme le jeu est assez radin en succès scénaristiques ou faciles d’accès, les accros devront souffrir pour atteindre les glorifiants 1000 points de succès générateurs de durcissement génital.