Les dialogues restent bloqués sur la case pragmatique/conciliant même si n’en résulte qu’une seule et même barre de réputation. Mis à part les quelques passages clés et choix déterminant imposés par le jeu, on pourrait presque passer en mode automatique sur le côté pragmatique ou conciliant de son personnage sans aucune finesse (on note la quasi disparition des dialogues optionnels suivant votre niveau de conciliation/pragmatisme et le maintien des actions contextuelles avec les gâchettes).
On note toutefois avec plaisir un arbre de compétences pour les différentes classes (les mêmes) un poil plus détaillé et riche qu’auparavant. L’inventaire retrouve aussi la richesse du premier épisode avec la possibilité de customiser à loisir son armure (épaulettes, gants, plastron, jambières, casque) et de faire évoluer son arsenal avec différents mods. Un arsenal qu’il faudra gérer avec tact vu que maintenant chaque arme dispose d’un poids propre et qu’il faudra choisir ce qu’on amènera en mission. Fini le syndrome de tank surarmé ! Pour finir, on notera aussi que l’apparence de ses coéquipiers influe maintenant sur leurs compétences et n’est plus là pour faire seulement, joli. Malgré ces changements, force est de constater que Mass Effect 3 mise essentiellement sur sa narration et son fan service exceptionnels pour faire passer la “pilule RPG”.
La guerre ne s’arrête pas là !
Mass Effect 3 dispose d’autres atouts et malheureusemment d’autres faiblesses dans sa manche. Côté faiblesse, c’est vers la technique qu’il faudra jeter un dernier coup d’oeil. Alors oui, la direction artistique est fabuleuse, les graphismes -malgré un léger aliasing- sont à tomber, mais le jeu est toutefois bardé d’une série de bugs qui viennent ternir l’expérience et qui jurent vis à vis de l’attente et des moyens engagés. Certains scripts de dialogues resteront bloqués, les personnages se téléporteront brusquement lors de certaines cinématiques ou prendront des pauses étranges, on peut se retrouver bloqué dans le décor et le mode démentiel subit des freezes après une utilisation abusive de la roue des pouvoirs. Cela fait beaucoup pour un jeu de ce calibre. La version de Mass Effect 3 sur Xbox souffre aussi du fait d’être sur deux DVD. L’optimisation est nulle et on se retrouve avec des changements intempestifs de DVD en cours de partie, même après installation des deux galettes.
Heureusement, la version Xbox n’a pas que des défauts. L’utilisation de Kinect est loin d’être anecdotique comme on pourrait le penser en premier lieu. L’utilisation de la reconnaissance vocale de Kinect sur Mass Effect ne permet pas seulement d’ouvrir des portes et participer aux dialogues en énonçant les répliques, elle s’avère géniale en plein combat. On peut certes recharger et changer son arme, mais c’est dans la gestion du groupe que cette reconnaissance prend toute sa valeur. On peut maintenant à tout moment, seulement par la voix et sans passer par la roue des pouvoirs demander à Liara d’utiliser son pouvoir sur tel adversaire, placer son groupe à un point stratégique, se concentrer sur un adversaire et même utiliser soi-même le pouvoir qui n’a pas pu trouver sa place dans les raccourcis. Un vrai plaisir coupable qui montre s’il y en avait besoin, que Kinect peut réellement apporter un vrai plus en complément de la manette.
Les efforts faits par Bioware dans la partie action de Mass Effect leur permettent d’intégrer pour la première fois une section multjoueur en ligne. Pour les amateurs d’occasion, sachez que celle-ci sera accompagnée de son traditionnel passe online. Le multijoueur de Mass Effect 3 se résume à un mode horde jouable à quatre sur seulement six cartes (ne vous inquiétez pas d’autres seront bientôt en téléchargement). Le résultat met malheureusemment en exergue les faiblesses du TPS. On prendra certes du plaisir sur quelques parties à combattre dans l’univers de Mass Effect avec nos amis du live, à essayer de débloquer armes, pouvoirs et personnages mais on aura rapidement fait le tour des six cartes proposées et de ce mode horde light assez rébarbatif. On ne boudera quand même pas le plaisir de pouvoir jouer à un mode en ligne loin d’être inoubliable, mais suffisamment solide pour y trouver son compte. Chaque victoire influera aussi sur le jeu solo et sur la victoire totale contre les Moissonneurs...