Test - Mass Effect 3

«Commandant, on y va ?» , - 30 réaction(s)

Mass Effect. Ce jeu de rôle mâtiné action a su se faire une place de choix auprès des joueurs du monde entier et a fait, à sa sortie, l’effet d’une petite bombe dans la guerre que se livrent encore la PS3 et la Xbox 360. Le premier opus reste à ce jour une des exclusivités les plus marquantes du catalogue de Microsoft malgré sa sortie sur PC, et ce d’autant plus qu’à l’inverse de quasiment toutes les sagas de jeu de rôle, Mass Effect forme, avec ses suites, une aventure unique et indissociable. C’est la première fois dans l’histoire du jeu vidéo que les choix faits dans un opus ultérieur influent directement le déroulement de ses suites. On n’est plus dans le cas d’une simple reprise de sauvegarde des stats des personnages (comme dans Baldur’s Gate et Golden Sun par exemple) mais d’une véritable connexion narrative. Mass Effect 3 a la lourde tâche de clore cette saga. Les attentes et les espoirs des joueurs étaient de ce fait immenses, peut-être trop même...

Préambule galactique...

Nous sommes prêt !

Parfois, on en vient à plaindre les joueurs de PS3. Une empathie nourrie de mauvaise foi la plupart du temps, certes, mais dans de rares cas, cette empathie est bien réelle. Et c’est sûrement le cas en ce qui concerne Mass Effect dont le premier épisode fondateur - le meilleur de la saga pour beaucoup de joueurs - n’est pas disponible sur leur chère console. Mass Effect 1 n’est pas seulement le début de l’histoire mais est surtout le seul épisode réalisé par un Bioware indépendant au meilleur de sa forme et la construction de la mythologie de Mass Effect. Ce premier épisode nous fait découvrir l’univers, les races, les enjeux et les personnages qui graviteront autour du commandant Shepard, premier Spectre de l’histoire de l’humanité, l’avatar que le joueur incarnera et qui l’enracinera dans la mythologie concoctée par les scénaristes.

Si tout cela ne vous parle pas, sachez que j’en suis désolé, et je vous invite de ce pas à quitter la lecture du test d’un jeu qui n’est pas fait pour vous. De même que l’on ne commence pas une série à la troisième saison, que l’on ne regarde pas Star Wars en débutant par le Retour du Jedi, on ne peut pas commencer Mass Effect par son dernier épisode. Allez lire le test du premier Mass Effect et jouez-y, vous ne le regretterez pas. Et pourtant... et pourtant ce Mass Effect 3 se présente comme l’épisode le plus accessible (et ce malgré l’absence totale de notice physique qui semble devenir une habitude de la part de EA) de la saga en présentant trois approches différentes : une approche action qui vous fera sauter l’intégralité des choix narratifs et de dialogues, une approche jeu de rôles qui réduira de façon conséquente la difficulté des séquences d’action et une approche traditionnelle juste mesure entre action et jeu de rôles dans la ligne droite des précédant opus. Même si je doute que beaucoup de joueurs aient choisi le premier choix, un choix qui enlèverait une grande partie de l’intérêt du jeu tant les choix difficiles à prendre restent nombreux et essentiels dans le jeu.

Sympa tes écouteurs

Car la principale singularité de Mass Effect, c’est de voir les conséquences de ses choix impacter directement le fil de l’histoire dans les opus suivants. On s’attache d’autant plus à son personnage principal, Shepard, et aux personnages secondaires, avec lesquels on aura une relation presque fusionnelle, amoureuse parfois, et dont la disparition nous déchirera le coeur à chaque fois. Certaines décisions cruciales du premier épisode retomberont brutalement sur le déroulement de ce troisième opus et feront pencher la guerre vous opposant aux Moissonneurs du bon ou du mauvais côté. Même si le jeu n’est malheureusement pas exempt d’incohérences à ce niveau, l’ensemble est suffisamment cohérent et travaillé pour lui donner une aura exceptionnelle. A ce niveau d’implication, on regrettera d’autant plus un gros bug lié à l’importation du visage personnifié de Shepard, s’il a été créé lors du premier épisode. Un bug qui ne semble pas toucher tout le monde mais qui est vraiment très problématique et vous obligera à passer du temps dans l’éditeur afin de retrouver VOTRE Shepard.

Mass Effect 3 : Narration et scénarisation

Mass Effect 3 ne perd pas de temps comme moi en préambule quelconque. Shepard, démis de son statut militaire suite aux graves évènements du DLC totalement dispensable, L’Arrivée, attend l’inéluctable : la destruction totale de l’univers par les Moissonneurs, robots céphalopodes, voués à détruire toute forme de vie évoluée tous les 50 000 ans. Malgré l’attaque de la Citadelle par Sovereign dans le premier épisode, malgré les alertes incessantes de Shepard auprès du conseil de l’Alliance, rien n’a été fait, les principales races refusant de voir la vérité en face.

Bilan

On a aimé :
  • Une narration et une musique exceptionnelle
  • Un superbe fan service
  • L’utilisation de Kinect et le multi
  • Un dénouement finalement digne de la saga
  • L’impact de nos choix antérieurs
On n’a pas aimé :
  • Un scénario simpliste
  • Une partie RPG très light
  • Quelques Incohérences au niveau des choix pris dans ME 1 et 2
  • Un jeu non optimisé, bugs et accès disque
Un jeu de tir à la troisième personne avec un zeste de RPG...

Après un prologue loupé, on retombera petit à petit dans l’ambiance Mass Effect et ce grâce à la magie de son univers et au charme de ses personnages. Mass Effect est une série qui a viré de RPG mâtiné TPS à TPS saupoudré d’un zeste de RPG. Alors certes on se retrouve devant un flot d’incohérences, la montée dramaturgique du scénario est aux abonnés absents mais même avec ça, les dialogues sont tellement bien écrits et les retrouvailles avec les personnages emblématiques de la saga tellement bien amenés que l’on tombe sous le charme de Mass Effect 3 en faisant fi des aléas et de ses errances scénaristiques. Le multi met les deux pieds dans la faiblesse de Mass Effect 3 en ce qui concerne sa partie TPS à proprement parler. Cela restera un TPS assez moyen et très redondant dans ses approches, mais lorsque l’on y ajoute la garniture, une garniture savamment préparée depuis deux épisodes, le jeu prend une toute autre tournure. Un plaisir immense qui ne trouvera sa quintessence que si on y a goutté dès le premier épisode..

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Mass Effect 3

Genre : Action RPG

Editeur : Electronic Arts

Développeur : Bioware

Date de sortie : 8/03/2012

Prévu sur :

PC Windows

Venez discuter sur le Forum Mass Effect 3

30 reactions

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GTB-X

16 mar 2012 @ 00:41

« Mass Effect est une série qui a viré de RPG mâtiné TPS à TPS saupoudré d’un zeste de RPG. »

Faut ressortir les jeux parfois, les souvenirs sont traites. Mass Effect est un action-RPG bien plus action que RPG depuis le début. C’est pas parce que c’est encore plus action maintenant, que le premier devient un RPG. D’ailleurs le RPG de cette série c’est toujours limité à son sens le plus strict : l’incarnation d’un rôle.

Stéphan

16 mar 2012 @ 01:20

GTB-X, ce n’est pas vraiment faux ce que tu dis. Enfin du peu que j’ai joué au 1. Mais si on extrapole, dans tous les jeux on incarne un rôle, donc tous les jeux seraient des RPGs. Ca ce serait un sujet cool pour un devoir de philo, ça !

Là je peux me tromper vu que j’y ai joué à sa sortie, mais Mass Effect 1 de mémoire possédait de nombreux aspects Jeu de Rôle : Fiche de perso, évolution de ce dernier, choix de discussions, combats et évènements (ouvertures de verrous...) qui prenaient plus tes stats en considération...

Ici, en dehors de l’aspect dialogues et fiche perso, le reste est passé à la trappe d’après ce que j’ai compris depuis le deux. Et je pense que c’est ce qu’il faut entendre par là : on est passé d’un jeu Action RPG à un jeu d’action avec un peu de rôle dedans. C’est une question de dosage donc.

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Apollon13

16 mar 2012 @ 07:19

ceux qui me lisent sur le forum le savent : Je suis carrément d’accord avec GTB-X.

Le premier enlevez lui la série de quête de la citadelle, vous reste le mako et pratiquement que du combat.

et pareil je considère que le jeu de rôle n’est pas avant tout une question d’inventaire, d’xp, de stat de compétences et compagnie... Mais bien de jouer un rôle.

Au sens le jouer vraiment, faire des choix (moraux ou autre) et tout ce qui fera que c’est quelque part vous ne suivez pas juste l’histoire d’un gars, vous en décidez. Donc oui la trilogie (faut prendre la trilogie dans ce cas pas chaque jeux individuellement) est finalement ce qui se rapproche le plus pour d’un jeu méritant la classification de RPG.

Maintenant c’est un test de mass effect 3. C’est normal de prendre le jeu pour ce qu’il est, sans juste le considérer comme le dernier volé de la trilogie. Même si je suis pas d’accord avec le fait qu’on dise que les mass effect ont été de moins en moins rpg, de plus en plus TPS oui (session de 3h de jeux hier petite mission combat de 15 20min, tout le reste du temps j’ai fait du dialogue).

Les test sont la pour les indécis, pas pour ceux qui savent déjà qu’ils adorent ou détestent le jeu. Et même avec toute la volonté de professionnalisme possible ça reste le test d’une personne. Lui demandez pas d’être d’accord avec tout le monde.

Après

Jarel

16 mar 2012 @ 08:36

Vous entendez quoi par « un super fan service » ?

Le message de Gunnm qui vient juste après et beaucoup d’autres en sont un bon exemple. Le jeu est une sorte de concentré de scènes, de retrouvailles, de choix qui caressent les fans de la première heure dans le sens du poil. Une sorte d’enchainement de fantasmes qui se sont cumulés tout le long de la saga. (Une quête dans la citadelle montre même de façon furtive un Hanari, race très présente dans la citadelle dans le premier opus qui a disparu dans le 3 de même que les Elcors.) Bref, ces évènements « fantasmés » cacheront pour beaucoup les faiblesses pourtant évidente de ce 3ème opus tant au niveau scénaristique (élément que je ne peux détailler ici ni dans le test sous peine de spoil) que technique et ludique.

Après on pourra toujours débattre sur l’aspect jeu de rôle du jeu mais il faut avouer que toute la part exploration a été sérieusement amputée et que chaque grosse quête, chaque avancée de l’histoire passe par la case « combats » et ce sans aucune subtilité.

Quoiqu’il en soit la trilogie prise dans son ensemble vaut facilement un petit 5/5 des familles et un gros coup de coeur.

Si cela peut en rassurer certains. ^^

Drydwir

16 mar 2012 @ 09:07

En tout cas, je trouve honnête d’avoir mis une note à 4 étoiles sans coup de coeur là où d’autres auraient mis le maximum parce que c’est Mass Effect.

Jarel

16 mar 2012 @ 09:31

En tout cas, je trouve honnête d’avoir mis une note à 4 étoiles sans coup de coeur là où d’autres auraient mis le maximum parce que c’est Mass Effect.

Il fait parti des jeux qui ne sont pas évident à noter.

Sanju

16 mar 2012 @ 10:15

Plutôt d’accord avec Bigmini, j’ai eu les mêmes interrogations en finissant le jeu, laissant un goût amer alors que le reste m’avait littéralement transporté, malgré de rares impairs.

Jarel

16 mar 2012 @ 10:22

Une fin à la Edika.

work44

16 mar 2012 @ 11:30

Je trouve la note sévère surtout en comparaison à celle de Mass Effect 2 (5 étoiles et coup de coeur). Sûrement le changement de testeur...

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GTB-X

16 mar 2012 @ 13:56

Stéphan> Hm oui et non. Le côté RPG de Mass Effect 1 était déjà très discret. L’inventaire en plus d’être mal foutu était parfaitement inutile. J’ai fait tout le jeu sans y foutre les pieds quasiment. C’est dire son importance. Pour le reste, on retrouve ce qui fait les bases des deux suites. Donc non ME1 n’était pas réellement plus RPG en ce sens. En revanche l’équilibre Action/combat-Dialogue/ville était différent oui.

Différence qui s’intègre dans la logique de la trame principale. Plus la tension monte, plus le danger approche...moins on prend le temps d’aller siroter dans les bars de la galaxy ^^.

Sinon pour en revenir à l’incarnation d’un rôle ; effectivement nous incarnons toujours un rôle dans les jv mais on parlera plus souvent d’avatar que de rôle tant notre volonté n’a que peu d’importance. Mass Effect 1 proposait au contraire d’incarner un Shepard dont nous choisissions la tête et à peu près tous choix importants et secondaires : les histoires d’amour, les décisions politique, les destinations, les missions, l’équipe qui nous accompagne pour les missions, les ordres de combats etc...Bref notre volonté était perpétuellement prise en compte.

Bref dans Mass Effect, le côté RPG c’est surtout qu’on incarne joue Shepard. Et c’est toujours le cas dans ME2 et ME3.

Il y a bien des différences entre les épisodes, comme les explorations mako -que j’adorais perso-, les dialogues dans les assensceurs etc...Mais les différences sont au final minimes. La plus grosse étant le rythme et le rapport combat/exploration, trouvant sa justification dans la trame principale.